Les apparences sont parfois trompeuses. Surtout dans les familles aisées. C’est du moins l’expérience que j’en ai eue.

Vue de l’extérieur, c’est la famille idéale. L’entreprise florissante bien connue de la petite ville. La petite famille qui va à la maison de campagne l’été. Les enfants en santé qui «vont bien» à l’école. L’épouse qui joue au bridge avec ses amies et fait de la tapisserie à ses heures pendant que la bonne s’occupe du ménage. Le «charmant» mari membre du Rotary et généreux donateurs à des œuvres de charité. Possessif, jaloux, violent ou tout simplement absent.

Vus de l’intérieur, on trouve des adultes qui ne savent pas aimer car ils n’ont eux-mêmes pas été aimés mais juste élevés. Des enfants qui ne savent pas ce que veut dire être touchés, sinon par une claque ou une fessée. Ou qui sont touchés avec tendresse mais rejetés avec les mots. Ou qui sont touchés par la violence des mots et des gestes.

Ces enfants ne savent pas ce que goûte un câlin d’amour sincère car le toucher est tabou ou parce qu’il est toujours à double tranchant. On le donne «à condition que tu». Ils n’osent pas se blottir dans les bras d’un parent quand ils sont désemparés et nécessitent rassurance. Ils ont appris à se cacher pour éviter la violence et à trouver une façon de blinder leur cœur pour ne pas souffrir et continuer à grandir.

Ils ont une force de Vie qui pousse de l’intérieur pour toujours aller de l’avant. Ils ravalent leurs émotions et vont chercher une force de vivre on se demande parfois où tellement elle semble provenir des profondeurs d’un lointain inconnu.

Jusqu’à ce que le cœur éclate.

Révolte. «Bêtises» de jeunesse. Dépression. Envie de mourir. Accidents. Estime de soi à zéro.

On n’élève pas un enfant comme on élève un cochon. Et encore, il y en a qui sont mieux traités.

Se sentir un «nobody»

Ces enfants grandissent, chacun à leur façon, avec les outils avec lesquels ils sont nés, génétiquement codés ou issus de vies antérieures. Avec une force de vie plus ou moins forte, une intelligence plus ou moins grande, un cœur plus ou moins sensible.

Les plus sensibles deviennent souvent les plus rebelles, les plus durs avec eux-mêmes et avec les autres. Le manque d’estime de soi et la vie non heureuse de laquelle leur instinct les pousse à sortir les amène à certaines attitudes telles qu’aider tout le monde (pour se sentir utiles et qu’ils valent quelque chose), donner sans compter (pour recevoir de l’amour en retour), être super exigeants et perfectionnistes (pour montrer qu’ils sont bons), rabaisser les autres (pour sentir qu’ils sont mieux que rien), etc.

Dans le fond d’eux-mêmes, et même s’ils ont l’impression de faire du mieux qu’ils peuvent pour être aimés, ils se sentent transparents et sans place ni droit au bonheur. Ils reçoivent cependant des marques d’amour par-ci, par-là. Des miettes qui sont des diamants pour eux, qui leur prouvent que l’Amour existe. Des miettes auxquelles ils s’accrocheront toute leur vie dans l’espoir d’en trouver d’autres. Ce sera la petite flamme qui les guidera et leur permettra de toujours garder espoir d’une vie meilleure.

Les messages inconscients que leur esprit a imprimés durant l’enfance ont façonné ceux qu’ils sont aujourd’hui. Chacun à leur façon, avec ce qu’ils sont intrinsèquement, ils ont réagi aux discours, aux mots et aux gestes de leurs parents et éducateurs et agissent aujourd’hui afin de vivre une vie du mieux qu’ils peuvent.

On ne peut vivre ce qu’on n’a pas reçu. A leur façon, ils chercheront désespérément l’amour et le bonheur, la paix et la joie, la richesse d’une vie heureuse à tous les niveaux. Ils en rêvent à tout instant et leur instinct va toujours les pousser à tendre vers la réalisation de ces rêves.

