Commentaires bienvenus

Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.

Rejoindre épanews (c'est gratuit)

Commentaire de Isabelle Paoli le 4 Janvier 2014 à 3:05

Le taoïsme

Les Chinois primitifs ont d'abord connu une religion de type animiste où la nature et ses phénomènes étaient divinisés. Sur ce fond ancien s'est greffé une philosophie ou plutôt une conception du monde dont l'initiateur est Lao-zi (prononcer "Lao Tseu", c'est-à-dire "le Vieux"), contemporain de Confucius, aux VIe-Ve siècles avant J.C.; selon la tradition, ces deux philosophes majeurs se seraient peut-être rencontrés.
   Plus tard, à partir du IIe siècle de notre ère, s'est développé un taoïsme religieux avec des rituels formalisés. A la pensée de Lao-Tseu se sont adjoints pratiques ésotériques, cultes des esprits et diverses superstitions.
   Au VIIe siècle, la rencontre de la sagesse taoïste et du bouddhisme indien a donné naissance au bouddhisme chan qui se répandra au Tibet et sera le précurseur du zen au Japon.
   Tout comme la pensée confucéenne a durablement modelé la vie sociale et politique des Chinois, le taoïsme philosophique a profondément imprégné leur pensée spirituelle. Aujourd'hui encore, il cohabite avec des croyances populaires mais toujours avec un grand principe commun : la reconnaissance du principe des contraires.

 

  Le principe philosophique du Tao

Tao est un mot chinois, aujourd'hui écrit dao, qui porte le sens de la voie, de chemin. Il implique aussi une idée de mouvement qui suggère de le traduire par "cours des choses". En effet, le Tao n'a ni début ni fin, il contient tout : le temps, les choses et leur contraire. Pour un taoïste, l'univers englobe chaque être dans un courant infini qui s'écoule inexorablement en équilibrant les forces opposées ; rien n'est stable ni indépendant, toutes choses sont mouvantes et interdépendantes.
   L'observation de la nature révèle la dynamique des énergies vitales yin et yang, principes contraires qui ne sont pas dualistes mais complémentaires. L'équilibre de ces forces constitue le tao, il faut abandonner le raisonnement et accompagner le cours des choses en pratiquant le "non-agir", une forme de renoncement ou de contemplation qui mène à l'harmonie intérieure.

 

Commentaire de Isabelle Paoli le 4 Janvier 2014 à 3:04

 Yin et Yang

  Le tao est par nature indicible, seuls les symboles permettent à l'imagination de la saisir.  Les plus connus de ces symboles sont le yin et le yang. Le tai ji, cercle partagé en deux parties, yin et yang, est fréquemment représenté dans les pays imprégnés de taoïsme. Il apparaît en particulier dans le  drapeau coréen.   Le cercle est l'image de la sphère de l'univers, la partie supérieure est le yang, de couleur claire, la partie inférieure, le yin de couleur sombre. Le dessin fait apparaître une interpénétration du yin et du yang et donne une impression de mouvement continu sur lui-même.    Le yin féminin, froid, passif, absorbant ... tandis que le yang est masculin, chaud, actif, pénétrant.
Fleurs, fruits ou animaux se répartissent tous entre yin et yang.     L'art de la peinture cherche aussi à symboliser cet équilibre de la nature en combinant, par exemple, des montagnes (yang) et des nuages (yin).

 

Les textes classiques de la Voie

Selon Lao Tseu, il est vain de traduire le principe de Tao par des mots car il ne s'explique pas, il se ressent :  la connaissance de la vrai nature des choses ne s'acquiert pas par le raisonnement logique mais s'expérimente en opérant un vide mental parfait. Les taoïstes disposent néanmoins de textes majeurs, dont le Dao-Jiu ("Classique de la voie de la vertu"), un ensemble de sentences et d'aphorismes écrits en prose rythmée que l'on attribue à Lao-Tseu. Un autre grand texte classique est le Zhuang-zi, du nom de son auteur, maître taoïste qui vécut au IVe siècle av. J.-C.

