Journée de la gentillesse: dix conseils pour être gentil tout en s'affirmant

Etre gentil n'est en aucun cas synonyme de faiblesse.

Etre gentil ne devrait jamais être considéré comme une fragilité. La gentillesse peut même, au contraire, être le meilleur moyen de s'affirmer. Eclairages.

Longtemps moquée, la gentillesse est peu à peu réhabilitée. Elle bénéficie même désormais d'une journée dédiée, c'est dire. Mais malgré tout, au mot "gentil" est encore régulièrement accolé l'adverbe "trop". Quatre petites lettres qui soudain transforment le "gentil" en "pigeon". Pourtant, tous les experts que nous avons interrogés sont formels: être gentil n'est en aucun cas synonyme de faiblesse. Mieux, la gentillesse est souvent le meilleur moyen pour être entendu, compris et même respecté. Voici dix conseils destinés aux gentils mais aussi à tous ceux qui doutent que leur tempérament bienveillantleur permette de pouvoir s'affirmer... en douceur. 

1 - Être en premier lieu gentil avec soi-même

"Insinuer qu'être gentil peut empêcher de s'affirmer, c'est dénaturer la notion même de gentillesse", prévient la psychanalyste Laura Gélin. "Cela vient sans doute d'une confusion. Être gentil en effet, ce n'est pas accéder aux désirs des autres en premier, jusqu'à s'oublier." Être gentil, c'est avant tout savoir ce qui nous convient, ce qu'on souhaite, ce qui nous porte. Et c'est en étant "en cohérence avec soi-mêmeque l'on est alors en mesure d'être entendu et compris".  

2 - Ne pas être en attente d'un retour

"Le dictionnaire dit de la gentillesse que c'est une attention bienveillante à autrui a priori inconditionnelle", souligne la psychothérapeute Béatrice Voirin. "Et dans inconditionnelle il y a 'sans condition'. En somme, la gentillesse doit être un don. Sans conditions." Et le problème, pointe la psychothérapeute, c'est que souvent, juste avant le "je suis trop gentil(le)" prononcé sous forme de plainte, est venu le "avec tout ce que je fais pour eux , elle, lui...". "La gentillesse est bien trop souvent une stratégie pour survivre, pour ne pas perdre l'amour, l'amitié." Et dans ce cas, elle ne permet en effet pas de trouver sa place ni de s'affirmer. 

3 - S'approprier le droit d'être là

"Les gens que l'on dit 'trop gentils' ont fréquemment en réalité un problème d'estime de soi, constate Sylvaine Pascual. Or n'est pas gentil celui qui laisse toute la place aux autres, et n'est pas nécessairement méchant celui qui assume d'occuper la place qui lui revient." Pour s'affirmer, il faut donc se réapproprier le droit d'être là sans redouter de ne pas être gentil pour autant. "Prenons l'exemple d'une réunion à laquelle on est convié. On a plusieurs choix qui s'offrent à nous. On peut se dire que si on y a été invité, c'est parce qu'on a une légitimité et décider d'en faire la preuve en prenant cette place qui nous a été offerte. On peut aussi faire le choix de se mettre en retrait. Mais si on prend la parole, si on se met en avant, ce n'est pas le signe d'un manque de gentillesse ou d'humilité pour autant." 

4 - Adopter la communication non violente

"La communication non violente est pour moi l'exemple même de ce que la gentillesse peut accomplir comme miracles. Elle permet d'obtenir une véritable compréhension entre les parties prenantes sans qu'il y ait de contrainte de l'autre", vante Sylvaine Pascual, coach et spécialiste du plaisir au travail.  

Quatre grands principes sous-tendent cette technique de communication, poursuit la coach. "Dans un premier temps, il faut exprimer des faits. Souvent quand on est tendu ou timide, on a tendance à présenter les choses en les teintant de nos émotions, ce qui nous rend moins crédible ou nous fait passer pour une victime. Ce n'est qu'après avoir fait cette présentation des faits objectifs que l'on peut exprimer sa propre perception de ces faits et exprimer nos émotions. Ce qui génère de l'empathie. Vient ensuite, en troisième étape, l'expression du besoin. Et enfin, la proposition d'une solution." Une méthode préconisée par Sylvaine Pascual dans des contextes professionnels mais qui "fonctionne aussi très bien dans la vie personnelle", assure-t-elle.  

