J'aimerais vous conter une petite histoire... un conte d'enfant authentique pour adulte désemparé.
Il y a une vingtaine d'années de cela, j'avais 57 ans. Ce jour là je rendis visite à mon dernier fils, Jules, âgé d'a peine 7 ans et sa jeune maman, Pascale. Lors de mes visites, c'était un de nos plaisirs communs, que je l'accompagne pour s'en aller ...au pays des songes...
Allongé cote à cote, après la traditionnelle histoire du coucher, une fois la lumière éteinte, l'heure était aux confidences. Et voilà que Jules vint à évoquer l'histoire d'un cargo responsable d'une marée noire sur les cotes atlantiques du sud de la France à cette époque, et dont, actualité oblige, l'école se faisait l'écho. Et, par extension, la pollution et ses ravages... l'air... la terre....etc...
Jules raisonnait ainsi: " Mais alors papa, si du pétrole coule dans la mer de plus en plus, les poissons vont mourir de plus en plus ...les oiseaux aussi.... les pêcheurs ont des problèmes pour pêcher....et puis si l'air continue à être de plus en plus pollué à cause des usines et des voitures, nous aussi un jour on peut peut-être en mourir, car on ne pourra plus bien respirer...etc... etc...."
Il en était là de ses déductions bien ordonnées, lorsque survint un grand silence et, un ton plus grave, je l'entendis reprendre:
"Mais alors papa, peut-être que moi, je ne pourrai peut-être pas, comme toi, avoir, un jour, une vie de papa et de grand-papa comme toi, un jour...peut-être....?"
Suivi un dense silence....... j'étais là, comme écrasé par un infini sentiment d'impuissance, la gorge nouée....
... lorsque, un temps suivant, Jules ajouta:
"... mais dis papa... tu vas nous aider... quand même... hein?!"
L'interrogative assertion! L'"effrayant " appel à l'aide!
J'étais là, en silence, sous le coup d'une sourde oppression, sentant les larmes me monter aux yeux, tout entier saisi du plus grand des désarrois.Comme une infinie solitude. Incapable de dire un mot.
Mais attendait-il seulement une réponse? Lorsque je me repris, je m’aperçus qu'il s'était endormi paisiblement, à mes côtés. Car, de plus, Jules a confiance en son papa!
Non seulement il venait de me renvoyer à ma responsabilité d'adulte, de père, en toute simplicité, sans jugement aucun, sans formuler un quelconque reproche mais, et c'était peut-être le pire, à ce lucide constat livré gravement en toute innocence, venait s'ajouter comme une prise de conscience collective qui l'amena à s'en remettre, lui et les autres, à son papa auquel il réaffirmait, telle une évidence, sa confiance … qui lui permettait de s'endormir sans soucis.
Dieu du ciel! Responsable mais incapable! Conscient (?)mais inopérant. La double peine qui devrait nous tarauder jusqu'aux tréfonds de nous-mêmes: l'incommensurable abus de confiance!
Mais qui réalise l'étendue de l'infinie forfait que nous sommes amenés à commettre en permanence, en tacite consentement intérieur, envers ceux que la vie nous a confié, envers nos enfants?
Mais qui entend encore les enfants? Qui laisse encore les enfants s'exprimer vraiment librement avec leurs propres questionnements ?"
Ce soir là, ce petit bonhomme, du haut de la gravité de son innocence clairvoyante, pénétrante, mis son papa au pied du mur.
Cette histoire fut à l'origine de ma vidéo-texte d'une heure "...la Révolution Silencieuse", que je vous soumet.
Le projet que j'y expose requiert de l'aide, pour parvenir à l'écoute de ceux qu'il concerne tout d'abord, la Jeunesse!
Aidez-moi, aidons-nous! http://dl.free.fr/gfVPPMiV4
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