C'est dur de tomber de haut, mais pourquoi ses anciens amis s'acharnent-ils contre lui ? Combien sont-ils à posséder, comme lui, un compte caché quelque part ? Quand je les entend crier leur indignation, je me demande si c'est vraiment de la détresse. Car enfin, parmi ceux qui font le plus de bruit, il pourrait bien y en avoir quelques-uns qui cherchent à faire diversion, et quelques autres qui aimeraient savoir planquer de l'argent aussi allègrement que Monsieur Cahuzac.
Il était au-dessus de tout soupçon, le voici devenu bouc émissaire.
Ne croyez pas que j'approuve sa faute, mais je trouve la haine un peu déplacée. Je trouve que l'on doit pouvoir punir sans haine, en gardant les idées claires. Je trouve qu'il manque à la République une morale laïque, indépendante des idées manichéennes des religions classiques, encore prisonnières de la notion du bien et du mal. On n'est plus au temps d'Abraham. La notion de sacrifice sur l'hôtel de la morale religieuse, est devenue désuète. La notion de péché vacille, il faut trouver une notion laïque pour la remplacer.
Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a deux Monsieur Cahuzac. Il y a la personne de Monsieur Cahuzac, et le comportement de Monsieur Cahuzac. En tant que personne, Monsieur Cahuzac a droit au respect, comme tout un chacun. Mais on ne peut pas tolérer ce genre comportement, autrement dit, on va être obligés de lui coller une sanction exemplaire, et vraisemblablement de le mettre en tolle. Pas pour le punir, mais pour éviter que d'autres aient la tentation d'en faire autant. Il faut que les choses soient très claires, c'est pour faire un exemple. La justice aurait-elle un autre but ? La justice serait-elle faite pour venger les victimes ? La justice serait-elle faite pour culpabiliser les agresseurs ? On voit bien que ces attitudes ne fonctionnent pas.
Alors, pourquoi ne pas dépasser la notion du bien et du mal, des flatteries et des moqueries, et agir en fonction du résultat que nous souhaitons tous : restaurer la confiance. Si on veut restaurer la confiance dans les institutions, il va bien falloir sanctionner la faute de Monsieur Cahuzac. Mais sans haine. Et sans pitié non plus : il a joué, il a perdu, après tout ce sont les règles du jeu.
La sanction pénale sera sans doute dure, mais probablement moins douloureuse pour lui, que d'avoir été traîné dans la boue par ses confrères, comme ils ont cru bon de le faire.
D | L | M | M | J | V | S |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 |
8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 |
15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 |
22 | 23 | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 |
29 | 30 | 31 | ||||
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.
Rejoindre épanews (c'est gratuit)