 

L'aphorisme du papillon

La littérature taoïste abonde en paraboles, dont la plus célèbre a pour auteur Zhuang-zi (Chuang chou) : Une nuit, il rêva qu'il était un papillon, voletant ça et là avec insouciance, et ignorant qu'il était Zhuang-zi. Il se réveilla brusquement, très surpris de se retrouver Zhuang-zi. Ne sachant plus qui il était, il se demanda : "Comment puis-je savoir si j'étais un homme rêvant qu'il était un papillon, ou si je suis un papillon rêvant qu'il était un homme?"
   Cet aphorisme est fréquemment cité pour exprimer la relativité de toute chose, l'aléatoire de la réalité attachée à un moment, l'expérience intérieure du Tao comme prise de conscience intuitive et immédiate.

 

Le tai chi chuan

La gymnastique encore pratiquée par des millions de Chinois, le tai chi chuan, parfois nommé "combat contre l'ombre", est d'inspiration taoïste. Cet art martial dit "interne" met en application le principe du "calme dans le mouvement". Les nombreuses postures s'enchaïnent avec lenteur pour ne plus former qu'un seul mouvement continu où se réconcilient les contraires : union de l'intérieur et de l'extérieur, du haut en bas, du plein et du vide ...

   Le terme « taoïsme » fait référence à la fois à la philosophie et à la religion taoïste. Sans doute plus que tout autre école de pensée, le taoïsme a contribuer à façonner la culture chinoise et extrême-orientale, et en particulier dans les domaines de la médecine et de la science traditionnelles.

Commentaire de Isabelle Paoli le 4 Janvier 2014 à 3:01

Atlas des religions du monde, éditions Könemann

 

   Les spécialistes insistent sur le caractère artificiel de la séparation des religions de la Chine : taoïsme, confucianisme, bouddhisme, chamanisme. L’engagement exclusif est une notion occidentale ; la religion chinoise participe de ces quatre courants. Chaque religion a eu, il est vrai, ses périodes de splendeur et chacune a été, à un moment ou à un autre, adoptée officiellement. C’est ainsi que le taoïsme fut choisi par les Tang. Si des persécutions ont parfois opposé les participants des différentes religions, c’est le syncrétisme qui l’emporte. Le taoïsme, puisant aux sources traditionnelles de la divination, du culte des ancêtres et du chamanisme, a joué un rôle considérable dans le développement du bouddhisme chan à partir du Vie siècle.

   Les deux textes classiques du taoïsme philosophique sont le Tao-tö-king et le Zhuangzi. La paternité des deux ouvrages est incertaine. On attribue le premier au célèbre Laozi (Lao-tseu), père fondateur légendaire du taoïsme, qui aurait été contemporain de Confucius (et de Bouddha, Vie siècle avant J.-C.) ; le second, à Zhuangzi (Tchouang-tseu), contemporain de Mencius (IVe siècle avant J.-C.). Le taoïsme religieux possède pour sa part un canon très volumineux, don’t de nombreux textes de nature sectaire datent du Ve siècle après J.-C.

 

Le tao

   La notion centrale du taoïsme philosophique est le tao (dao). Le Tao-tö-king nous dit : « Le tao dont on peut parler n’est pas le tao absolu. » Ainsi des définitions telles que « la voie », « la nature » ou « le principe éternel de l’univers » doivent-elles être considérées comme provisoires. L’adepte du taoïsme s’efforce de vivre en harmonie avec le tao, une pratique qui peut passer par le retrait du monde, le refus des règles et du rationalisme, ainsi que la pratique du « non-agir ». Il recherche également l’équilibre entre le yin (principe féminin) et le yang (principe masculin) et entre les cinq éléments. Le Tao-tö-king enseigne la conduite correcte à suivre, mais c’est aussi un traité politique sujet aux interprétations les plus diverses.

