La plupart du temps, les solutions élaborées par les clients sont trop personnelles pour pouvoir être utiles à d’autres. Cependant, parfois, leurs caractéristiques métaphoriques peuvent les rendre transformables en véritables outils exploitables par bon nombre de personnes.
Ainsi l’autre jour, voilà ma cliente A., avec qui je travaille sur le relationnel professionnel, qui me lance une de ses œillades malicieuses dont elle a le secret et m’explique qu’elle et son mari sont les heureux inventeurs d’un concept qu’ils auraient dû breveter il y a plus de 20 ans : le bocal à con.
J’en reste sans voix. Je suis éblouie par le potentiel phénoménal, l’étendue du champ d’action possible d’une telle idée. Merci donc à A. qui non seulement m’a fourni un outil ludique et efficace, et qui en plus m’a autorisée à le partager avec vous.
Le concept
Le concept est ultra simple. Quand nos tentatives bienveillantes pour améliorer les relations avec un abruti donné ont échoué, il s’agit tout simplement d’imaginer qu’on place ledit abruti dans un bocal.
Car le con, une fois coincé dans un bocal hermétiquement fermé, a beaucoup plus de mal à nuire : Il n’a plus de son, plus d’odeur.
De plus, pour peu qu’on ait choisi un bocal en verre, les parois arrondies lui déforment la figure, nous donnant une sorte de caricature de notre abruti qui diminue grandement l’emprise que ses comportements ont sur nous. Regardons-le, enfermé dans son bocal: ni ses mots, ni son agressivité, ni ses petites et grandes manipulations, ou encore ses comportements de persécuteur, ses attitudes et manies qui nous insupportent ne parviennent à franchir la barrière de verre qui le sépare de nous.
Le con est devenu inoffensif, impuissant.
Le bocal peut ensuite être placé sur une étagère décorative, au fond d’un placard ou encore planqué à la cave. Selon la nature de notre relation au con en question et la solution qui nous convient le mieux, nous pouvons choisir de ranger notre con à la place qui lui revient.
Le laboratoire à con
Bien entendu, cette solution a une efficacité ponctuelle, qui permet de prendre un peu de distance émotionnelle, chaque fois que notre abruti manifeste sa connerie avec un zèle un poil au dessus de la ligne de partage des eaux. L’avantage de le garder dans un bocal, c’est que nous pouvons décider, à tout moment de le descendre de son étagère et de pratiquer des tests relationnels avec une rigueur toute scientifique.
Et puis c’est mieux que d’espérer que, parce qu’on l’a mis à mariner dans du sirop de sucre, l’abruti va s’adoucir et devenir bonne pâte.
L’observation
Si nous prenons le bocal et que nous observons son contenu avec un regard curieux, débarrassé de la charge émotive que le con-tact direct avec l’abruti suscite, nous pouvons alors mieux comprendre le message que cette émotion nous renvoie, ce que le comportement du con nous renvoie, ce qu’il nous dit sur nous-mêmes qui nous perturbe au point de le con-sidérer comme un abruti.
Nous pouvons alors remercier ce con qu nage dans son bocal, qui nous indique le manque à combler, la direction à prendre, la piste à explorer pour ne plus être affectés par ce type d’attitude à la con. Ce remerciement aura à l’avenir l’avantage de nous aider à développer de l’indulgence vis-à-vis de ce pauvre con, et facilitera le retour à des relations acceptables.
Les tests relationnels
Nous pouvons donc transformer une simple collection plus ou moins achalandée de bocaux à cons en laboratoire relationnel, pour effectuer tout un tas de tests, à mesure que le temps passe, que nous développons des compétences relationnelles, que nous apprenons à sortir de triangle, que nous comprenons davantage nos émotions et les messages qu’elles nous transmettent, que notre estime de nous-mêmes se renforce etc.
Nous avons alors un réel potentiel d’amélioration de la relation avec tel con, n’avoir plus peur du regard de tel autre etc.
Il s’agit alors de sortir le con de son bocal et de tester dessus nos nouvelles compétences relationnelles, à l’aide de la triplette opérationnelle du coaching: évaluation de la situation / décision sur la marche à suivre et les solutions / mise en action et retour à la case départ: évaluation des résultats / ajustement des stratégies et solutions / mise en action:
Ce type d’expérimentation a un double avantage : il permet d’agir pour améliorer la relation sans attendre que par miracle l’autre cesse d’être un con et en même temps d’évaluer où nous en sommes dans notre maîtrise d’une compétence relationnelle particulière. Le double effet Kiss Cool du bocal à con. Qui dit mieux?
Une fois le test effectué et l’évaluation faite, nous avons deux choix possibles : selon le degré de satisfaction du résultat obtenu, nous pouvons remettre le con dans son bocal et le laisser mariner encore quelques temps, ou au contraire estimer qu’il est temps de le sortir de son bocal car la relation peut à présent évoluer dans un sens acceptable pour les deux parties (petit rappel : il ne s’agit pas de reprendre le dessus sur le con, mais bien de développer des relations saines, d’égal à égal et dénuées de jeu de pouvoir.
Toute autre utilisation fait de vous un manipulateur et/ou un persécuteur qui risque de vous mener tout droit dans le bocal à con d’un de vos contemporains).
Bref, le bocal à con est une solution métaphorique multifacette absolument géniale, qui permet de prendre un peu de recul émotionnel face aux comportements que nous considérons comme aberrants, insupportables, inadmissibles, pour ensuite aller plus facilement vers une relation saine.
Il a le mérite d’être inoffensif et de nous éviter de réagir nous-mêmes en abruti face à nos abrutis personnels. Vous pouvez bien entendu adapter cette technique à l’envi pour qu’elle soit conforme à une imagerie qui vous parle et ait ainsi une efficacité optimale.
Source : "Guide de survie aux abrutis" Sylvaine Pascual - Coaching
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