Bonjour à tous, dans le cadre de mes ateliers sur l'exploration du féminin, je partage souvent des articles afin d'ouvrir des sujets de conversations et d'émotions. Pour moi explorer le féminin n'est pas rejeter le masculin, au contraire, une féminité retrouvée peut alors se permettre une vraie rencontre avec le masculin. C'est cet effort qui fera la différence.
Je voudrais donc partager avec vous cet article du Dr Leleu Gérard, magnifique hymne à la Femme dans une belle prise de conscience je trouve. Bonne lecture.
"Je t'aime ! Oui, toi ! Ne te retourne pas, c'est à toi qui me lis que je m'adresse. Toi qui es la Femme, qui es l'unique, qui es toutes en une.
Tu ne m'attendais plus ? On s'est tellement croisé en vain, raté, mal entendu, heurté, blessé, assassiné, oublié, retrouvé, perdu encore. Car il y a si longtemps que nous nous sommes rencontrés, c'étail la nuit des temps et ces temps étaient prometteurs. Te souviens-tu, on s'était mis à marcher debout sur nos pattes arrières, du coup on avait eu l'idée de faire l'amour par devant, face à face ; on pouvait ainsi se regarder dans les yeux et embrasser nos sourires. Entre tes bras, mon plaisir s'est fait envoûtement. Tu m'attirais irrésistiblement, tu m'enivrais formidablement, tu m'attachais irréversiblement.
Tu étais magique, tu étais divine. Alors c'est à toi, au visage révélé, au sourire élu, que j'ai rapporté le gibier tué dans la savane au péril de ma vie. Et toi tu devenais de plus en plus belle. ça faisait rire les guenons. Tu es devenue la plus splendide créature de l'univers : ta peau s'ést faite lisse, tes seins pleins et ronds, tes fesses de même, ta taille s'est pincée, ton corps a pris la forme d'un violon. Mes yeux étaient fascinés, mes mains affolées, mon coeur transporté. Mais tout frustre que j'étais encore, j'avais compris que si la nature avait mis des millions d'années à te modeler c'était pour te rendre plus que désirable : adorable. Et je t'ai adorée. Je t'ai tressé des colliers de fleurs. Et tu es devenue déesse. Je te priais. Tu me civilisais.
Et puis je suis devenu fou, fou de peur, fou de jalousie. Je ne pouvais plus supporter cette ivresse, cette dépendance. Ta supériorité, ta magie. J'ai cru qu'il fallait que je te domine pour exister. Alors de déesse, j'ai fait de toi une esclave ; sur toi, j'ai pris le droit de vie et de mort. Mais sous le joug, tu n'avais rien perdu de ton pouvoir ; alors j'ai fait de toi une pêcheresse et le pêché que je te reprochais c'était ce qui d'antan t'avait sacré : ta fascinante beauté et les délices de tes bras.
Mes punitions furent à la mesure de ma peur de retomber sous ton charme, de ma terreur d'être à nouveau ébloui. Je t'ai enfermé, excisée, lapidée, brûlée. Parfois, sur les lieux de tes supplices, je surprenais ton regard qui me renvoyait à nos nuits transfigurées. Et m'ébranlait. J'hésitais à te tendre la main, à t'arracher à la cohorte des damnés, mais je détournais les yeux et te laissais monter vers le bûcher, te livrais aux couteaux et aux pierres.
Mais je n'étais guère meilleur avec moi-même. Loin de ton amour, j'avais perdu l'amour de moi et des autres. Je me suis condamné à une vie sans tendresse et sans douceur. Je me détruisais moi-même dans d'immenses massacres et des guerres sans cesse renouvelées. J'y engouffrais nos enfants par milliers. Pour rien : de l'or, des terres ou pire des idées.
Mais un jour le massacre a été tellement apocalyptique et universel que rentrant des champs aux sillons gorgés de sang ou des villes réduites en cendres et me traînant sur mes béquilles et couvert de loques sanguinolentes, j'ai eu envie de te dire que je n'y comprenais plus rien, que j'en avais asssez. J'avais encore trop de fierté et de peur, je n'ai rien dit. Mais tu savais qu'un jour ce monde oû la femme est esclave et l'amour assassié deviendrit invivable. Et que je t'appellerais.
Tu as brisé tes chaînes. Tu t'es libérée, tu t'es relevée. Nous nous sommes retrouvés face à face. Il fallait tout réinventer. Mais il est plus facile -sinon plus heureux- de dominer ou de se soumettre, que d'aimer. Au début j'ai cru que l'amour était un duo d'opérette : tu chantes, je chante, nous chantons, c'est le bonheur. Et il est vrai que le début de la rencontre est un état de grâce : nous nous offrons réciproquement ce qu'il y a de meilleur en nous, notre " part de lumière". Mais le temps passant, notre "part d'ombre" nous rattrape : notre égoïsme, notre possessivité, notre jalouise, nos peurs, nos manques, nos blessures...nous nous heurtons et celui/celle que nous avions choisi(e) pour nous poser nous blesse à son tour.
Et de désespérer.
Mais un jour, j'ai compris ce que tu avais tenté en vain de me faire entendre. C'est pourquoi je viens à toi : se rencontrer, vivre ensemble peut être un vrai bonheur si on fait de ce parcours commun un chemin de progrès où chaque difficulté est l'occasion de se connaître mieux soi-même et d'évoluer. Alors quand un mot de toi ou un silence, ou une attitude m'écorche, au lieu de t'accuser de cette souffrance, de désespérer de l'amour et de la femme, je me réjouis de la chance qui m'est donnée de chercher en moi l'origine de cette souffrance et de me parfaire. Tout à changé dans ma vie depuis que j'ai pris conscience que le couple est un chemin initiatique. Et que je t'ai rencontrée pour que nous puissions nous agrandir, nous élever".
Dr Gérard LELEU
Commentaires bienvenus
Quel article, en effet ! j'apprécie également ! Dans le même genre, le livre de Christiane Olivier "Les enfants de Jocaste" (l'empreinte de la mère) m'a beaucoup éclairé .
Je ne pourrais me rendre au festival que le dimanche je regrette de ne pouvoir assister à l'atelier de Danière Flaumenbaum.
Bonjour André et merci pour l'information concernant le 1er festival du féminin, en effet j'étais au courant de cet évènement, je compte m'y rendre.
A bientot, Céline.
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