Petite histoire : Xavier sort de prison avec avoir purgé une peine de 10 ans pour braquage de banques. Il est content de cette liberté retrouvée mais surtout heureux de pouvoir enfin réparer les torts fait aux autres (sa femme, sa mère, les victimes). En prison, Xavier a beaucoup souffert de la culpabilité car il a pleinement pris conscience des conséquences de son acte et il s’est promis d’entrer désormais dans le droit chemin. Pendant sa détention, il a compris que la culpabilité a été une chance pour lui car elle lui a permis de « changer ». Il a observé que le trait de caractère commun de tous les détenus qui s’endurcissent dans le crime, c’est une certaine absence de culpabilité...
Mais au fait qu’est-ce que la culpabilité ?
Chacun de nous à un moment ou à un autre de son existence s’est senti coupable d’un acte ou d’une pensée. La culpabilité survient lorsque l'expérience que l'on vit ou le comportement que l'on adopte révèle un désaccord avec notre système de valeurs. Ce sentiment est sain et dénote à la fois votre sociabilité et d’autre part un fonctionnement normal de votre morale. La culpabilité informe l’individu sur ses propres limites et peut l’inciter à se corriger, voire à s’améliorer. La culpabilité contrairement à la honte est un sentiment que l'on peut ressentir sans le jugement d'autrui. Ce sentiment favorise l’empathie et peut éveiller dans certain cas la compassion.
La culpabilité, comment naît-elle ?
La source de la culpabilité est souvent notre éducation car ce sont les valeurs inculquées pendant notre enfance qui forgent notre moralité en nous indiquant ce qui est bien ou mal. Avec pour corollaire, lorsque nous agissons d'une mauvaise manière selon ces valeurs, nous pouvons nous sentir coupables. Cela amène une question : est-ce que ces valeurs sont-elles suffisamment identifiées?
La culpabilité peut résulter :
La culpabilité prend racine dans un temps qui n’est pas le présent mais le passé ou le futur. Si nous arrivons à vivre le moment présent pleinement, sans nous préoccuper de ce qui a pu se passer ou pourrait arriver, la culpabilité ne pourrait s’épanouir en nous. En effet, elle est le résultat de souvenirs que nous regrettons ou souhaitons revivre, mais aussi d’un futur potentiel dans lequel nous nous projetons.
Pouvant se manifester par différentes modalités d’expression : la fuite, la peur, la colère, le refoulement, la tristesse, la démission, la boulimie, le surpoids. La culpabilité devient destructrice lorsqu’elle sape littéralement la personne qui l’éprouve. Paralysée par une telle culpabilité, bien souvent irrationnelle, la personne n’arrive plus à mener une vie normale et ne s’autorise ni plaisirs, ni désirs.
Ah culpabilité, quand tu nous tiens ! Peut-on se libérer de toi ?
Beaucoup d'entre nous essaient de s'en débarrasser par tous les moyens. Vous êtes-vous demandé s’il y avait une bonne raison à cette culpabilité qui vous ronge ?
Autrefois, le verbatim utilisé était « soulager sa conscience ». Mais qu’elle est la signification réelle de cette expression ? L’on ne peut soulager sa conscience qu’en prenant d’abord du recul puis conscience de la portée de notre acte.
Rares sont les individus qui n’éprouvent jamais de culpabilité. Raison, pour laquelle la culpabilité est une arme terriblement efficace utilisée par certaines personnes (parents, patrons, manipulateurs) pour obtenir ce qu’ils veulent des autres. Apprendre à tolérer sa propre culpabilité, c’est déjouer leur influence et gagner en confiance en soi.
Au niveau affectif : dans le couple, utiliser la culpabilité contre votre partenaire détruit l’intimité en mettant l’amour au conditionnel. Si vous manipulez votre partenaire avec la culpabilité, vous lui dites en d’autres termes, qu’à moins que les choses ne se fassent à votre idée, vous allez cesser de l’aimer. Vous vous propulsez dans une position de pouvoir qui ne peut se maintenir qu’en mettant l‘autre dans une position inférieure. La culpabilité attaque à la fois votre partenaire et votre relation. Ce comportement mine le couple dans son fondement et participe à sa dissolution…..
