« Dans la peau d’un autre »
Pour qui te prends-tu, toi, à venir m’éclabousser de ta joie, à venir m’arroser de tes sourires et à m’inonder de ton bonheur. Je ne peux plus te voir de cette façon, c’est trop pour moi. Je veux te voir comme moi, c’est plus rassurant. Viens dans mon monde à moi, vient plonger dans mes tourments. Dès le lundi, je languis déjà le samedi et toi tu viens m’insulter de tes rires et de ta bonne humeur dès le matin. Mais comment peux-tu être ainsi alors que tout va mal, alors que je vais mal. Non, ce n’est plus possible, je dois trouver le moyen de te briser et de te dépouiller de ton bonheur. Je pourrais choisir de m’élever, de grandir et de te prendre en exemple mais je préfère continuer à dire que ma vie est pourrie, à agir tous les jours pour qu’elle le soit encore un peu plus et à pourrir celles des autres. Et puis, tu sais, je prends plaisir à cracher sur ta vie.
Je pourrais choisir de voir tout ce que j’ai déjà et de voir tout ce pour quoi je pourrais être reconnaissant. Je pourrais choisir de m’émerveiller du simple fait que je sois en vie.
Je pourrais choisir l’amour au lieu de la peur.
En fait, je préfère la facilité et la petitesse. Je préfère juger et critiquer. Je préfère rentrer chez moi et m’affaler devant mon écran en médisant la vie des autres. C’est plus confortable que de voir ma propre médiocrité. Ma vie est tellement vide de sens que cela lui donne un semblant de sens. Je suis vide d’amour mais au lieu de le chercher en moi et autour de moi, je préfère me remplir de noirceur et de détritus car la puanteur est ma demeure. Et si un jour je réussis, ce sera forcément au détriment des autres. Je ne peux réussir sans écraser l’autre. Si je réussis, tu dois échouer. La bienveillance n’a pas de sens, moi je préfère sortir mes crocs même si ça sonne faux. Je ne cherche pas à me remettre en question car le problème vient toujours de toi.
Au fond, je me reconnais dans beaucoup de personnes, je suis une personne banale, je prends l’énergie des autres et les dépouille de leur bonheur. En fait je crois bien que le bonheur me fait peur mais je ne pourrai jamais me l’avouer car j’ai bien trop de fierté pour cela.
Caroline Poudevigne
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