5 - Parler de soi

"Parler de soi est un moyen de s'affirmer sans tomber dans l'attaque de l'autre, estime Sylvaine Pascual. On ne donne ainsi pas de prise à l'agressivité et on maintient le dialogue lorsqu'on parle de son propre ressenti de ce que telle ou telle attitude a généré comme émotionschez nous." Un conseil qui là aussi s'applique autant au travail que dans la vie privée. Expliquer à son ado que son attitude nous déstabilise, qu'elle nous attriste, sera toujours plus productif que de l'accuser d'être méchant ou ingrat. "Attention, cela ne signifie pas pour autant de tomber dans la victimisation", prévient Sylvaine Pascual. 

7 - Fixer un cadre

"Être gentil n'implique pas d'être con", glisse Franck Martin, auteur de l'ouvrage Le pouvoir des gentils et créateur de Congruances, une société de conseil en management et communication. "La gentillesse est tout sauf une faiblesse qui nous rend fragile, elle est une force qui va permettre à vos interlocuteurs de s'ouvrir à vous autant que vous vous ouvrez à eux", promet Franck Martin. Mais à cela, une condition: "Fixer un cadre, écrit dans l'idéal, et qui sera élaboré par l'ensemble des personnes concernées. Puis qui sera respecté, par nous-même. Et qu'une autorité s'attachera à faire respecter par tous."  

"Le cadre, c'est en quelque sorte le "pas con" du gentil", résume-t-il. Et d'ajouter: "Etre gentil n'implique pas de ne pas avoir de limites. Mais il faut les avoir fait connaître de ses interlocuteurs en amont pour qu'elles soient respectées!" "Imposer un cadre, ajoute encore Franck Martin, c'est de la gentillesse. C'est ne pas laisser l'autre dans une sorte d'ignorance de ce que vous êtes en mesure d'accepter." 

6 - Oser dire non

"Être gentil, c'est être capable de dire ce qu'on a à dire en étant authentique et honnête", résume quant à elle Sylvaine Pascual. "Contrairement à ce que l'on pense, quelqu'un qui est toujours d'accord avec tout le monde et accepte tout ce qu'on lui demande est rarement considéré comme gentil par son entourage. Personnellement, au début de ma vie professionnelle, j'avais cette tendance à vouloir être conciliante à tout prix. Et lorsque j'ai commencé à vouloir m'affirmer, à oser dire que non, cette façon de faire ne me convenait pas, que cette proposition ne m'intéressait pas, je me souviens que plusieurs personnes m'ont dit 'Tu es beaucoup moins chiante'. Je ne m'en rendais pas compte, mais finalement, ne jamais être capable de trancher et de donner mon avis à moi, c'est cela qui me rendait difficile à vivre." "On dit non, en rappelant le cadre qu'on avait fixé", ajoute Franck Martin. "En expliquant et justifiant son non, qui n'est pas arbitraire mais en lien avec les limites que l'on avait communiquées". 

8 - Etre respectueux

"Le respect de l'autre est indispensable lorsqu'on souhaite être entendu. Je parle là d'un respect qui n'a que faire des relations hiérarchiques ou du statut de son interlocuteur. S'affirmer en restant gentil, c'est ne jamais oublier que l'on a en face de soi un être humain, qui mérite d'être considéré comme tel", rappelle Franck Martin. "L'humilité est elle aussi indispensable lorsque l'on veut établir une relation de confiance. Ne jamais oublier d'où l'on vient, que l'on a été à un moment quelqu'un qui en savait moins qu'aujourd'hui." 

9 - En cas de conflit, questionner l'autre

"On peut être gentil même lorsque l'on a besoin de recadrer quelqu'un, que ce soit professionnellement ou personnellement, assure Franck Martin. Par exemple, démontre-t-il, au lieu de réprimander un collaborateur pour un travail qui n'a pas été effectué correctement, mieux vaut l'interroger: 'Comment en es-tu arrivé à cela? Qu'est-ce qui t'a fait penser que c'était la bonne solution? Es-tu en mesure d'en apprécier les résultats? Que penses-tu, toi, de ce que tu as fait? Que fait-on par conséquent maintenant?'" 

10 - Écouter

Écouter l'autre est aussi une façon de s'affirmer en douceur. "Mais il doit s'agir d'une écoute active. On doit être capable, après avoir écouté, de reformuler la demande, pour vérifier de l'avoir bien comprise", précise Sylvaine Pascual. Et d'ajouter qu'en reconnaissant à l'autre son propre territoire, en le considérant, on crée de la confiance et un climat propice à l'affirmation de soi et de l'autre. 

Pour aller plus loin, écoutons Thomas d'Ansembourg et Guy Corneau

Sources : L'express et Thomas d'Ansembourg 

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Commentaire de Couleur Turquoise le 13 novembre 2015 à 17:45

envie d'une chaîne de la gentillesse ? alors c'est à vous !

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