Qu'est-ce que le Saint-Graal?
L'histoire du Saint-Graal est l'un des mythes employés par les grands guides de l'humanité pour nous présenter sous forme de symboles des vérités spirituelles autrefois incompréhensibles à notre intelligence enfantine.
L'histoire du Graal, diversement contée, se retrouve dans toutes les races primitives, aussi loin qu'existe la trace d'un enseignement religieux, et des livres, qui rempliraient des bibliothèques, ont été écrits sur cette merveilleuse panacée mystique qui guérit tous les maux.
Au Moyen Age, maintes versions de cette légende étaient récitées par les ménestrels, les chanteurs ambulants et les troubadours. La plus belle, peut- être, était la simple version de Wolfram von Eschenbach qui a été interprétée par le grand compositeur Richard Wagner, dans son célèbre drame musical "Parsifal".
L^histoire relate que le soir du dernier repas de notre Sauveur avec Ses disciples, Il ait bu dans une certaine coupe ou calice et que, plus tard, quand le sang de vie coula de Son flanc transpercé, Joseph d'Arimathie ait recueilli dans ce même calice le sang de vie de notre Sauveur mourant. Il prit aussi la lance avec laquelle la blessure avait été faite. Pendant plusieurs années, il conserva ces reliques, et le pouvoir donneur de vie du sang de notre Saveur était si merveilleux qu'il l'a soutenu au cours de toutes ses privations, en prison, et dans ses courses errantes. A la fin, les reliques furent transportées au Ciel et confiées à la garde des Anges. Mais une nuit, un messager mystique, envoyé par Dieu, apparut à Titurel, un saint homme, lui enjoignant de construire un château, haut dans les airs, au sommet d'une montagne et d'y réunir une assemblée de chevaliers qui devaient être chastes et purs. Les Chevaliers du Graal étaient autorisés à contempler les reliques sacrées à certaines époques de l'année, ce qui leur donnait le désir et le pouvoir d'aller dans le monde pour y accomplir des actes héroïques d'ordre spirituel. Plus tard, Titurel confia la garde du Saint-Graal à son fils Amfortas, et sous le règne de ce dernier, une terrible calamité frappa les Chevaliers du Graal.
Au-dessous du château, dans une "vallée impie", demeurait un chevalier noir du nom de Klingsor qui désirait devenir Chevalier du Graal. Il n'était pas chaste, et pour répondre aux conditions requises, il se mutila de manière à ne pouvoir satisfaire ses désirs. Mais lorsqu'il adressa sa requête à Titurel, celui-ci lut dans son coeur, et lui refusa son admission. Alors Klingsor jura que s'il ne pouvait servir le Graal, le Graal le servirait. Il peupla le jardin de son château magique de chimériques filles-fleurs qui guettaient les Chevaliers du Graal au passage, les séduisaient, et ainsi les disqualifiaient pour leur service auprès du Graal.
Craignant que tous les Chevaliers ne deviennent prisonniers de Klingsor, Amfortas décida de combattre le magicien noir. Il emporta avec lui la Sainte Lance pour accomplir son dessein. Mais Klingsor évoqua Kundry, créature à la double existence; tantôt servante fidèle et zélée du Graal, tantôt involontaire instrument de Klingsor. Lorsqu'elle sert le Graal, elle est humble, docile, vêtue modestement. Sous le charme de Klingsor, elle devient une femme belle à ravir, aux charmes séducteurs dont elle est obligée d'user comme l'ordonne son maître, car il exerce plein pouvoir sur elle, étant insensible à ses charmes en raison de sa mutilation.
Kundry rencontre Amfortas qui tombe sous son charme. Tandis qu'il repose entre ses bras, la Lance lui tombe des mains. Klingsor à l'affût s'en empare et lui inflige une blessure inguérissable. Depuis de longues années, le roi souffre le martyre, particulièrement lorsqu'il dévoile le Saint-Graal pour le service de ses chevaliers. Alors la blessure recommence à saigner, lui causant les plus atroces souffrances.