Ils grandissent dans un état réflexe de survie qui les amène souvent, à l’âge adulte (et malheureusement de plus en plus déjà adolescents voire même enfants) dans un état de victime pessimiste. Victime-sauveur ou victime-bourreau ou victime-sauveur-bourreau, le triangle* bien connu dans lequel ils arrivent tous un jour ou l’autre et dont il est fort difficile de sortir.

«Oui mais» sont deux mots qui débutent souvent leurs réponses à des mots d’encouragements de leur entourage. Souvent même, après «Oui mais» viennent souvent des considérations négatives, anéantissant les encouragements, les idées positives, la lumière possible sur le chemin que certaines personnes aimantes aimeraient leur partager. Lumière qu’ils cherchent pourtant passionnément mais qu’ils sabotent avant même d’en avoir vu une lueur, profondément certains qu’ils ne la méritent pas.

«Je veux mais je ne veux pas» est aussi une réaction à cette éducation où l’amour a côtoyé l’ignorance, le rejet, l’abandon, où l’attachement à un être aimé s’est soldé par une déchirure, où l’engagement s’est soldé par le retrait de l’autre, par l’abandon éventuellement.

Ce type de victime a à la fois peur d’être envahi, d’un côté du fil, et peur d’être abandonné ou rejeté, de l’autre côté du fil.

Ces enfants-adultes sont funambules sur le fil de leur vie.

Bizarrement, ces enfants meurtris par la vie cherchent tous le Bonheur et l’Amour, poussés malgré tout par une force de vie d’origine inconnue vers ce but ultime et unique à tous. Aucun ne sait consciemment ce que ça goûte ni comment c’est grand et remplissant de se permettre de le vivre, de le laisser grandir en soi, de se le donner et de le partager avec d’autres mais tous le recherchent.

Existe-t-il des familles non dysfonctionnelles dont les enfants deviennent des adultes sains d’esprit, de cœur et de corps, stables et matures émotionnellement, simplement heureux ? Je n’en connais pas personnellement mais j’ose croire que oui.

Sortir de l’état de victime et se retrouver 

Et puis, un jour, la révolte est si grande envers cette vie malheureuse dans laquelle ils tournent sans cesse qu’une décision se prend d’elle-même. Le besoin viscéral de trouver des solutions, des outils, de l’aide pour changer sa vie, pour ne pas sombrer plus bas qu’on est déjà, pour accéder au bonheur qu’on sait possible au plus profond de soi. On a la foi en ce Bonheur, en l’Amour, en la lumière au bout du tunnel de cette vie noircie par des adultes non aimants car non aimés.

Personne ne peut leur en vouloir, à ces parents et ces éducateurs «incompétents» – car ils ne savaient pas – mais on peut décider de casser la chaîne afin que de ne pas reproduire la même chose autour de nous et aux générations futures.

On sait au plus profond de soi que le Bonheur existe.
Ce qu’on ne sait pas encore, c’est qu’il est au plus profond de soi.

On passera donc souvent une partie de notre vie à le chercher à l’extérieur de soi, jouant allégrement à la victime parce qu’on n’arrive pas à l’atteindre, jusqu’à ce qu’on comprenne que ce n’est pas là qu’il est, qu’on décide de changer d’attitude et d’aller trouver des outils pour aller lui ouvrir la porte de notre Soi.

C’est alors que commence le vrai tournant de vie.

On peut mettre la faute de notre pauvre vie malheureuse sur nos parents, nos éducateurs, nos vies passées ou notre chien, il arrivera un jour où on devra accepter ce fait : on est seul responsable de notre vie et de tout ce qui nous arrive.

Ce n’est la faute de personne. Personne n’est coupable de quoi que ce soit.

En vouloir au passé ne crée pas le futur. Il ne fait que ronger le présent.

Accepter, comprendre et guérir les blessures du passé, et agir par des gestes positifs et constructifs concrets quotidiens dans le présent, par contre, ouvre la porte du Soi et du Bonheur. Pour y arriver, l’entraide est nécessaire. On ne peut y arriver seul.

