Autrement appelée "herbe à verrues", la chélidoine est connue depuis l'Antiquité pour ses vertus médicinales. Son nom provient du grec " chelidôn " qui signifie "hirondelle", car selon les croyances, ces oiseaux l'utilisaient afin de guérir les yeux de leurs petits naissant aveugles. Ainsi, parmi ses vertus, sa propension à soigner les pathologies oculaires diverses est soulignée depuis très longtemps. Elle est aujourd'hui surtout utilisée pour soigner les verrues, d'où l'appellation populaire d'herbe à verrues.
Nom scientifique : Chelidonium majus
Noms communs : chélidoine, grande chélidoine, herbe à verrues, chélidoine majeure, grande éclaire, lait de sorcières, herbe aux boucs.
Nom anglais : celandine
Classification botanique : famille des papavéracées ( Papaveraceae )
Formes et préparations : infusions, décoctions, latex frais (sève), vins (racines), teintures mères.
Propriétés antispasmodiques : contre les crampes intestinales ou gastriques, traitement de l'asthme. Propriétés cholagogue et cholérétique (favorise la production de la bile) : traitement d'affections vésiculaires et hépatiques, comme l'ictère, la cholécystite ou la lithiase. Traitement des problèmes de nervosité ou d'insomnie : léger effet sédatif.
Calme différentes affections dermatologiques, en particulier les verrues causées par certains types de papillomavirus, grâce à ses propriétés antimitotiques. Contre l'eczéma, la teigne ou les ulcères.
Sphère hépatovésiculaire : ictère, cholécystite, lithiase biliaire, hépatite chronique, cirrhose et, globalement, toute douleur d'origine vésiculaire. Antispasmodique : problèmes gastriques et intestinaux, de type crampes, douleurs passagères, spasmes ; asthme, bronchite, coqueluche. Antimitotique : traitement des verrues, des cors, de l'eczéma, des dermatoses, des dartres, de la teigne, des ulcères et des tumeurs cutanées.
La chélidoine entraîne un élargissement du calibre des artères coronaires et peut donc être employée pour traiter les cas d' artériosclérose, car elle diminue le pouls ainsi que la pression artérielle. Toutefois, elle ne traite pas les problèmes de tension dus au système angiotensine.
Depuis l'Antiquité, la plante est décrite par de nombreux auteurs, notamment Pline l'Ancien ou Dioscoride, pour ses effets sur les yeux. Elle permettrait aux personnes souffrant de différentes pathologies de retrouver la vue. Ainsi, la chélidoine a longtemps été considérée, dans la tradition populaire, comme une plante "magique", redonnant la vue aux aveugles. C'est à partir de la période moderne que les médecins ont commencé à s'intéresser à ses propriétés cholagogues, notamment en raison de sa sève jaune (principe édicté par Paracelse, au XVIe siècle : "la plante soigne ce à quoi elle ressemble", ou théorie dite "de la signature"). On découvre, alors, son efficacité contre les problèmes de peau. Au XIXe siècle, un médecin russe employa même la chélidoine dans le but de soigner certains cancers. On sait aujourd'hui que ces propriétés ne sont pas encore vérifiées médicalement.
La chélidoine est une plante vivace, herbacée, à tige mince et noueuse, particulièrement répandue dans une grande partie de l'Europe, de l'Asie, mais aussi en Afrique du Nord. Aimant les sols calcaires et humides, elle se retrouve souvent sur des zones incultes, près des murs, et donc en périphérie des villes et des villages. Ses fleurs jaune vert se composent de quatre pétales, disposées en forme de croix, qui poussent en ombelle, au bout de longs pédicules. La tige mesure entre 30 et 90 cm et son feuillage est caduc, d'un vert soutenu. La floraison se fait à partir de la fin du printemps jusqu'à la fin de l'été (entre mai et septembre), mais elle peut être variable, selon le climat.
Parties aériennes de la plante, le latex (sève) ainsi que les racines.
La chélidoine est une plante toxique dont les principes actifs sont essentiellement des alcaloïdes (1%) assez puissants, tels que la berbérine, la coptisine, la chélidonine, la sanguinarine ou l'allocryptopine.
