Exercice consistant à essayer de percevoir un parfum sans parfum.

Alors essayons de percevoir un parfum dans le silence absolu de la perception. Dans ce silence absolu se laisse voir, se laisse dénuder, cette activité, qui est masquée constamment par l’activité sensorielle, les impulsions, de la corporéité de premier degré. Je vais en partant d’une olfaction sans parfum, je vais aboutir à un parfum, qui va susciter le lieu d’être du sans parfum.

De la même façon ici cette perception sans objet perçu, une perception sans odeur va être un premier pas dans la jouissance olfactive. Mais ça va aboutir à quoi ? Ça va aboutir à un parfum, un parfum qui est la matérialisation, la manifestation du sans parfum.

Comprenez bien ça. Le premier acte, la première action de l’olfaction ça a été de percevoir un parfum sans parfum. Mais ce n’est pas facile de percevoir quelque chose qui est du non percevable. Alors, si l’on poursuit dans le silence, dans la tranquillité, dans la non activité de la perception, je vais découvrir un parfum, qui est un parfum que l’on pourrait dire spirituel, que connaissent bien les saints,  qui est un processus disons non naturel, extra-naturel, surnaturel.

Le sans parfum va permettre la création, la genèse, d’une forme sensible qui va pouvoir être perçue par l’ancienne corporéité. Du même coup cette ancienne corporéité, c’est-à-dire le corps physique que je suis va prendre conscience qu’il est en retard sur une nouvelle corporéité que je manifeste en même temps que l’ancienne. Essayez de le faire.

Mounir Hafez