A toutes les questions que je lui pose, il répond "chais pas"; à chaque réflexion que je propose, il répond "je sais". Il me rappelle la fameuse chanson de Jean Gabin "Je sais, je sais...".
C'est un ado, avec un tête plutôt fonctionnelle, qui sait donc beaucoup de choses mentalement, mais n'applique rien. Alors, je tâche de lui expliquer que savoir seulement dans sa tête n'est pas savoir.
Combien d'adultes réagissent de la même façon? Et combien de fois cela ne m'est-il pas arrivé à moi-même, particulièrement en thérapie lorsque le thérapeute m'expliquait quelque chose me concernant que je savais très bien mais qui, à l'évidence puisque cela lui crevait les yeux, n'était pas entré dans ma vie?
Savoir...ah là là, nous en savons des choses...le nom de tel auteur, la capitale de tel pays, la race de tel chien, la couleur du ciel et celle des nuages...et parfois nous savons même un peu comment nous fonctionnons. Nous constatons avec plaisir ce qui marche, et avec peine ce qui ne va pas. Parfois, ce qui coince, qui nous freine, se répète dans nos vies, nous désole. Et même nous devinons ou croyons savoir ce qu'il faudrait modifier ou transformer, mais n'agissons pas. Et nous disons "je sais"...
Savoir réellement, c'est expérimenter. Faire entrer en soi, dans sa vie, la prise de conscience qui s'est opérée. Car, tant qu'elle demeure au niveau de la tête, elle n'est pas réellement une prise de conscience, elle est seulement une réflexion. Et la réflexion, si elle est utile, nous mène néanmoins nulle part, malgré ce que l'on croit généralement. Le scientifique le sait bien, qui n'aboutit pas sans l'expérience adéquate.
Encombrés par nos idées, nous tournons en rond autour de nous-mêmes et de la vie...
article extrait de mon blob: blogosapiens.typepad.com
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.
Rejoindre épanews (c'est gratuit)