Dans cet article, je voudrai vous parler de la CNV ou communication non violente. En fait, j’ai vraiment commencé à m’intéresser à la CNV il y a quelques mois seulement. Aussi je ne suis pas un expert ni un spécialiste de la question. Mais ce que j’ai découvert est, je trouve essentiel, à vous partager. Car je suis prêt à parier qu’avec les quelques fondamentaux très simples que je vais expliqués vous allez pouvoir vraiment changer la qualité de vos relations. Cela marche pour moi alors pourquoi pas vous !
La CNV a été inventée par un psychologue américain du nom de Marshall Rosenberg dans les années 1960-1970.
Cette façon de communiquer, et plus généralement d’interagir avec soi même et les autres, est à opposer ,selon Marshall, à la communication généralement utilisée. En fait, d’après Marshall, il y a deux façons de communiquer. D’une manière métaphorique, il y a celle des chacals et celle des girafes. La communication des chacals est la communication habituellement utilisée et apprise dans nos sociétés modernes. Celle des girafes est en fait celle que Marshall Rosenberg enseigne. C’est à dire la communication non violente.
Selon Marshall, en situation de conflit, la communication des chacals, est binaire. Dans une situation conflictuelle avec quelqu’un utilisant ce mode de communication, soit vous avez raison soit vous avez tort. Soit vous êtes le bon, soit le méchant. Si vous êtes le bon, vous avez une récompense. Tandis que si vous êtes le méchant vous méritez une punition. En fait quand vous entrez en communication sur ce mode, vous cherchez à jouer au jeu de qui a raison. Et le langage que vous utilisez sera alors celui du jugement, de la critique. “Pourquoi m’as tu fait ceci ?” “Je suis en colère par ta faute ?” “Ca fait des mois que je te dis ça !” “Pourquoi ne m’écoutes tu pas quand je te le demande !” Nous pouvons ici reconnaître des propos teintés d’une certaine violence.
Comme vous le voyez, cette manière de communiquer,vieille d’au moins 5000 ans, c’est à dire celle des chacals, divise les gens. Plutôt que de chercher à les rassembler, les réunir, les pacifier. Elle a pour objectif avant tout de sauvegarder son ego. Et donc de se protéger et d’être sur la défensive. Mais malheureusement elle ne permet pas forcément de se responsabiliser. En fait, elle rejette la faute sur l’autre et fait de l’autre et de ses réactions l’objet de notre malheur. Le résultat souvent obtenu est que l’autre en face de nous se sent attaqué et du coup se comporte aussi de la même façon que nous. Chacun donc reste campé sur ses positions et la relation est bloquée, incapable d’avancer. Car la communication chacale, non seulement nous empêche d’obtenir ce que l’on veut. Mais en plus elle augmente la probabilité d’actes ou de paroles violentes dans la relation.
Tandis que la communication non violente (CNV) nous enseigne que nous avons toujours le choix. Et notamment le choix de réagir différemment dans des situations conflictuelles. En cela, elle nous responsabilise et nous redonne du pouvoir sur notre bonheur. Je vais vous expliquer cela plus tard.
Les girafes sont les animaux qui ont le plus grand coeur et le plus long cou. Vous l’avez compris la communication non violente parle de communiquer avec soi et les autres par le coeur siège de nos émotions. Ici, il s’agit de prendre d’abord un temps pour soi. D’être conscient de soi et de s’écouter. Que ressentons nous en nous quand l’autre nous dit telle ou telle parole ? Ce temps permets donc de prendre aussi du recul sur les événements (le long cou de la girafe le permet). Et ce temps permet avant tout de séparer les opinions et les jugements, des faits et des événements objectifs. Mais apprendre la communication non violente (appelée ainsi en hommage au mouvement de Gandhi) ce n’est pas que ça.
C’est avant tout une façon de vivre, un état d’esprit, une attitude dans la vie. Cette nouvelle façon de vivre consiste à se débarrasser des conditionnements culturels jugés violents pour vivre dans la bienveillance et l’empathie envers soi et les autres. On apprends ainsi à mieux communiquer avec notre coeur ce que l’on fait quand on est petit. Et à connecter avec ce qu’il y a de plus vivant en nous.
En situation de conflit, on pourra alors se demander si notre façon de communiquer et de nous comporter va dans le sens de la résolution des conflits. Et d’une meilleure écoute de l’autre. Ou si au contraire, nous cherchons à préserver notre pré carré.
Utiliser la CNV pourrait se résumer grossièrement en 4 étapes qui peuvent être franchies dans n’importe quel ordre.
Les 4 étapes sont les suivantes :
Ces 4 étapes sont détaillées ci-dessous. Elles ne sont pas à prendre selon moi comme des règles absolues à respecter. Mais plutôt comme des guides, des checklist. Qui peuvent nous permettre d’identifier rapidement ce qui peut manquer dans notre discussion lorsque celle-ci s’envenime ou tourne au conflit.
L’événement ou l’observation est l’élément déclencheur de la discussion que nous voulons amorcer avec quelqu’un ou nous même. Cela peut être une action, un comportement concret d’une personne ou de nous même que nous n’avons pas aimé. Celui-ci nous a mis en difficulté ou a amené une émotion particulière en nous(colère par exemple).
La première étape consiste ici à décrire l’action ou l’événement que nous n’aimons pas. Mais à la décrire le plus objectivement possible. Pas de jugement ni de critique. Il n’est pas demandé non plus ici une analyse du pourquoi ou du comment, ni une évaluation ou un diagnostic. Car quand on juge ou critique, on ne voit pas l’action ni l’humain mais seulement l’ennemi qui est un jugement négatif de l’autre. Et ça ne rend pas la résolution du conflit facile.