 

La quête de l’immortalité

   La quête de l’immortalité du corps, pendant longtemps associée au taoïsme, a été avec l’alchimie du coeur de la culture chinoise depuis environ le VIIe avant J.-C. Le corps physique n’est mortel que dans la mesure où il s’éloigne du tao. La conservation et le développement du qi (chi), l’énergie vitale, par la pratique du taijiquan (tai-chi-chuan), d’exercices de respiration et d’autres techniques, devaient ainsi permettre au corps d’être en harmonie avec le tao et d’atteindre l’immortalité. D’autres techniques consistaient à avaler du mercure ou du jade pour immortaliser le corps par l’alchimie. Sous l’influence plus tardive du bouddhisme, la pratique des bonnes actions était aussi réputée donner l’immortalité.
   La Chine compte un certain nombre de montagnes sacrées, dont beaucoup sont associées au taoïsme. On peut voir à Heng Shan, au Shanxi, le temple suspendu datant du VIe siècle et un escalier pour les pèlerins qui mène au sommet, situé à environ 2.000 m au-dessus du niveau de la mer. Les sages taoïstes choisissaient les montagnes pour se retirer loin de la civilisation, au contact d’une nature exhaltant toute sa puissance.

 

Commentaire de Isabelle Paoli le 4 Janvier 2014 à 3:00

Le taoïsme religieux

   La quête de l’immortalité remontrerait, ainsi que d'autres enseignements que l'on trouve dans le taoïsme religieux, à l'empereur jaune, Huangdi. Cet empereur légendaire, qui aurait régné vers 2600 avant J.-C., est surtout connu par les contes des Huits Immortels (dont certains sont des personnages historiques) des dynasties Tang, Song et Yuan.
   Vers 100 avant J.-C., Laozi et l'empereur jaune étaient vénérés comme des divinités ; au IIIe siècle après J.-C., Laozi était considéré comme le premier homme qui avait donné vie à la terre. Au 1er ou IIe siècle après J.-C., Zhang Ling, guérisseur et exorciste de Jiming au Sichuan, aurait eu une révélation de Laozi et se proclama "Maître céleste", ayant pouvoir sur tous les esprits et toutes les forces du Ciel. Ce fut la naissance d'une école patrilinéaire de taoïsme religieux qui allait être florissante en Chine jusqu'à l'instauration du régime communiste. Le siège de l'école des Maîtres célestes se trouve maintenant à Taiwan.
   Parmi les autres écoles du taoïsme religieux, dont certaines avaient des préoccupations politiques et millénaristes, la seule qui ait survécu aux bouleversements politiques du XXe siècle est l'école de la Perfection totale, une école monastique fondée sous les Yuan.
   Le taoïsme religieux et philosophique ont tous deux exercé une influence sur les cultures de la diaspora chinoise; ils ont également été intégrés au paysage religieux de la Corée et du Japon. La quête de l'immortalité, et d'autres disciplines taoïstes, étaient répandues dans les trois royaumes de l'ancienne Corée. Le taoïsme fut diffusé au Japon au VIe siècle et exerça une influence sur le shinto autochtone. Le zen japonais, à l'instar du bouddhisme chan, est très proche du taoïsme. Dans les autres régions d'extrème-orient, le taoïsme était pratiqué, de façon implicite ou explicite, parallèlement à d'autres religions.

 

Le déclin du taoïsme

   Le déclin du taoïsme en Chine, qui avait commencé sous la dynastie Qing, s'intensifia suite aux campagnes contre les "superstitions" menées par les Taiping. Lorsque les communistes arrivèrent au pouvoir, il ne restait plus que quelques monastères taoïstes. La Révolution culturelle (1966-76) allait finir par faire disparaître toute trace de Taoïsme en Chine. Il survit néanmoins aujourd'hui à Taiwan, à Hongkong, à Singapour, en Malaisie, en Indonésie et refait surface lentement, mais sûrement, en Chine continentale. On restaure les monastère, et certains sont même reconstruits. L'association taoïste fait pression sur les autorités afin d'obtenir des compensations pour les dommages subis pendant la Révolution culturelle. Les écritures sont rassemblées et recopiées. Le tai-chi-chuan est toujours pratiqué par une grande partie de la population chinoise, bien qu'il ne soit pas perçu comme une pratique religieuse.


Communauté

Rejoignez notre communauté pour partager textes, photos et vidéos sur le thème du développement personnel.

À découvrir

Stages, formations, etc.

Annonces gratuites

© 2024   ↑ Menu | Créé par l'association épanews    

Liens  |  Signaler un problème  |  Conditions d'utilisation