La consoude est l'une de ces plantes médicinales dont la réputation a traversé les siècles depuis l'Antiquité. Elle a prouvé ses vertus dans le renouvellement des cellules de la peau et des muscles, participant activement à la guérison des fractures, entorses et autres élongations. La consoude est également très utile en dermatologie.
Nom scientifique : Symphytum officinale
Noms communs : grande consoude, oreille d'âne, langue de vache, confée
Nom anglais : comfrey , knitback , knitbone
Classification botanique : famille des boraginacées ( Boraginaceae )
Formes et préparations : cataplasmes, décoctions, infusions, teintures mères
Anti-inflammatoire : l'infusion de consoude aide à soigner les troubles digestifs, diarrhées et colites ulcéreuses. Astringente : la feuille de consoude atténue les douleurs dues à l' arthrose, aux crampes ou aux névralgies musculaires, en permettant un relâchement des muscles. La présence d'une substance hépatotoxique limite fortement son utilisation interne.
Astringente et cicatrisante : la consoude, appliquée en compresses, traite les contusions, les entorses et les fractures. Elle peut également être utilisée pour soigner les plaies et les escarres. Anti-inflammatoire : elle atténue les contractions et les élongations musculaires. En cataplasme, la consoude purifie les poumons et traite les toux sèches. En gargarismes ou en bains de bouche, elle agit sur les plaies et les inflammations de la cavité buccale. Emolliente : elle est très utile en dermatologie contre les furoncles, l'acné, le psoriasis et, d'une manière générale, toute déshydratation de la peau. Adoucissante : ses mucilages en font un excellent traitement d'appoint en cas de crevasses ou de gerçures, voire de piqûres d'insectes.
Fractures, contusions, entorses, grâce à l'allantoïne qui accélère la formation de nouvelles cellules, qu'il s'agisse de la masse osseuse ou de la peau. Affections dermatologiques (telles que l'acné, le psoriasis, les furoncles), soin des plaies (coupures et brûlures) et hydratation de la peau. Arthrite, goutte, articulations douloureuses, douleurs musculaires, crampes.
Traitement d'appoint des gerçures, crevasses et piqûres d'insectes ainsi que des toux sèches, des inflammations de la bouche et des troubles digestifs.
Décrite par le botaniste grec Dioscoride au Ier siècle, la consoude est une plante utilisée en phytothérapie depuis l'Antiquité. Pline l'Ancien fait également mention de ses propriétés médicinales, dans le traitement des fractures. A l'époque, la consoude était aussi utilisée en cas de troubles intestinaux, de bronchites ou de pleurésie. La plante s'est largement propagée, au fil des siècles, grâce aux voyageurs et aux pèlerins. Le nom de consoude est apparu au XIIIe siècle, issu du latin consolidare , alors que son appellation scientifique lui a été attribuée par le naturaliste suédois Linné, fondateur de la nomenclature binominale, en 1753. Le terme symphytum se réfère au mot grec symphuo , qui signifie "grandir ensemble". Avant cela, au XVIe siècle, elle était l'une des plantes favorites du médecin d'Henri II, Jean Fernel, qui se servait de ses sommités fleuries en sirop pour traiter la toux, les hémorragies ou les diarrhées, mais aussi des racines broyées pour soigner les traumatismes. Très populaire en Grande-Bretagne puis dans toute l'Europe à partir du XIXe siècle, la consoude s'est imposée comme une plante médicinale de premier ordre.
La consoude est une plante herbacée vivace, poussant en colonie, en Europe, en Turquie, dans la région caucasienne, mais aussi, en général, dans les régions tempérées d'Asie, d'Australie et d'Amérique du Nord. Sa hauteur varie de 30 cm à 1,30 m et ses racines peuvent, de leur côté, atteindre 1,80 m. Appréciant les milieux humides, la consoude se présente en touffes de feuilles velues et épaisses, très rêches au toucher. Les tiges florifères accueillent, à partir de la mi-mai, des fleurs en clochette, dont la couleur varie du blanc au mauve , en fonction de la variété.
