Passionnée, extravagante et brillante, Ada détonne dans le paysage victorien. Il faut dire qu’elle a de qui tenir. La fille du célèbre poète Lord Byron tient de son père. Inquiète, la mère d’Ada veut dompter les humeurs irrégulières de sa fille à coup de cours de maths, considérés comme rassurants et immuables. Las ! Cette méthode censée calmer les ardeurs poétiques de sa fille s’avère aussi farfelue qu’inefficace. Ada se jette à corps perdu dans les équations, les cours par correspondance et les dérivées intégrales.

A Londres, elle rencontre l’homme qui va changer sa vie. Non, Charles Babbage ne deviendra ni son mari ni son amant, mais celui qui va canaliser sa pensée grâce à un petit bijou de technologie, l’ordinateur le plus évolué de l’époque, la machine différentielle (une espèce de machine qui occupait une pièce et pouvait réaliser des opérations complexes). Ada va mettre par écrit les algorithmes qui permettent de donner des ordres à la machine, ce que certains ont appelé, en extrapolant un peu, le premier programme informatique.

Même si le terme de hackeuse avant l’heure ou de première programmatrice de l’histoire est un peu exagéré, son esprit poétique doublé de son don pour les maths ont amené Ada à voir le potentiel de la machine, à préfigurer la programmation web et à devenir la figure de proue des femmes de science

Margaret Hamilton, celle qui a envoyé Armstrong sur la Lune

Margaret Hamilton pendant sa mission au sein du MIT. 

Margaret Hamilton a inventé le software (ce bout de code qui vous permet d'utiliser votre ordinateur) et a envoyé des hommes sur la Lune. Rien de moins. Pourtant, elle n'a jamais fait la une d'aucun journal et personne n’a jamais mis en avant sa performance. Celle qui 10 ans avant Microsoft a écrit le codedu premier ordinateur portable et fait travailler 400 personnes sur le programme du projet Apollo, dirige aujourd’hui la compagnie Hamilton Technolgies Inc. située juste à côté du MIT, où sa carrière a commencé.

Valentina, la première astronaute... qui a failli être la dernière

En pleine guerre froide, pendant les années 1970, l’américaine Margaret et la russe Valentina Terechkova se seraient sûrement crêpé le chignon si elles s’étaient rencontrées. Pourtant, pendant que Margaret bossait dur côté technique pour envoyer un homme sur la Lune, Valentina, jeune astronaute, avait déjà littéralement la tête dans les étoiles. À bord de sa capsule Vostok, la - très - jeune femme de 27 ans part en orbite autour de la terre. Ce n’est pas la business class mais elle a de quoi manger, boire et, comble du luxe, du dentifrice. Pas mal, même si le personnel au sol a oublié la brosse à dent. Valentina décolle, tirée par sa fusée R-7. Sauf qu’ un autre « détail » à été oublié : programmer la fusée pour redescendre. Une broutille un tantinet plus importante que son hygiène bucco-dentaire qui a failli lui coûter la vie. Armée d’un sacré courage et d’une équipe au sol hyperréactive, Valentina revient finalement saine et sauve.

Traumatisé par l’événement, le directeur du programme spatial russe refuse d’envoyer à nouveau une femme dans l’espace, ce qui met Valentina dans une colère noire. Elle militera des années durant pour que ses collègues puissent partir. L’histoire inspirera Nikita Khrouchtchev qui se moquera de ceux qui considèraient à l'époque les femmes comme le sexe faible.

Sue, la docteure militante

Les cheveux courts et rouges, le caractère bien trempé, l’énergie de Sue Blacktransparaît au premier coup d’oeil. À tel point que la BBC s’est inspirée de cette femme pour l’un des personnages de Girls Can Code, la série qui met en valeur les femmes qui réussissent, et en particulier dans le domaine des nouvelles technologies. Celle qui écrit dans les colonnes du Guardian lorsqu’elle ne fait pas profiter de ses conseils les mamans du Google campus for mum détonne dans le paysage scientifique international. Non contente d’être l’auteure de nombreuses publications académiques, cette docteure en sciences de la programmation de l'University College de Londres milite pour la reconnaissance du travail des femmes dans le déchiffrage des conversations secrètes nazies pendant la seconde guerre mondial àBletchley Park.

Joanna, cyber-traqueuse de criminels


Star d’Internet, Joanna Shields est la première ministre britannique en charge de la sécurité Internet. Son job ? Traquer les cybercriminels sur la Toile. Il faut dire que le style de celle que l’on surnomme « la Baronne » colle parfaitement à la tâche. Ancienne directrice de Facebook Europe passée par Google, Joanna avait déjà été consultante Nouvelles Technologies du 1er ministre James Cameron. C’est également elle qui se cache derrière la Tech City UK initiative, qui promeut le secteur de la technologie en Grande Bretagne. Titulaire d’un Bachelor en sciences, entrepreneuse, femme politique, Joanna a été désignée comme l’une des 100 femmes les plus influentes par la BBC et par Wired. 

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Sources : Madame Le Figaro