Dans un talus sous la terre, derrière des barreaux rouillés,

Prostrée, tu m’es apparue.

Terrifiée, je me suis sauvée.

Impuissante, je me suis reconnue.

Toi,  « l’Enfant Moi »,

Tes grands yeux implorants et ta bouche close,

Prisonnière dans ce cachot de terre.

« Enfant Moi » enfermée dans ce cachot de terre !

Je t’ai abandonnée, des mois, des années,…et,… un jour, je suis venue.

Je m’agenouille sur le bord du talus,

Je pose mes mains sur les barreaux et tire…

La force « Liberté » est en moi.

« Enfin Libre » résonne dans mes doigts,

Les barreaux se tordent, s’écartent,

« Viens, mon « Enfant Moi » »

« Petite Moi » ne bouge pas, les yeux en peur,

Elle reste là, dans son cachot, tétanisée.

Doucement, mon Amour souffle des mots,

Doucement, mon Cœur livre son parfum,

Doucement, mes bras se tendent d’enVie.

-     « Tu es libre mon « Enfant Moi »,

Je vais t’aimer, te protéger, tu ne seras plus jamais seule. »

La petite fille « Moi » se lève, s’approche du trou des barreaux,

Elle n’ose pas franchir l’espace pour entrer en Liberté.

-     «  Regarde, mon « Aimée Moi », regarde ce joli pré, là devant,

 Viens »

Mes bras s’étirent, ma main chante l’amour.

Timidement, lentement, « Petite Moi » passe la tête au travers des barreaux.

Le vent l’accueille de douces caresses,

Le chant de joie des oiseaux résonne.

-     «  Tu sens, tu entends, viens mon «  Enfant Moi »,

Viens, je t’attends,… allons courir dans le pré. »

La main se tend, les doigts se cherchent, se touchent, s’entrelacent,

La tête, les épaules, le tronc, les jambes,

« Petite Enfant Moi » est dehors, à l’air, dans la Liberté de la Terre.

Son pas est hésitant, comme un oisillon sortant de l’œuf.

Ma bouche donne, ma bouche offre, la douceur tant rêvée,

tant espérée.

« Petite Moi » marche maintenant dans le pré.

Ma main dans sa petite main, nous courons et nous sautons et nous glissons dans l’herbe fleurie et nous roulons en riant sur ce merveilleux, odorant,  tapis coloré.

L’harmonie de Vie jaillit, « Grande Moi  et « Petite Moi » sont réunies.  Aujourd’hui  et  hier sont enfin en paix.