"Je pense donc je le dis"
Selon le Larousse, le langage serait la capacité, observée chez tous les hommes, d'exprimer leur pensée et de communiquer au moyen d'un système de signes vocaux et éventuellement graphiques (la langue), ou tout système structuré de signes non verbaux remplissant une fonction de communication tel que le langage gestuel. Descartes, quant à lui, explique que ce qui différencie l'Homme de l'Animal est l'Esprit qui habite le corps. Il affirme ainsi que l'Animal est un corps sans Esprit, comparable à une machine. A la différence de l'Homme, l'Animal est absolument incapable de dire "Je pense donc je suis". La pensée exprimée par le langage et la conscience nécessaire à cela manquerait à l'Animal. En cela, explique Descartes, l'Animal est non seulement différent, mais inférieur, à l'Homme. Le propre de l'Homme - et sa Supériorité - résiderait donc dans sa faculté à exprimer le cogito, signifiant la prise de conscience de l'Être. En d'autres termes, penser (cogiter) et exprimer la penser ferait de l'Homme un Être supérieur aux Autres Vivants, car ayant conscience de son existence.
La pensée de Descartes éclaire sur plusieurs point, le premier ouvre sur la réflexion de la pensée; le second pousse à se questionner sur le moyen de percevoir la pensée par le langage qui placerait l'Homme au dessus des Autres Êtres Vivants, pour ne pas dire du Vivant.
S'il est vrai, comme nous le dit la Bible, qu'au départ fut le Verbe. Exprimer la pensée - par le Verbe parlait - serait-il l'Unique langage de l'Univers ?! Cela reviendrait à dire : au départ fut le mot, la parole, la diction ! Or, le Verbe n'est pas la verve. En effet, exprimer une pensée au moyen de la parole n'est pas à confondre avec le verbiage ! Pour aller plus loin dans la réflexion, "au départ fut le Verbe" renverrait peut-être à l'idée de "verbe incarné". En d'autres termes, le Verbe, s'il s'exprime physiquement, semble, avant tout, nous indiquer qu'il est une conséquence et non une cause de ce qui l'a pensé. La cause de l'expression dite verbale serait donc la pensée. En effet, si le Verbe est vide d'intention, comment pourrait il être créateur ? Il apparaît alors que limiter le cogito à son expression humaine l'aliènerait de l'Intention et de la Volonté de mouvement, à savoir l'Action.
Dès lors, quel serait l'intérêt d'Être sans agir avec l'Être profond ? Autrement dit, serait-il utile de préciser : au départ fut l'intention dont le verbe fut l'expression dévoilé de la pensée créatrice initiale. Ainsi la pensée réfléchie pu se réfléchir dans la matière et prendre forme grâce au Verbe en tant que langage universel et permettre à la Conscience d'Être. Descartes dans son cogito invite à la réflexion de ce qui meut la pensée, à savoir la conscience source initiale d'Être.
Mais, si le verbe est le langage usité par l'Homme pour exprimer sa conscience d'Être, est-il, pour autant, le seul langage connu et reconnu ? Si même dans la Bible il est écrit "Au départ fut le Verbe", cela peut il nous inviter à penser que la Nature à son propre langage ?
L'Homme, dans son besoin de réflexion et de communication de réflexion, a su inventer (?) et développer un langage complexe, en multipliant même les supports -preuve en est la lecture de ces quelques lignes-. Et s' il est vrai que la compréhension que l'homme a de lui-même et de son monde s'articule et s'exprime dans le langage, il serait bien présomptueux de notre part, de croire et de penser que nous sommes les seuls êtres vivants sur la terre -la mer et les cieux- a avoir développer un langage dont nous avons conscience !
Les sciences reconnaissent volontiers que les animaux sont capables de communiquer par le biais d'un langage qui leur est propre. L'exemple le plus connu est certainement celui des abeilles butineuses capables, grâce à une danse de haute voltige, de pouvoir indiquer à leurs congénères comment se rendre à la source alimentaire dont elles viennent. Ainsi, ce n'est pas parce que le langage des Autres Vivants ne s'adressent pas à l'Homme et que, quand bien même, Il n'est pas capable de le comprendre immédiatement, que celui-ci n'existe pas. Pour aller plus loin, ce n'est pas parce que les Autres Vivants n'ont jamais formulé à l'Homme "Je pense, donc je suis" (ou que l'Homme ne l'a jamais compris), que cette réalité n'existe pas chez les Autres Vivants ! Tout comme le chat de Schrödinger, tant que la boîte (de pandore) du langage n'est pas ouverte, il est impossible de savoir si les Autres Vivants ont conscience ou non de leur pensée. Cependant, dans la mesure où certains Hommes ont conscience de la leur, il semble probable que d'Autres Vivants en aient aussi conscience ...
En outre -pour revenir à Descartes- il semblerait que l'animal soit, certes, différents de l'Homme, mais en aucun cas, l'argument du cogito ne peut, à lui seul, suffire à en affirmer la supériorité. Cela n'empêche pas la croyance d'un tel fait qui octroie et confère, à elle seule, des droits à l'Homme sur le Vivant.
D'ailleurs, avoir conscience -ou pourrait on dire croyance- d'une Supériorité de l'Homme ne le rendrait-t-il pas responsable plutôt que dominant sur les Autres Vivants ? Ainsi donc, cette conscience de pensée dont l'Homme se targue depuis qu'Il est Homme n'est-t-elle pas censée permettre d'éclairer ce dernier sur les conséquences de ses actions ?
Dans cette optique, il devient impensable, inadmissible, insoutenable que l'Homme -supérieur ou non- dans sa posture d'Être se différenciant par sa conscience, inflige aux Vivants des choix arbitraire -c'est-à-dire soustrayant le libre arbitre naturel- lui conférant le droit de vie et de mort sur les Autres Vivants, autrement que par nécessité.
Agir sans conscience serait bien le comble de l'ironie du sort d'un Être qui se veut supérieur dans sa Conscience !
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