Causes de toutes les blessures, des traumas plus ou moins profonds et marquants, initiateurs de schémas répétitifs causés par des croyances limitatives imprimées lors des situations traumatisantes.

Chaque être réagit différemment à ces traumas et a une capacité de résilience** différente grâce à sa force intérieure.

Il existe toujours une lumière au bout du tunnel. Ce n’est qu’avec la foi et la prise en charge de sa vie de façon entièrement responsable qu’on arrive à la retrouver un jour, apportant paix, joie et amour dans le cœur et dans la vie.

Reconnexion

Au-delà des traumas qu’on arrive à guérir, des blessures cicatrisées, des croyances limitantes déconnectées et d’une compréhension de sa vie qui permette d’avancer de plus en plus dans la paix, j’ai toujours su que j’avais vécu un trauma qui m’avait déchirée intérieurement alors que j’avais huit ans. Je ne savais cependant pas que c’était LA clé de ma guérison intérieure, croyant que les traumas marquants de la vie arrivent avant l’âge de 5 ans, comme on apprend en psychologie. Et pourtant…

Je n’arrivais pas à prendre pied dans la vie. Tous mes efforts vers le bonheur m’amenaient à des situations heureuses mais fugaces car je retombais dans la mélasse invariablement, sans jamais comprendre pourquoi malgré des années de thérapies de toutes sortes. Jusqu’à ce que je vive une expérience spontanée de reconnexion ou j’ai senti, dans un feu d’artifice intérieur, que les deux parties de moi-même qui vivaient séparées depuis une quarantaine d’années se «recollent» dans un espace d’Amour infini. Des neurones de mon cerveau et des neurones de mon cœur se sont reconnectés ensemble, enfin.

Je suis redevenue UNE. Sensation unique de Bonheur infini. Du jour au lendemain, j’ai passé de la dépression au bonheur intérieur paisible et aimant.

Depuis ce jour, ma vie a changé complètement. J’ai pris pied dans la vie. J’ai pu créer des racines et m’ancrer. Je suis en contact avec mon cœur, ma joie, ma paix et mon Amour en permanence. Je vis au jour le jour tout en créant mon futur non plus en rêvant mais concrètement. Presque chaque matin, je me réveille heureuse et reconnaissante pour la vie que j’ai.

Je suis beaucoup plus entière et protégée de situations et de personnes desquelles je me laissais siphonner l’énergie et le moral, avant.

Depuis que j’ai vécu cette expérience, une évidence s’est alors placée en moi : tant qu’on ne retrouve pas cette connexion intérieure, on va arriver à guérir certains traumas, et à vivre plus heureux éventuellement, mais on n’arrivera jamais à ÊTRE dans la Vie vraiment, tentant en permanence de retrouver des bouts de soi-même et tournant dans nos schémas répétitifs.

On peut tourner pendant des années autour de Soi, touchant et guérissant des traumas secondaires jusqu’à ce qu’on soit prêt à accueillir et à prendre soin du principal.

Fruit de mon expérience personnelle, je peux dire aujourd’hui que, si on a un tel trauma de déchirure intérieure, on n’arrivera jamais à être vraiment heureux si on ne décide pas de le guérir.

C’est aujourd’hui avec ce nouveau concept que je travaille avec mes clients en thérapie, à trouver le trauma déchirant puis à les aider à faire la reconnexion3.

Ce n’est qu’en n’étant UN qu’on peut apprécier la vie dans sa plénitude, savourer son présent avec Bonheur et créer son futur avec confiance.

C’est tellement bon de revenir «chez Soi» ! Ça ne s’explique pas tellement c’est profondément doux et intense à la fois…

Avec Amour, Paix et Joie,

NOTE : cet article est basé sur ma propre histoire et celle d’un ami. J’aurais pu écrire un livre avec ce concept aussi il se peut que vous pensiez que j’ai oublié de parler de ci ou de ça. J’ai pensé à beaucoup de choses mais vous en partage ici qu’une infime partie. 

Sources : Dominique Jeanneret via Chemin de vie et Omaction

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