En résumé, pour ne donner qu'une des interprétations valables attachées au mystère du Graal, car chaque véritable mythe en a plusieurs, Kundry représente le corps dense négatif, qui est tantôt gouverné par la nature supérieure symbolisée par les chevaliers du Graal, tantôt sous l'emprise de la nature inférieure symbolisée par Klingsor, qui tente l'esprit afin qu'il renonce à ses idéals élevés, et le fait souffrir, s'il cède à la tentation. En Parsifal, chaste et candide, nous voyons l'homme qui triomphe et qui réussit ainsi à devenir un gardien du Graal.
Au matin du vendredi saint de l'année 1857, Richard Wagner, dans la Villa Wesendonck au bord du lac de Zurich, contemplait partout autour de lui la nature souriante; le Soleil brillait de tout son éclat et, de myriades de graines enfouies dans la terre avaient germé des plantes et des fleurs innombrables. Une pensée alors le frappa, "Quelle peut être la relation entre la mort du Sauveur, à cette époque de l'année, et cette germination multiple de la vie?" Il était bien près de tenir la clé du mystère du Graal, car le Graal était une des nombreuses Ecoles des Mystères qui existait au Moyen Age. Les légendes du Roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde ne sont pas des fables, mais des faits. Une Ecole des Mystères de ce genre a existé au Pays de Galles jusqu'au temps de la Reine Elisabeth. Ces Ecoles des Mystères existent encore aujourd'hui, bien qu'elles ne soient pas aussi publiquement connues qu'elles l'étaient à l'époque plus spirituelle du Moyen Age. Le Mystère du Roi Arthur était davantage en rapport avec le côté matériel et temporel de la vie que le Mystère du Graal, qui était entièrement pur et spirituel. Et là, l'enseignement donné à l'étudiant n'était pas fait de paroles, mais le sentiment lui était donné, un enseignement intérieur, que nous pourrions exprimer comme suit:
Tu vois autour de toi les différents règnes de la nature. Il y a l'homme, l'animal, la plante et le minéral. La vie qui est en chacun de ces règnes est la vie universelle de Dieu qui se manifeste par toutes ces formes variées. Lorsque ces formes se désagrègent, il devient nécessaire de les remplacer par d'autres, et la procréation remplit ce but. Dans le règne végétal, qui est au- dessous de nous, cette activité est chaste, pure et immaculée, sans passion aucune.
Dans le royaume des Dieux, qui sont au-dessus de nous, cette activité est aussi exercée comme un processus de régénération, qui est pur et saint. Mais dans les règnes qui se trouvent entre la plante et les Dieux, les conditions sont l'inverse de la chasteté. L'homme et l'animal sont passionnés. L'homme est, de fait, la plante invertie. La plante dirige sans honte vers le Soleil son organe créateur, la fleur, objet de beauté et d'enchantement, pure, chaste, sans passion. L'homme tourne son organe créateur vers la terre; il le cache avec honte car il est rempli de passion. Dans l'avenir, l'homme est destiné à devenir un dieu, il devra employer sa capacité créatrice au profit d'autrui et non pour le plaisir des sens. Ainsi avec le temps, l'homme doit devenir semblable à la plante, mais à un niveau plus élevé. Alors, vois ce symbole: le calice de la plante qui renferme la semence est la coupe du Graal, et la lance qui fait naître cette semence de la fleur est le rayon du Soleil. Toi aussi, tu dois apprendre à prendre la force solaire, qui est le constructeur de toutes les formes, et à l'utiliser sans passion dans ton organe créateur, afin que ce que tu crées soit conçu de façon immaculée et non, comme maintenant, procréé dans le péché.
La sève de la plante coule incolore, pure, chaste à travers sa tige et ses feuilles vertes. Ton sang est rouge et rempli de passion, mais par la régénération ce sang doit être purifié par la force spirituelle qui te viendra du Soleil spirituel, comme les forces du Soleil physique produisent la sève de la plante. Etant ainsi régénéré, tu mourras en tant qu'homme pour ressusciter comme un dieu.
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