Une intervention préventive basée sur la «pleine conscience» présente un effet bénéfique sur la gestion des émotions et de la dépression chez les adolescents, ressort-il d’une recherche menée par le professeur Pierre Philippot, spécialiste des troubles dépressifs à l’UCL. L’université présentait mardi une série d’études à l’approche de la journée européenne de la dépression, le 27 octobre.
La pleine conscience résulte du fait «d’orienter volontairement l’attention sur son expérience présente et de l’explorer avec ouverture, que nous la jugions agréable ou non, tout en développant une attitude de tolérance et de patience envers soi», comme l’a expliqué le Pr. Philippot.
Intégrée à une intervention préventive, cette approche a pour objectif d’éviter l’apparition ou la rechute de la dépression. Elle s’inscrit aussi dans le souci de trouver des solutions non-médicamenteuses, notamment pour traiter les adolescents ou les personnes âgées déjà soumises à plusieurs traitements.
L’approche développée par le Pr. Philippot vise les deux facteurs psychologiques principaux de la dépression: la désactivation comportementale (difficulté d’initier des actions en lien avec ses objectifs) et les ruminations mentales (ressasser constamment le même type de questions).
Deux études ont été menées auprès de groupes d’adolescents pour étudier les effets de la pleine conscience, dont l’une auprès d’une cinquantaine d’ados séjournant en Service résidentiel pour jeunes (SRJ) et ayant des problèmes comportementaux. La moitié a été formée à la «pleine conscience», tandis que l’autre suivait un encadrement plus classique basé sur l’éducation à la santé (groupe de contrôle).
Les résultats de l’étude montrent que la dépression et l’anxiété diminuent significativement après neuf séances hebdomadaires. Ils indiquent également que le soutien des adultes est important pour la réussite de l’intervention.
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