Il y a quelques jours, mon ami David (mon gourou en informatique et web) me dit , "Viens à la maison lundi, il y aura Nilda F. (un chanteur connu) , on va lui présenter quelques morceaux, pour l'intéresser à notre musique, et qui sait, cela peut être une belle opportunité, ..." . Nilda (en vacances dans la région avec son fils) venait pour acquérir les bases du fonctionnement de My Music Shop, un logiciel conçu par David qui permet de vendre sa musique en toute indépendance sur le web. Me voilà donc parti à Chambéry pour rencontrer cet artiste dont je ne connais rien. En fait, pas une note de musique ne sera échangée au cours des 2 repas que nous avons fait. Le premier se déroule le lundi soir chez David et la conversation bat son plein autour de divers sujets (Politique, éducation, industrie de la musique, ect...) Jusqu'au moment où (l'alcool aidant), les paroles dérapent et l'ambiance se tend entre Nilda et David, au sujet d'une broutille ; et je devient spectateur d'un face à face entre 2 êtres à forte personnalité, le premier (David) éloquent et romanesque et le second sans concession et très à cheval sur le sens des mots et leur interprétation. La discussion s'envenime jusqu'à ce que Nilda menace de partir avec son fils au beau milieu de la nuit. David se confond en excuses mais insiste sur la véracité de ses dires, réveille des copains au téléphone pour apporter des témoignages et des preuves, Nilda reste sur son impression de mauvaises intentions dans la façon de dire de David. Je décide alors de partir et de les laisser s'expliquer entre eux et advienne que pourra, je les salut en leur disant : " c'est parfois comme cela que l'on devient les meilleurs amis du monde". Le lendemain matin, David me téléphone et m'invite à déjeuner au restaurant avec Nilda et les enfants pour crever l'abcès. Nous n'avons pas évoquer les tensions de la veille, et nous avons discuté d'un tas de choses sur lesquelles nous sommes en accord : la politique des maisons de disques et la nécessité pour les artistes de se rendre indépendant en vendant leur musique sans pression hiérarchique et financière, le rôle de l'artiste dans nos sociétés étant de dire les choses comme il les sent sans concession, ni pression commerciale ou auto censure. Nous avons évoquer les politiques internationales et la manipulation des peuples par les média au service des intérêts financiers, nous avons parlé des sources d'informations provenant de Russie ou de Chine diamétralement opposées avec celles de nos médias occidentaux (sur les événements en Syrie ou en Libye par exemple), puis du téléchargement illégal (comme la fermeture du site Megaupload) en rapport avec la distribution de nos albums, où finalement le principe du don en fonction de ses moyens par le consommateur, pourrait rémunérer les artistes (et largement) en gardant l'accès à la culture pour tous. Je me souviens de la discussion de la veille (Chez David) ou Nilda revendiquait qu'il ne pouvait pas dire "je t'aime" à son public, parce que finalement il ne les connaissait pas personnellement, et que cela aurait galvaudé un terme qu'il considère autrement supérieur, cela serait de la démagogie comme n'hésite pas à le faire certains de nos dirigeants ou artistes en mal d'amour. En somme, je les ai quitté en milieu d'après midi pour rentrer chez moi aux Arcs avec le sentiment d'avoir vécu un beau moment, comme la naissance d'une amitié. La leçon sera qu'il faut d'une part savoir peser ses mots, être précis dans les faits rapportés, car l'insouciance et le romanesque blessent les personnes sensibles et provoquent des conflits. Et d'autre part, il faut être conscient de ce poids des mots, de leur sens profond ou caché et de l'intention réelle de celui qui les dit. Quelle est notre responsabilité et quelles sont les conséquences de ne pas réagir aux inexactitudes dans une discussion ? Faut il être sans concession au risque d'aller au clash ou faut il parfois laisser se développer de fausses idées ? Au plaisir de jouer quelques notes avec toi Nilda. Avec toute mon amitié.
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