Le virus responsable de l'épidémie Covid-19 a contaminé près de 5 millions de personnes dans le monde et continue de faire de nouvelles victimes chaque jour. Mais sait-on combien de temps le coronavirus survit-il hors du corps, sur un objet, sur une surface ou dans l'air ? Survit-il dans l'eau ? Réponses des scientifiques.
[Mis à jour le mercredi 20 mai 2020 à 14h56] Découvert à Wuhan en Chine en décembre 2019, le coronavirus responsable du Covid-19 est un virus encore mystérieux, particulièrement contagieux. En permanence sous le radar des infectiologues, des virologues et d'autres scientifiques, ce virus a un niveau de contagion, un mode de transmission, une durée d'incubation et un taux de létalité que l'on connaît de mieux en mieux. Mais que sait-on sur sa durée de vie ? Combien de temps reste-t-il infectieux ? Quelle est sa résistance sur différents matériaux ? Et sous la semelle des chaussures ? Une étude* menée par des chercheurs américains et publiée le 17 mars 2020 dans The New England Journal Of Medicine a révélé combien de temps le coronavirus pouvait survivre dans l'air et sur différentes surfaces. Résultats.
Le coronavirus survit jusqu'à 3 heures à l'air libre.
Pour déterminer la durée de vie du coronavirus à l'air libre, les chercheurs ont utilisé un nébuliseur, un appareil qui permet de transformer du liquide (ici des gouttelettes contenant des particules virales de Covid-19) en particules très fines. Ces particules ont ensuite été pulvérisées à l'aide d'un aérosol dans l'air ambiant et sur différentes supports, dans le but d'imiter les projections de salive d'une personne contaminée qui tousse ou qui éternue. Au terme de leur expérience : les chercheurs ont retrouvé des fines particules viables de coronavirus en suspension dans l'air 3 heures après les avoir pulvérisées dans l'air. La charge virale avait toutefois légèrement baissé (elle est passée de 103,5 à 102,7 TCID50 par litre d'air à la fin de l'expérience). Autrement dit, le coronavirus pourrait rester viable et infectieux à l'air libre jusqu'à 3 heures. Ces chiffres sont à prendre avec précautions car ils dépendant de la quantité de charges virales émises dans l'air. Dans cette expérience, les aérosols étaient extrêmement concentrés en particules virales, ce qui n'est pas forcément le cas lorsqu'une personne tousse ou éternue. "Pour le moment, nous ne savons pas quelle quantité de particules virales est émise lorsqu'une personne contaminée tousse ou éternue", indiquent les auteurs de l'étude. Difficile donc de déterminer le risque de contamination environnementale et combien de temps le virus va précisément persister dans l'air.
• A retenir : en fonction de la concentration en charge virale des gouttelettes émises, la température ou l'humidité ambiante, la durée du virus dans l'air peut varier de 0 à 3 heures, comme c'était d'ailleurs le cas pour le coronavirus à l'origine de l'épidémie de Sras (en 2002) ou le Mers (en 2012).
Découvert fin 2019 en Chine, le coronavirus responsable de l'épidémie Covid-19 est un virus dont on connait encore peu la durée de vie et la contagion après la mort. Comment ce minuscule organisme attaque-t-il nos cellules ? Meurt-il à la mort d'une personne contaminée ? Au contraire, est-il toujours contagieux après le décès ? Sur les vêtements du défunt ? Eclairage de spécialistes.
Le sel présent dans l'eau de mer réduirait la charge virale du Covid-19
Peut-on attraper le Covid-19 dans l'eau ? Interrogé à ce sujet, le Haut conseil de la Santé publique estime qu'"aucune donnée de survie et de maintien du caractère infectieux du virus SARS-CoV-2 dans les eaux du milieu naturel n'existe actuellement". Autrement dit, le Covid-19 ne pourrait pas se transmettre via l'eau. En effet, selon une étude menée par le Conseil supérieur de la recherche scientifique espagnol (CSIC), le sel présent dans l'eau de mer réduirait la charge virale du Covid-19. Dans les piscines et les jacuzzis, l'utilisation de chlore en guise de désinfectant pourrait avoir le même pouvoir. En revanche, en eau douce comme dans un lac ou dans une rivière, la survie du virus pourrait être plus longue, indiquent les auteurs de l'étude. Par ailleurs, selon l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer), aucune trace du coronavirus n'a pour le moment été détectée dans des échantillons d'eau de mer ou les coquillages prélevés sur différents endroits du littoral français.
Les résultats de l'étude américaine ont également montré que le virus du Covid-19 pouvait rester viable et infectieux de plusieurs heures à plusieurs jours sur différentes surfaces :
Le plastique et l'acier sont les surfaces où la viabilité du virus est la plus longue.
