L’anniversaire désigne le jour de la naissance d’une personne. Souvent, on appelle cette phase marquante du cycle de l’existence l’«année tournante» pour la distinguer de l’année chronologique marquant la révolution complète de la Terre autour du Soleil. La coutume généralisée de célébrer l’anniversaire ne remonte pas très loin, même si on sait que les Pharaons marquaient ce moment. En effet, dans le Christianisme, Origène d’Alexandrie (v. 185 – v. 253) la considérait comme gravement peccamineuse, en faisant un péché d’orgueil, alors qu’Augustin d’Hippone la remplaçait par la célébration des Saints. Encore de nos jours, les Témoins de Jéhovah la réprouvent ouvertement. Pour sa part, la Tradition juive n’en a jamais fait une priorité puisque la Thora a toujours centré l’attention davantage sur la commémoration de la mort d’un être humain, d’où elle commence à peine à s’y ouvrir. Dans l’Islam, la Tradition recommande de rejeter cette pratique païenne puisque le Prophète n’a jamais célébré le sien et que le Coran, n’en donnant pas l’ordre, ne la légitime pas : sans la condamner et l’interdire, on conseille de s’abstenir de la célébrer. Le Bouddhisme et le Taoïsme l’excluent pour la bonne raison qu’elle dirige l’attention sur l’ego transitoire et sur la phénomène éphémère de l’emprisonnement de l’être humain dans la Roue de la Vie. Actuellement, la mouvance New Age s’en désintéresse du fait que, flattant un aspect narcissique, elle considère qu’il existe des temps forts plus importants à marquer, comme le Wesak, par rapport au destin de l’humanité.
Alors, en quoi importerait-t-il de perpétuer la tradition de célébrer l’anniversaire qui, en passant, devient de plus en plus commerciale? Tout bien considéré, jusqu’à la naissance, le fœtus ne représente qu’un «membre» de la mère, au sens d’une «excroissance» ou d’une «extension» de cette dernière puisqu’il réagit à l’énergie vitale de sa génitrice, non à son énergie personnelle. Il s’agit d’un être humain en préparation dans un canal d’incarnation. Au jour de son anniversaire, avec son premier souffle, le nouveau-né reçoit une âme. Il passe du statut de corps animé, mais sans vie autonome, à celui d’être vivant indépendant, devenant un être à part entière, habité par une âme. Une âme s’associe à un corps dans l’espoir de fusionner avec lui pour marier le Ciel et la Terre. En la recevant, le poupon devient une entité distincte, il revêt une individualité. Mais, en lui-même, il continue de ne représenter qu’un agrégat de potentialités puisqu’il n’a rien accompli, à part d’avoir subi le traumatisme obnubilant de l’incarnation dans la densité et la dualité. Dans ce contexte, la question se pose à savoir s’il vaut la peine de célébrer des potentialités qui peuvent ou pas s’actualiser.
Ce n’est donc pas du point de vue de la réussite de la conception que le jour de naissance d’un être prend de l’importance. Cette importance ressort plutôt du fait que, en tant qu’individu, chaque être est spécial, exceptionnel, indispensable, irremplaçable dans l’Économie cosmique. Chaque être humain possède une âme qui est une entité spirituelle distincte et qui porte une mission unique dans la vie. Aucune autre personne vivante, ou qui a vécu ou qui vivra un jour, ne peut réaliser la mission particulière que le Créateur lui a attribuée au sein de sa Création. Ainsi, loin d’être un accident, le jour de naissance évoque le moment où le Maître de la Vie a décrété que le monde pouvait accueillir un être particulier, qu’il ne pouvait plus continuer à se déployer sans sa présence. C’est le début de la carrière d’une âme. Il faut croie que, dans la Pensée de Dieu, malgré le nombre incalculable d’autres êtres humains en incarnation, l’arrivée d’une âme de plus peut faire une différence dans le destin planétaire dans la mesure où elle saura rayonner sa Lumière. La naissance d’un être atteste du fait que, en s’ajoutant au concert des âmes déjà incarnées, un être particulier avait quelque chose d’unique à lui ajouter et à offrir au monde.
Sauf que, du point de vue spirituel, on considère que seul un être vivant peut être considéré comme digne de célébrer son anniversaire. Or, qu’est-ce qu’un être vivant s’il ne s’agit d’un être qui est consciemment relié à sa Source et qui démontre une aspiration spirituelle véritable? C’est-à-dire un être engagé dans son dessein d’incarnation qui se montre fidèle à la mission de sa vie de s’accomplir dans la Lumière. Hors de ces conditions, un être n’est qu’un endormi, un mort-vivant, un fœtus spirituel, il n’est pas, à proprement parler, un être vivant, un être habité par la vie spirituelle. Au contraire, par son comportement, il démontre qu’elle lui paraît imposée. Cet être peut apparemment mener une existence valable par habitude culturelle, par pression morale, par peur du châtiment divin, par attente d’une récompense en retour, par sens du devoir, pour contribuer au progrès du monde comme bon citoyen. Mais, comme il se définit par la quête de ce qui comble ses besoins fondamentaux et ses désirs matériels, il ne peut être considéré comme un Fils de Dieu qui collabore intentionnellement au déploiement du Plan divin.
Il est certain que, pour un être incarné, son anniversaire marque une journée faste puisque qu’il signale un retour à certains alignements subtils au terme du cycle complet d’un an. La force de l’âme ne peut qu’en être décuplée. Autrement dit, en ce jour, les énergies électromagnétiques de son système solaire sont ajustées, à leur maximum, aux énergies électromagnétiques de son corps physique, de sorte que celle-ci atteint son efficacité énergétique maximale. De ce fait, voilà le jour idéal pour élever les énergies de son être à un degré supérieur, notamment en faisant un bilan annuel de sa vie et en exprimant sa vision relativement à la nouvelle année qui s’annonce.