- En usage externe, sur les cors, durillons et verrues, on déposera une dose infime de son suc frais, en prenant garde de ne pas toucher les parties saines de la peau, car cela provoquerait des irritations. On pourra cueillir et casser soi-même la plante, afin d'appliquer 2 ou 3 fois par jour, 1 goutte de latex, directement sur la zone à traiter.
- En usage interne, en infusion ou en décoction de feuilles, 3 fois par jour. Laisser infuser, quelques minutes, un maximum de 5 g de feuilles, dans de l'eau bouillante. Le goût est particulièrement amer.
- Il existe également des gélules et des préparations homéopathiques, pour traiter les problèmes vésiculaires.
La chélidoine est une plante toxique, en raison de ses substances actives alcaloïdes. Il ne faut jamais prendre de traitement prolongé, ni dépasser les doses et les quantités prescrites pour la réalisation d'infusions ou de tisanes. Il ne faut pas consommer la plante fraîche, ni ingérer le latex, hautement corrosif pour les muqueuses. De fortes doses peuvent également s'avérer toxiques pour le foie (hépatites).
Les femmes enceintes veilleront à ne pas utiliser la chélidoine. L'usage de la plante est également interdit aux enfants, en raison de sa toxicité.
Si des doses trop importantes de chélidoine ont été ingérées, il y a des risques importants d'irritation des muqueuses digestives, avec nausées, vomissements, diarrhées sévères et donc risque de déshydratation. Le latex est, également, hautement corrosif pour les muqueuses. Si des doses encore plus élevées sont absorbées, de graves troubles nerveux peuvent survenir. La plante peut s'avérer potentiellement mortelle, en cas d'ingestion importante.
Interactions avec d'autres plantes médicinales
Pas d'interactions connues.
Pas d'interactions connues.
Aujourd'hui, les croyances populaires, selon lesquelles la chélidoine soulagerait un grand nombre de pathologies oculaires, comme les ophtalmies ou les conjonctivites (d'où son surnom de "grande éclaire") sont oubliées. On retiendra surtout son intérêt pour traiter les problèmes hépatovésiculaires et dermatologiques.
La chélidoine est une plante contenant des substances nocives, toxiques et vénéneuses, si elle est ingérée à forte dose. Il ne faut jamais l'ingérer fraîche, car les risques d'irritations viscérales sont très élevés (nausées, vomissements, diarrhées) et peuvent entraîner des complications sévères, notamment hépatiques, voire un décès. On veillera à toujours demander l'avis d'un médecin ou d'un spécialiste, avant toute consommation. L'automédication n'est donc pas conseillée.
Les recherches actuelles portent essentiellement sur son rôle en homéopathie, pour le traitement de la sphère hépatovésiculaire. En outre, ses propriétés antimitotiques, c'est-à-dire agissant sur la multiplication cellulaire, ouvrent un large panel de recherches en cancérologie.
Commentaires bienvenus
Bonjour Corto
Pour l'utilisation anti verrues, il faut couper le tige et immédiatement mettre la sève de couleur orangée sur la verrue. Ensuite je n'ai jamais entendu dire qu'il fallait la cueillir la nuit. Je ne dis pas non, je ne sais pas
C'est vrai que je n'ai jamais expérimenté le lait de figue, mais l'avais entendu dire.
Il est possible que les anciens connaissaient cette fleur (ma grand mère connaissait bien les plantes), et en avaient parlé, mais, enfant, n'ai retenu que le lait de figue, car je visualisais mieux le fruit.
Cette plante a l'air puissante en terme d'action sur les cellules, puisque les verrues sont aussi des proliférations cellulaires.
Oui Katy le lait de figues est un peu moins efficace. j'ai expérimenté la chélidoine dans l'arrière pays niçois où j'ai vécu 5 ans, je te confirme que c'est très efficace
Contre les verrues, je connaissais le lait de figues, mais pas cette plante.
En effet, la dernière particularité élargit le panel d'alternatives au traitements anti-cancéreux. C'est vraiment intéressant.
D | L | M | M | J | V | S |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 2 | |||||
3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 |
10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 |
17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 |
24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 |
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.
Rejoindre épanews (c'est gratuit)