On ne sait pas avec certitude combien de temps ce nouveau coronavirus survit sur les surfaces mais il semble qu'il se comporte comme les autres coronavirus. Les études (et les informations préliminaires sur le COVID-19) tendent à montrer que les coronavirus peuvent persister sur les surfaces quelques heures à plusieurs jours. "Ceci peut dépendre également d'autres paramètres comme la température ou l'humidité ambiante" confirme l'Organisation mondiale de la Santé sur son site internet. Toutefois, ces résultats permettent d'avoir un ordre de grandeur sur la durée de vie du coronavirus et de les comparer sur différentes surfaces.
• Dans le doute, nettoyez régulièrement les surfaces potentiellement infectées (particulièrement les écrans des téléphones, les poignées de porte, les interrupteurs d'éclairage, les rampes d'escaliers...) avec un désinfectant pour tuer le virus. "Il existe des désinfectants chimiques qui peuvent tuer le Covid-19 sur les surfaces. Il s'agit notamment de désinfectants à base d'eau de Javel ou de chlore, de solvants, d'éthanol à 75%, d'acide peracétique et de chloroforme", précise l'OMS. En cas de contact avec cette surface, lavez-vous les mains à l'eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, et évitez de vous toucher les yeux, la bouche ou le nez.
Le risque de contracter le virus par contact avec un colis est extrêmement faible, voire nul.
Etant donné qu'un virus peut rester viable et infectieux plusieurs heures sur une surface, la contamination reste théoriquement toujours "possible" au contact d'un objet contaminé ou d'une surface infectée. Toutefois, la contamination par les matériaux représenterait "potentiellement une toute petite partie des transmissions" précisent les auteurs de l'étude. Dans ce contexte, le risque de contracter le coronavirus par contact avec un colis qui a été déplacé, qui a voyagé et qui a été exposé à différentes conditions et températures, est très faible, voire inexistant.
"Il est possible d'attraper le Covid-19 en touchant une surface ou un objet où se trouve le virus puis en portant sa main à sa bouche, à son nez, à ses yeux, mais ce n'est pas le principal mode de transmission", confirme le Centers For Disease Control and Prevention, l'Agence de santé publique des Etats-Unis. En France, Santé publique France s'est aussi accordée à dire que le coronavirus se transmet principalement par contact direct et rapproché, à savoir entre deux personnes situées à moins d'un mètre de distance, par le biais de gouttelettes respiratoires expulsées par le nez ou par la bouche lorsqu'une personne tousse ou éternue.
Une récente étude menée par l'Académie des sciences médicales militaires de Wuhan en Chine, relayée par le Japan Times, a révélé que le virus pouvait survivre sur la semelle des chaussures, notamment celles du personnel médical des services Covid-19. Les résultats ont été publiés vendredi 10 avril dans la revue du Center for Disease Controle et Prevention des Etats-Unis. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé des échantillons de surface et d'air d'une unité de soins intensifs et d'un service Covid-19 à l'hôpital Huoshenshan de Wuhan (Chine) accueillant 24 patients entre le 19 février et le 2 mars. Au terme de leur étude, les chercheurs ont déterminé que les sols analysés présentaient des taux élevés de particules virales "peut-être à cause de la gravité et du flux d'air qui font flotter la plupart des gouttelettes de virus vers le sol". De plus, la moitié des échantillons de la semelle des chaussures du personnel médical ont été testés positifs au Covid. Les semelles des chaussures pourraient donc "fonctionner comme des porteurs" et donc des vecteurs de transmission du coronavirus. Dans ce contexte, les chercheurs invitent les personnels soignants à laver et désinfecter régulièrement leurs chaussures, notamment lorsqu'ils sortent des pièces qui hébergent des personnes contaminées.
Par précaution, lavez-vous les mains en rentrant des courses et rincez les fruits et légumes à l'eau.
Pour le moment, "la transmission du coronavirus par voie digestive directe est écartée" rassure l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) dans un communiqué du 11 mars. Par ailleurs, la contamination d'un animal étant peu probable, la possibilité de transmission directe du virus par un aliment issu d'un animal contaminé a été exclue par les experts. Autrement dit, le coronavirus ne peut être transmis par la viande ou le poisson, à partir du moment où ces derniers sont cuits. Toutefois, pour réduire au maximum les risques :
Pour limiter la contagion du coronavirus, il est essentiel de respecter les gestes barrières et les consignes de distanciation sociale :
A partir du déconfinement, le respect des gestes barrières et de mesures de distanciation sociale prend encore plus d'importance pour éviter la transmission du coronavirus. Quels gestes barrières appliquer dans les commerces, coiffeurs, entreprises, écoles, crèches ? Quels sont les protocoles publiés par les ministères ? Que recommande l'OMS ?
Sources : Journal des femmes santé
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