Richard LaChance , psychologue
Je suis en Paix avec moi-même lorsque je sens en moi une quiétude m’habiter. Une sensation de bien-être. Une grande satisfaction d’être avec moi. Une harmonie. À l’instant présent.
Cette sensation de bien-être remplit tout mon être à chacune de mes inspirations comme de mes expirations. Profondément. La Paix coule en moi. Je la souhaite encore et encore.
Par moment, cette Paix intérieure me quittera. Pris par le tourment de la vie. Au quotidien. Le va-et-vient autour de moi me distrait de cette tranquillité, si précieuse à mon âme. Nécessaire pour mon évolution. Il m’est difficile de constamment demeurer dans cet état de bien-être intérieur. J’accepte de le quitter pour me consacrer pleinement et entièrement à la vie autour de moi. Mon quotidien. Là où je me nourris. À partir de mes expériences.
Je suis en apprentissage. À proprement parlé, il n’y a pas d’échec ni de succès. Plutôt des expériences utiles à ma connaissance sur moi-même et sur le monde dans lequel j’évolue. Je suis en développement. En évolution. Parfois je me rappelle le sens de ma démarche sur cette terre. Parfois j’oublie. À d’autres moments, je me souviens que je suis sur le banc de l’«École de la Vie» en train d’en connaître un peu plus sur moi. Sur mes besoins. Sur mes buts. Sur mes aspirations. Le sens de mon existence. Mon estime de soi. Mes relations. Mon accomplissement.
Lorsque que j’oublie le sens que j’ai donné à ma vie, je ne suis plus en Paix avec moi-même. Je m’éloigne de moi et de toutes les conquêtes sur moi-même, si durement acquises. C’est le quotidien de la vie, ce que je reconnais comme tel, qui est à la fois mon tremplin et ma chute. Les hauts et les bas de la Vie.
Moi et les autres, alternativement, prend le visage du meilleur allié ou du pire ennemi. Tantôt l’un. Tantôt l’autre. La plupart du temps, et sans que je le sache consciemment, c’est avec moi-même qui m’est le plus difficile d’être en Paix. Parce que souvent il m’est difficile de me pardonner. Certains gestes. Certaines actions. Difficile de m’accepter tel que je suis, à ce moment-ci de ma vie. Bien imparfait. Encore. Eh, oui ! Comme si le travail avec soi était, dans ces moments, un éternel recommencement plutôt qu’une continuité. Un cheminement.
La Paix avec moi-même m’a quitté. Je perds courage. Je perds patience. Je me mets en colère. Rien n’y changera. La Paix m’a quitté. Plutôt je ne suis plus en Paix avec moi-même. Elle est à refaire. À rebâtir. J’inspire. J’expire profondément. Je reprends courage. Je me reprends. Cent fois remettez votre ouvrage sur le métier ! Je retrousse mes manches. Je me souviens. Je me rappelle. Il n’y a pas d’échec ni de succès : c’est un apprentissage. Je m’expérimente. Je développe mes habiletés à retrouver mes instants de Paix avec moi-même.
Petit à petit. Telle une discipline. Un art de vivre. J’inspire. J’expire. Je prends contact avec moi-même un peu plus. Je reconnais toute mon importance. À mes yeux et aux vues des autres. Ma nécessaire présence. Ici et maintenant. Je bâtis la Paix en moi.
Je fais la Paix avec moi-même. Sans cet apprentissage avec soi, il m’est impossible de connaître et comprendre COMMENT créer plus de Paix autour de moi. Avec mon entourage. Dans mon milieu de vie.
La Paix passe d’abord par soi. Je peux y voir là un dur apprentissage ou un défi à sa juste mesure. Un apprentissage qui m’invite à me dépasser. À chaque jour. Un peu plus. J’aspire à être meilleur. Face à moi. Par rapport à moi-même. À vrai dire, c’est plutôt le fait que je mets à l’œuvre mes capacités, au fil des jours, et le fait que j’accepte de prendre des risques, parfois difficiles. Alors je prends contact avec mon bagage personnel. Mon potentiel. Ce que je suis. Différent des autres. Unique.
J’ai peine à évaluer toute la grandeur de ce potentiel que je possède. Je puis dire que je possède un potentiel de vie beaucoup plus grand que je crois détenir. J’ai à l’intérieur de moi un trésor de ressources. Y compris cette aptitude à créer plus de Paix en moi et autour de moi. Qui m’est propre.
Je peux avoir accès à ce potentiel dans la mesure où je consens à être présent à moi-même. Que j’accepte de faire l’effort de jeter un regard tourné vers moi. En ma direction. Dans un premier temps.
Parfois je me laisse prendre au jeu de «à qui la faute». À ce jeu, il n’y a pas de véritable gagnant. La plupart du temps la faute appartient à l’autre. Difficile de dire «par ma faute». Difficile de reconnaître dans ces moments que la Paix passe par soi. Il y aura alors l’autre et moi. Comme une division. Comme un fossé entre lui et moi. Que je ne serai pas prêt à franchir le premier. Trop souvent. Difficile de se retrouver avec soi à cette étape-ci.