La phytothérapie utilise la racine et les parties aériennes de la consoude officinale ( Symphytum officinale ). La racine est récoltée en automne, période à laquelle elle présente le taux d'allantoïne le plus élevé, alors que les parties aériennes, aux vertus astringentes et anti-inflammatoires, le sont en été.
Allantoïne, acides phénols, alcaloïdes, tanins, mucilages, terpenoïdes. La consoude est également riche en calcium, potassium, phosphore, fer et silice.
- La consoude s'utilise principalement en cataplasme, soit en versant de l'eau bouillante sur des feuilles fraîches hachées, avant d'envelopper le tout dans de la gaze, soit en mélangeant 50% de farine de feuille de consoude à 50% d'amidon, pour obtenir une pâte épaisse.
- La teinture mère de racine de consoude s'utilise pure, sur les boutons d'acné. Les feuilles coupées peuvent se poser directement sur les furoncles ou s'utiliser en cas de psoriasis.
- La décoction se prépare avec 100 g de racines épluchées pour 250 ml d'eau et doit être limitée à une utilisation externe, en application d'une quinzaine de minutes, à renouveler toutes les trois heures.
- On prépare une infusion de consoude en mélangeant 6 grandes feuilles fraîches ou séchées dans 1 l d'eau, avant de filtrer et laisser refroidir. Cette infusion peut faire l'objet d'un usage interne ou externe, en la mélangeant à l'eau du bain, par exemple.
- Il est également possible de consommer le jus de la consoude, préparé avec les feuilles mixées, mélangées à un peu d'eau puis filtrées.
La consoude contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques isolés, qui peuvent, à forte dose, s'avérer très toxiques pour le foie. Particulièrement présents dans la racine, ils sont peu nombreux dans les parties aériennes. C'est pourquoi il est essentiel de ne pas utiliser la racine en usage interne. D'une manière générale, les scientifiques recommandent une durée d'utilisation maximale de six semaines par an, pour ne pas risquer de voir s'accumuler cette substance hépatotoxique dans l'organisme. La consoude ne doit pas être appliquée sur une plaie ouverte non nettoyée. Par ailleurs, son utilisation sur une plaie est limitée à trois jours.
La consoude est contre-indiquée chez les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes et les personnes atteintes de maladies hépatiques.
En dehors d'un potentiel risque allergique, il n'existe pas d'effet secondaire connu.
Pas d'interaction connue.
Les effets de la consoude peuvent s'ajouter à ceux des médicaments hépatotoxiques.
Les bienfaits de la consoude dans l'activation du renouvellement des cellules musculaires et osseuses, grâce à la forte présence d'allantoïnes, sont médicalement prouvés. Par exemple, l'application d'un onguent à la consoude sur une entorse de la cheville est aussi efficace qu'un gel médicamenteux à base d'anti-inflammatoires non stéroïdiens. Il est aussi prouvé que la consoude accélère la guérison des plaies superficielles : une pommade, ayant pour principe actif la grande consoude, peut être prescrite, en cas de crevasses, prurit, écorchures, gerçures ou piqûres d'insectes.
La consoude doit être utilisée aux doses indiquées et principalement en usage externe, du fait de la présence d'alcaloïdes pyrrolizidiniques, qui pourraient provoquer des lésions irréversibles du foie. Pour le traitement des plaies superficielles, son utilisation nécessite le nettoyage soigneux préalable de la plaie. Par ailleurs, toute fracture doit faire l'objet d'un traitement médical adéquat même si la consoude peut aider à la consolidation.
De nombreuses recherches ont été menées à partir de 1955, en Grande-Bretagne, par l'Association de recherche Henry Doubleday (HDRA) et ont permis la naissance de nombreuses variétés hybrides. En 1983, d'autres travaux ont affirmé que la consoude était la seule espèce végétale à contenir de la vitamine B12, essentielle au bon fonctionnement du cerveau. Toutefois, ces résultats ont, depuis, été remis en cause. C'est également dans les années 1980 que la présence d'un hépatotoxique dans la consoude a été mise en évidence, ce qui a conduit certains pays, comme la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Canada, à en restreindre l'utilisation.
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