Ici il faut séparer les opinions des faits objectifs. Mais en fait simplement observer n’est pas facile.
Observer sans évaluer est la plus haute forme d’intelligence humaine
“Tu es trop dépensier” -> c’est un jugement, ça ne décrit pas l’action concrète et objectif.
“Tu as dépensé 15€ pour cette robe” -> c’est une action objective précise.
“ Tu parles trop” -> c’est une évaluation, un jugement.
“ A la fin de chaque réunion, tu parles de tes expériences personnelles et on dépasse l’horaire prévu de 30 min” -> c’est une action objective.
“Tu cries” -> c’est un jugement.
“Tu hausses le ton de la voix” -> c’est une action objective.
Dans la CNV, nous évitons d’attribuer la responsabilité de nos émotions aux autres. A la place nous prenons conscience que nos émotions sont liées à nos besoins. Ainsi derrière chaque émotion il y a un besoin.
Par exemple nous ne disons pas : “Tu me rends en colère quand tu fais ceci”! Car dire cela c’est accuser l’autre de notre colère. Et le rendre responsable de celle-ci. Or, nous avons toujours le choix de réagir différemment et de ne pas nous mettre en colère.
Colère, dépression, culpabilité et honte nous informent que nous ne sommes plus connectés à nos besoins et que nous devons nous occuper de les satisfaire. On doit les prendre comme des signaux d’alarme. Par exemple, la dépression indique que nous faisons des jugements contre nous même, la colère que nous faisons des jugements contre les autres.
“Je me sens comme ça à cause de toi” est trop accusateur et la personne en face de nous aura tendance à vouloir se défendre.
“Tu me rends dingue” est aussi un peu trop accusateur.
“Quand tu n’es pas prête à l’heure prévue je me sens anxieux et contrarié” est un peu plus soft et peut être entendu.
Les besoins ne doivent contenir aucune référence à la façon dont nous souhaitons les satisfaire. Ce sont dans les requêtes qu’on indique la façon spécifique dont nous voulons voir satisfaire nos besoins.
Tous les besoins sont universels :
besoin de liberté, besoin de sérénité, besoin de calme, besoin de paix, besoin d’écoute, besoin de prévoir les choses, besoin de reconnaissance…
L’idée ici est de ne pas lier nos besoins avec l’autre personne. Ne pas mettre “tu” quand on exprime notre besoin. C’est dans la requête qu’on pourra impliquer l’autre. Veiller donc à ne pas mélanger requête et besoin.
“Quand tu fais cela, je me sens de cette manière parce que j’ai besoin de…”
Par exemple : “Quand tu refais la vaisselle alors que je viens de la faire, je me sens mal à l’aise car j’ai besoin de reconnaissance pour ce que j’ai fait.”
“Quand je viens chez toi et que tu me parle toute la journée, je me sens oppressé car j’ai besoin de liberté.”
Alors que les besoins sont généraux (besoin de respect,de liberté…), la requête est quant à elle spécifique. La requête permet de clarifier la façon dont nous voulons que nos besoins soient satisfaits. De plus, on dit ce qu’on veut dans la requête et non pas ce qu’on ne veut pas.
Exemple de requête qui ne clarifie pas la situation: “je ne veux pas que tu passes autant de temps à ton travail. Et la personne s’inscrit à un club sportif…
Ici la requête n’a pas été assez claire. La personne souhaitait probablement que l’autre personne passe plus de temps avec elle !
Donc, il est conseillé de dire ce qu’on veut dans la requête plutôt que de dire ce qu’on veut éliminer.
“Nous allons leur dire de ne pas faire…, nous allons les empêcher de…” : augmente la violence dans le discours.
Pour clarifier notre requête on veut aussi utiliser un vocabulaire d’action.
Requête chacale : “le problème avec toi c’est que…” garantie à coup sur que sa requête ne sera pas satisfaite et que l’interlocuteur sera sur la défensive.
Je suis en souffrance car j’ai des besoins non satisfaits voici ce que veut plutôt dire le chacal derrière la phrase “le problème avec toi c’est que…”
Avec des oreilles de girafe on peut seulement entendre les besoins et les sentiments derrière les mots.
Chaque jugement est l’expression d’un besoin insatisfait.
Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas spécialiste de la CNV. Simplement j’ai lu quelques livres à ce sujet, visionné certaines conférences de Marshall Rosenberg en personne. Et j’ai fait aussi une formation en ligne dans laquelle il intervenait. En ce sens, on peut dire que je n’ai pas encore beaucoup d’expérience sur ce sujet. Mais ce que je retiens pour le moment de ma petite expérience de la CNV ce sont les choses suivantes :
Comme vous le voyez, ces questions sont censées vous sortir de votre tête pour aller dans votre coeur et faire preuve de plus d’empathie et de compréhension de l’autre.
2. Les principes de la communication non violente en 4 vidéos youtube avec Marshall Rosenberg lui même (traduite en français).
1ère partie : https://youtu.be/Wn1ka7h4BnU
2ème partie : https://youtu.be/xaQ0PAwF_VA
3ème partie : https://youtu.be/uzCm6K_tSyc
4ème partie : https://youtu.be/TPAN_Auho4c
3. Un petit livre (90 pages en anglais) qui explique clairement les bases de la communication non violente illustrées d’ un tas d’exemples concrets d’utilisation.
4. Le site français des formateurs et formatrices certifiés en communication non violente : http://www.cnvformations.fr/
5. L’association pour la communication non violente : https://cnvfrance.fr/
D | L | M | M | J | V | S |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 2 | |||||
3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 |
10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 |
17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 |
24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 |
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.
Rejoindre épanews (c'est gratuit)