Reprendre contact avec soi est le seul moyen de réinstaller le dialogue avec soi-même. D’abord. Puis avec les autres. Ensuite. S’aimer d’abord. Pour être capable d’aimer les autres par la suite. Faire la Paix avec soi. Pour faire la Paix avec les autres. Se pardonner. Reconnaître ses peurs. Les identifier. Puis lâcher-prise. S’abandonner à soi-même. À la Vie. À ce qui est. Pour le moment. Sachant que j’ai les ressources nécessaires pour composer avec les situations qui se présenteront à moi. Au fil des jours. Je suis en apprentissage. Reprendre son souffle. Se poser. Se déposer. Être avec soi. Toucher à la Paix en soi.
Si je tente de trop en faire pour «devenir en Paix» avec moi-même, je me raidis. En quelque sorte je me fais violence. Alors que je la souhaitais, la Paix s’éloigne de moi.
La Paix naît. De l’intérieur. Le temps de laisser se déposer les ondes de choc qui me bousculent. M’ébranlaient. Me plaçaient en déséquilibre. Momentanément. L’effort doit être mis sur moi-même. En premier lieu. Plutôt que sur l’extérieur. Plutôt que sur l’autre. Je ralentis. Tout doucement. Je retourne dans mon laboratoire intérieur. Je me remets à mon écoute. Je sens. Je ressens. Je respire pleinement. J’accueille. Simplement. Sans jugement.
Je suis le créateur de ma vie. De mon existence. De mon bien-être. À la mesure de mes habiletés. De mes capacités. À ma manière. Unique. Je désire faire mienne la Paix. Pour moi, d’abord. Non pour les autres. Ni pour faire plaisir à quiconque. Si ce n’est qu’à soi-même.
Je prends contact avec mes blessures. Mes frustrations. Mes besoins. Mes difficultés à trouver des réponses satisfaisantes à ces derniers. Ma rage s’éteint petit à petit. Ma colère s’estompe au fur et à mesure que je respire pleinement. En ma présence. Mes peurs se font jour. Je peux les reconnaître. Honnêtement. Les identifier. Pas les combattre. Je les accepte. J’en suis là pour le moment dans mon apprentissage sur la Vie. Avec moi.
Reconnaître le processus, qui me conduit des tourments du quotidien à la Paix intérieur, facilite ma compréhension afin de bâtir la Paix à l’extérieur de moi. Autour de moi. Je peux mieux comprendre les autres au prise avec leurs propres difficultés à créer plus de Paix avec eux-même et avec les autres.
Ma compassion envers l’autre s’accroît en même temps qu’elle se développe envers moi-même. Une distance face à la situation problème s’installe. Un regard nouveau sur l’autre prend place. Une accalmie. Le temps de reconnaître que cet autre est en apprentissage. Tout comme moi. En évolution. Cet autre, à l’extérieur de moi, demande à prendre sa place. Pleinement. Pas plus, mais pas moins non plus. Sa place. Tout comme moi.
Par moment, la Paix intérieur l’a quitté. Lui aussi. Momentanément. Un recul. Une distance. Lui est nécessaire tout comme cela le fut pour moi. Il ne peut en être autrement. La Paix s’installe de l’intérieur. À partir de l’abandon à soi. Dans une non-violence envers soi comme envers les autres. Lui comme moi possédons beaucoup plus de potentiel et de ressources que ce que nous croyons posséder. Nous sommes beaucoup plus que ce que nous croyons que nous sommes. Nous sommes porteur de Vie. Nous sommes ses fidèles représentants. Ses protecteurs. Nous sommes la Vie Elle-même. Puisqu’Elle est nous. La Vie et nous, c’est la même chose. Nous sommes Vie.
J’aime croire que j’ai une seule vie. Je prend acte, dans cette vie-ci, de l’apprentissage qui m’est utile pour goûter pleinement et apprécier toute la grandeur de la VIE. Comme Elle est. Difficilement qualifiable. Ni vraiment bonne ni vraiment mauvaise. Une plénitude d’expériences. Elle est la Vie. Elle-même. Unique. Tout comme moi. Je suis ni vraiment bon ni vraiment mauvais. Je suis une personne en apprentissage. En expérimentation. En évolution.
La Vie ne peut évoluer pleinement que dans la quiétude et dans la Paix. Il m’est possible de vivre en guerre avec moi et avec les autres. Je peux également vivre en Paix avec moi. Et avec vous. C’est un choix personnel. Une prise de conscience. Une décision envers soi et les autres.
La Paix est à bâtir. En moi et autour de moi. À ma mesure. Je puis être un bâtisseur de la Paix.
Richard LaChance
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