Justement, en quoi devrait consister le jour d’anniversaire. Ce jour devrait commencer par un geste de gratitude pour les acquis du dernier cycle annuel et pour le fait de toujours se retrouver vivant. Cet hommage pourrait inclure Dieu, l’Auteur de ses jours et le Dispensateur voilé de tous les bienfaits qui lui échoient dans sa vie. Ensuite, il devrait vérifier dans quelle mesure il mène une vie pleinement endossée ou assumée en termes de conformité avec sa mission qui est de rayonner silencieusement la Lumière qu’il a acquiert.
Cette détermination pourrait procéder d’un moment de méditation dans la solitude consacré à établir un bilan de vie, à faire des choix évolutifs et à prendre des décisions utiles. S’unissant à son Centre divin, le sujet pourrait se pencher sur sa conduite passée, réparer ce qui mérite de l’être et vérifier comment il pourrait s’améliorer à l’avenir, prenant de bonnes résolutions pour la prochaine année. Il est à noter qu’un bilan de vie doit exclure la complaisance dans la morbidité des aspects négatifs, exclure tout sens de culpabilité, pour mettre en exergue les aspects constructifs d’une expérience. Un être gagnerait à se poser des questions du genre : «Où en suis-je dans mon expérience en incarnation?» «Ai-je fait ma part pour assurer l’expansion du Plan cosmique?» «Me suis-je vraiment et correctement efforcé de m’améliorer et d’enrichir le monde qui m’entoure?» «Combien de mon temps et de mes énergies ai-je investi dans des entreprises qui font sens par rapport à ce que j’ai accordé aux mondanités?» «Ai-je vraiment développé mes potentialités spirituelles ou éveillé mes facultés latentes?»
Ensuite, il pourrait passer à l’aspect plus festif et organiser une rencontre joyeuse avec sa famille et ses amis. En effet, l’anniversaire peut lui servir à vérifier la qualité et la solidité des liens humains qu’il a développés. Si personne n’a pensé à l’inviter, il devrait lui-même s’inviter à une belle célébration. Pour chacun, c’est un moyen de consolider l’estime de soi et de s’affirmer comme une personne unique. Puisque les énergies le favorisent pour quelques jours, un être peut notamment en profiter pour s’autoriser la réalisation de certains projets, rêves ou fantasmes. Cela ne peut qu’être renforcé s’il peut se permettre d’être entouré pour recevoir des marques d’attention. S’il y a possibilité, pour symboliser son désir de renouveau et sa volonté de célébrer un potentiel nouveau, il pourrait manger un aliment sain, mais inconnu, ou porter au moins une pièce de vêtement neuf. Pour s’attirer une plus grande abondance ou de plus grandes bénédictions, il pourrait encore en profiter pour présenter une obole à une œuvre qu’il considère valable ou accomplir une bonne action. Jusqu’à l’âge de 70 ans, l’acceptation de se fêter chaque année aide à mieux avancer en âge ou à mieux accepter son âge permettant de rapprocher son âge subjectif de celui du registre de l’État civil.
Après 70 ans, surtout si elle est imposée, selon la manière qu’un être a compris la maturation, la célébration de l’anniversaire peut renvoyer à la perspective qu’il évite d’envisager, l’échéance fatale. C’est un point à vérifier avec soin pour éviter d’accroître l’angoisse existentielle. Le fait de ne célébrer l’anniversaire qu’aux dix ans, notamment au tournant d’une décennie, une mode qui se répand de plus en plus, peut devenir un cap difficile à franchir, après la trentaine. Le temps passe si rapidement que l’attention du fêté peut se porter davantage sur le fait qu’il a difficilement pris le décompte de toutes ces années : il peut centrer sa pensée sur des projets qui n’ont pas abouti, sur des sentiments d’échecs par rapport à des expériences pénibles, notamment le décès d’êtres chers, même commencer à se sentir lui-même inutile, désœuvré, délaissé, mis au rancart.
Le chercheur spirituel aurait intérêt à redéfinir le sens de l’anniversaire, un événement qui, mal compris et célébré, peut l’attacher de façon stérile au passé. L’anniversaire peut servir à relier les différents épisodes de sa vie passée, mais il doit éviter de jeter dans la nostalgie, les regrets ou les remords. En outre, au premier chef, il représente moins une occasion de fête et de réjouissance qu’un rituel qui lie le passé au présent pour éclairer son cheminement personnel sur la Voie de l’évolution.
Chacun devrait profiter de ce moment annuel pour faire une pause et rendre hommage aux parents qui lui ont donné le jour et l’ont élevé et éduqué au meilleur de leurs connaissances. Tous les enfants sont portés à trop attendre et exiger de leurs parents. Le fait de grandir dans la famille marque en quelque sorte un épisode ou un chapitre, dans sa vie, autant pour soi-même que pour ses contemporains d’âge et de formation. Un être gagnerait à profiter du jour de son anniversaire pour reconnaître clairement que, en dépit des difficultés, la vie vaut toujours la peine d’être vécue et qu’elle peut sans cesse s’améliorer.
En passant, l’anniversaire se célèbre chaque année au jour de sa naissance, tandis que la fête se célèbre le jour du saint patron. Cela résulte d’une tradition européenne qui permettait de se fêter deux fois dans l’année.
D | L | M | M | J | V | S |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 2 | |||||
3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 |
10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 |
17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 |
24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 |
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.
Rejoindre épanews (c'est gratuit)