Sous la statue voilée d'Isis en Egypte est inscrit "Aucun mortel n'a soulevé mon voile"

La sylphide, fille du sphinx sort fière de son tombeau,

Naissance de la forme, puissance du terreau,

La valse de mes vers hisse l'ôde des sens plus haut,

Mes vers répandent dans l'air l'harmonie de mes mots.

Je chante délicatement aux elfs l'air du temps,

Je verse le Ôm des mers, silence rassurant,

Mon corps avance ses courbes, sa grâce en ondulant,

Je suis la flamme des eaux, délicieuse femme serpent.

J'appelle mes soeurs sirènes, qu'elles sifflent tes sots tourments,

Rejoins nous bien-aimé, oublie tes airs fringants.

Nos sangs cimentent les nuits des cycles de l'Ere titan,

Nos lunes accouchent du jour comme Nout notre soeur diamant. 

Oh toi qui vient toucher la fine fleur de mes champs,

Je souffle sur les braises de ton vieux lit de camp,

Que de tes cendres naisse ton esprit vif argent,

Qu'il prenne son envol d'intrigant pélican.

Les monts, la faune, la flore, les grottes de Lascaux,

Ravissants ornements me ceignent comme des anneaux,

Essence de la femme, plurielles sont mes allées, 

Admire mes mille visages, facettes toutes enchantées,

Je suis fabuleuse fée, le vaste vase sacrée.

Mon vide reçoit la vie qui germe en solitaire,

Les odeurs des onguents caressent mon corps solaire,

Mes chevelures au vent, mes allures de sorcières,

Diffusent leurs encens depuis nos sages Grands-Mères.

Je suis la source qui sème l'énigme des dieux d'antan,

Duel esprit et corps, qui brise courageusement,

Unie je verse l'eau qui goutte si précieusement,

Le beau des formes qui gît dans l'art prodigieusement.

Mes lacs sont scintillants, mes boues l'or du Verseau,

Eternelle grâce divine qui souffle le froid, le chaud,

Je révèle tes trésors, mes fils tissent ton manteau,

Araignée, fille de Rhâ, Isis dévoile sa peau.