Ces périodes de vie, ces instants étaient si merveilleux que je m’y suis accrochée. Je souhaitais ne ressentir plus que cela. A un point où, je travaillais ardemment sur moi-même pour retrouver ces sensations de plénitude, d’amour et de joie sereine.

Au point où, j’en suis venue à refuser mes émotions désagréables.

- Moi, en colère ? vous plaisantez, je suis quelqu’un de zen.
- Moi triste, déprimée, vous plaisantez, je suis bien trop positive pour cela.

Quand celles-ci apparaissaient, j’en avais bien conscience mais, la plupart du temps, je ne leur laissais pas la place, et je luttais contre.

- Je ne me sens pas bien, j’ai envie de rien, j’aurais juste envie de m’affaler et de pleurer.
-> Vite, vite, trouvons une solution. Je ne peux pas rester comme ça. Je dois trouver une solution pour me sentir de nouveau heureuse. Bouge-toi, fais toi plaisirs, médite sur l’amour…

- Punaise, qu’est ce qu’elle m’énerve cette situation !!!!
-> Mais non ! Mais non ! Reste zen ! Ca n’a pas d’importance ! Tu as bien une formule magique qui te permettra de voir les choses autrement !!!

D’autres fois, lorsque que l’émotion était trop forte et que je ne pouvais pas lutter contre elle. Je me culpabilisais.
- T’es vraiment trop nulle ! T’as vu dans quel état tu es ! Avec tout ce que tu as appris tu n’es même pas capable de gérer ça !

Pas évident tout ça !!! Pas toujours évident de savoir comment vivre avec ce que nous ressentons. La place que nous devons donner à nos émotions.
Elles sont là et elles ont toutes leur sens et leur place dans notre vie. Elles ne sont pas là pour nous faire souffrir. C’est nous même qui le faisant, en luttant contre ou en les refusant, ou encore, dans d’autres situations, en restant accroché à nos pensées négatives de ruminations.

En luttant contre nos émotions, nous luttons contre nous-mêmes.

Aujourd’hui, je réapprends à vivre en harmonie avec elles, à les accepter comme elles viennent, et finalement, à accepter qui je suis.

Hier soir, j’ai eu un moment de tristesse, de désespoir, un gros coup de blues. Sur le moment, cela m’a fait peur, peur de déprimer, peur de tomber dans un désespoir profond. J’ai d’abord voulu chercher une solution, en parler, me soulager. Mais je n’ai pas eu envie d’appeler.
J’ai pleuré, j’ai laissé venir mes pensées tristes et j’ai compris d’où venait mon désespoir. J’ai mis des mots par écrits sur ce que je ressentais, puis j’ai continué à pleurer tant que les larmes venaient.

Petit à petit, je me suis sentie libérée, toujours triste mais apaisée. J’ai accepté de vivre avec mon émotion. Pour ma part, je crois que bien que le plus important des lâcher prise, c’est bien cela :
Accepter de vivre ses émotions qu’elles soient agréables ou non, et ne pas chercher la joie à tout prix en luttant contre ce que je ressens.

Et lorsque j’ai lâché prise sur ma tristesse, cette émotion que je qualifiais de désagréable, j’ai enfin pu la vivre sereinement. C’était ok d’être triste. Et doucement, ma tristesse a diminué et je me suis endormie tranquillement.

C’est ok d’être joyeux,
C’est ok d’aimer,
C’est ok de rire…

Mais c’est aussi,
Ok d’être triste,
C’est ok d’être en colère,
C’est ok d’être anxieux,
C’est ok d’être impatient…

TOUT CELA FAIT QUI JE SUIS! C’EST OK D’ETRE MOI !

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