A défaut d’amour, c’est souvent le sentiment de culpabilité qui guide nos conduites par anticipation : par exemple, c’est en imaginant que nous nous sentirions coupables que certains d’entre nous parviennent à s’abstenir de trahir leur partenaire.
PRATIQUE
Avec beaucoup d’estime de soi et de la bonne volonté, il est toujours possible à tous âge de se nettoyer des culpabilités enfouis en soi et d’apprendre à déculpabiliser.
A – Exercice de nettoyage du cœur et de la conscience
Au quotidien, vous nettoyez votre maison chaque jour pour enlever la poussière, vous vous douchez, vous brossez vos dents … vous changez l’huile et le filtre de votre voiture à tous les 3000 km, aussi pourquoi ne nettoyez-vous pas au moins une fois par mois votre intériorité de toutes émotions négatives ? Ce qui vous préserverait d’une accumulation préjudiciable.
La rétrospection : Allongé et plongé dans une profonde détente, posez les mains de chaque côté de votre poitrine. Et commencez à revoir les scènes liées à votre culpabilité mais en ordre inverse : d'abord les scènes les plus proches puis en reculant dans le passé. Comprenez-moi bien qu'il ne suffit pas de faire superficiellement une simple révision des scènes du passé... C'est le sentiment de remords sincère ou d’acceptation entière pour ce que nous avons fait qui enlève du cœur les émotions qui y sont stockées et le purifie...
B – Apprendre à ne plus culpabiliser
Voici quelques idées utiles qui posent les fondements d’un nouveau paradigme :
1 - Cultivez en toute chose le lâcher prise et l’humilité : l’univers ne gravite pas autour de vous et vous n’êtes pas coupable de tous les maux, et ce, pour une simple raison : vous n’êtes qu’un mortel et âpres votre trépas l’univers continuera d’exister!
2 – Libérez votre conscience et soulagez votre cœur du poids des secrets enfouis : Si cela est possible exprimez à vos proches ou à défaut à un professionnel vos souffrances et votre mal-être. La parole étant libératrice, elle vous permettra de mieux comprendre la genèse de votre culpabilité afin de savoir par où commencer pour vous en débarrasser.
3 – Relativisez ! Sachez que la perfection n’est pas encore de ce Monde ou très peu… alors oui vous n’êtes pas parfait, oui vous commettez des erreurs, oui, oui et encore oui, mais cela n’enlève rien à votre VALEUR car vous vous améliorez chaque jour en apprenant de vos erreurs ! C’est aussi ça un être Humain !
4- Rendons à césar ce qui est césar, autrement dit, rendez aux autres leur part de responsabilité : l’autre n’est pas une victime, vous n’êtes pas responsable de son malheur, du moins pas totalement. Vous n’êtes responsable que de vos propres actes, pensées et paroles.
5 - Errare humanum est, ignoscere divinum (l'erreur est humaine, pardonner est divin ) : nul juge de vos actes que vous-même, alors s’il vous plait soyez bon avec vous-même, soyez magnanime et autorisez-vous à vivre à nouveau en paix et en toute liberté. Si vous ne faites pas pour vous, faites-le au moins pour vos proches.
6 – Faites chaque fois que cela est possible le choix de l’Harmonie, l’harmonie pour vous-même, l’harmonie pour vos proches, l’harmonie pour les autres, l’harmonie pour l’Univers ! Car ce que vous semez, vous le récolterez ici et maintenant !
S’affranchir de toute notion de culpabilité est difficile mais pas impossible, cela dépends à la fois de votre maturité, de votre capacité d’aimer inconditionnellement et de votre volonté.
DM
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