Le véritable obstacle qui nous empêche d'être dans la gratitude est l’égocentrisme. Cette attitude consiste à se mettre au centre de ses préoccupations et à organiser toutes choses dans sa vie en fonction de soi.
Plus un homme manifeste de l’égocentrisme, plus il s’habitue aux grâces accordées par la nature. Cet état d’esprit consiste à penser que tout nous est dû. On commence alors à donner de plus en plus d’importance à ses droits et de moins en moins d’importance à ses devoirs.
Notre société a engendré un grand nombre d’hommes individualistes et égocentriques de plus en plus incapables de manifester de l’empathie (faculté de se mettre à la place de l’autre). Ils ne prennent pas conscience que nous sommes tous liés les uns aux autres et donc interdépendants.
Albert Jacquard dans son livre « la légende de la vie » (1) nous dit :
« Dans la nature, les exemples de coopération sont nombreux. Des équilibres s’établissent où chaque groupe, chaque espèce, profite de la présence de l’autre plus qu’elle ne s’oppose à elle. Depuis quelques siècles, et surtout depuis quelques décennies, chez les hommes, il n’est question que de réussite des uns au prix de l’échec des autres… »
« Vous êtes le maillon faible, au revoir ! ». De nombreux concepts de jeux sont basés sur le fait qu’au départ existe un groupe de personnes et qu’à la fin du jeu, il ne doit en rester qu’une.
Dans une société dite civilisée, chaque individu doit, au contraire, développer ses capacités, sa personnalité, son autonomie pour renforcer l’esprit d’équipe. Ne dit-on pas : « L’union fait la force ».
Observons les cinq doigts de notre main. Ils ont chacun une longueur et une grosseur. Chaque doigt est unique. On utilise le pouce, par exemple, pour enfoncer une punaise car c’est celui qui a le plus de force. Pour se gratter l’intérieur de l’oreille, on préfèrera utiliser l’auriculaire car il est plus fin. Chaque doigt a donc sa propre caractéristique et sa propre utilité.
D’autre part, essayez de serrer votre poing sans le pouce, vous constaterez que vous avez moins de force.
Essayer d’écrire sans votre pouce et vous verrez que c’est beaucoup plus difficile.
Ainsi, pour réaliser l’union au sein d’un groupe, il est nécessaire que chacun apporte sa contribution, en s’oubliant, pour que se réalise cette unité.
Prenons un dernier exemple. Celui d’un orchestre. Il est composé de plusieurs instruments. La flûte par rapport au trombone peut se trouver insignifiante. Pourtant, elle apporte une note indispensable à l’ensemble du morceau joué. De plus, si dans un orchestre il y a plusieurs personnes qui jouent du même instrument et qu’un jour l’un se dise : « Ce n’est pas grave si aujourd’hui je fais semblant de jouer, mes collègues jouant du même instrument que moi le feront, cela ne se remarquera pas ». Que va-t-il se passer alors, si le même jour, chacun s’abstient de jouer ?
L’égocentrisme peut être considéré comme un obstacle qui nous empêche de nous fondre au sein d’une collectivité. « Moi Je » devrait être, en réalité, synonyme de « Moi Nous ».
« Un pour tous et tous pour un » n’était-t-elle pas la devise des mousquetaires ?
L’astre solaire, est totalement altruiste. Il prodigue sa chaleur et ses bienfaits à toutes les créatures sans aucune discrimination ni aucune limitation. On peut dire que le soleil donne. Avez-vous déjà reçu une facture émanant de l’administration du soleil ? Pourtant, sans cet astre, la vie ne serait pas possible sur terre. Imaginons un instant que le soleil s’éloigne un tant soit peu de la terre, alors celle-ci se transformerait rapidement en un enfer glacial. Qu’il se rapproche un tant soit peu de la terre, alors tout serait calciné.
Le pourquoi et le comment :
Devant un obstacle, un être humain a pour premier réflexe de se demander :
Pourquoi ce problème et de qui est-ce la faute ?
Dans la même situation, la fourmi a pour premier réflexe de se demander : Comment et avec l’aide de qui vais-je pouvoir surmonter cet obstacle ?
Il y aura toujours une grande différence entre ceux qui se demandent pourquoi et ceux qui se demandent comment ! (2)
(1) La legende de la vie
Albert JACQUARD
Flammarion 1999
ISBN : 2-286-01094-3
(2) Les fourmis
Bernard WERBER
LGF 1997 Collection Livre de Poche
ISBN-13 : 978-2253063339
Commentaires bienvenus
Ma chère Ann-Pascale, comment ne pas être d'accord avec vous, quand vous dites :
"Se pencher sur le mécanisme de la nature humaine dans sa diversité très diverse et le fonctionnement de l'esprit , du mental et ses pathologies , puis de conscientiser cela permet d'appréhender la vie de manière optimiste et beaucoup plus confiante ..et surtout d'apprécier la Beauté de la vie car le regard est alors Positif ."
Chère Ann-Pascale, votre analyse et votre argumentation me séduisent beaucoup. J'aime bien :
"je n'ai jamais vu en tant que thérapeute une personne égocentrique avoir de l'empathie ..c'est totalement opposé , les personnes égocentriques sombrent dans des pathologies problématiques de souffrances intérieures ...jusqu'au jour où elles décideront de changer de dynamique ..l'orgueil est le pire poison de l'existence"
Je vous invite à lire cet article :
http://epanews.fr/profiles/blogs/egocentrisme-attention-danger
Vous pourriez, si le coeur vous en dit, me donner votre point de vue. Merci d'avance
Merci Bougeoir pour votre réflexion. Oui, tout est une question d'équilibre. Ni pas assez, ni trop !
Il me semble que c'est l'égocentrisme qui engendre l'orgueil. La suite vous la connaissez !
Oui, ma chère Béatrice, votre remarque est très importante. Pas d'assertivité sans une réelle empathie. Il semble cependant qu'il nous faut être vigilant.
Mon expérience de vie m’a apprise que si nous avons trop de sensibilité, nous risquons de souffrir. La raison en est toute simple : si nous prenons sur nous toutes les peines et les soucis de leur entourage avec le désir d’aider tout le monde, si nous prêtons toujours une oreille compatissante aux longs récits des souffrances des autres, si nous ressentons toujours plus de pitié pour les nécessiteux, nous risquons de dépenser toute notre énergie.
De plus, le fait d’être démesurément affecté par la « misère humaine » peut avoir des répercutions dévastatrices sur notre propre santé et notre état mental.
Il nous faut donc garder de l’énergie pour nous-même en étant quelque peu « égoïste », en se réservant des moments de détente, des moments pour soi et rien que pour soi.
Certains ouvrent leur coeur, à tous et à toutes, avec une grande naïveté, en accordant leur confiance beaucoup trop facilement. N’oublions pas que « l’habit ne fait pas le moine » et que « tout ce qui brille n’est pas d’or » !
De plus, parmi ces « pauvres âmes » que nous souhaitons aider, il y en a qui cultivent et se complaisent dans la « négativité » et la « victimisation »… Soyons donc vigilants.
Cette règle d’or nous invite à faire notre ce célèbre dicton :
« Donne un poisson à un homme, il mangera un jour ; apprends-lui à pêcher, il mangera toute sa vie ».
Empathie = OUI sous réserve que nous tombions pas dans le piège du "sauveur à tout prix" en reconnaissant nos limites et en « bridant » quelque peu notre sensibilité.
Il y a le coeur et la raison. Ces deux aspects de notre personnalité doivent, à mon sens, s’équilibrer.
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