"Que vas-tu faire du placenta?" « Que vas-tu faire du placenta ? » Quelle question saugrenue… Oh, bien sûr, j’avais déjà vu sur internet des mots comme ...« bébé lotus » ou « isothérapie placentaire », j’avais lu que certaines mamans plantent un arbre à l’endroit où elles enterrent leur placenta… Pourquoi pas, chacun fait ce qu’il veut. Et puis mon premier enfant est né, et avec lui la conscience de la responsabilité que j’ai envers mon propre corps et envers mon enfant. La question du placenta s’est alors posée… concrètement. Que faire de mon organe ? Le laisser au corps médical est la solution la plus facile. Il disparait, je ne le vois pas, je ne le touche pas. Je n’en suis pas responsable. Et je suis déconnectée de cette partie de mon corps, qui a pourtant joué un rôle vital pour mon bébé durant ma grossesse. Les sages-femmes hospitalières le prendront en charge, me prendront en charge, et jetteront mon organe avec les déchets biologiques pour ensuite l’incinérer. Ou bien être responsable de l’ensemble de mon corps, de mon bébé, de mon accouchement, et de mon placenta. Et accompagner jusqu’au bout ce processus extraordinaire de la naissance, jusqu’à ce que toute trace en ait disparu. Et concrètement, on en revient à la question initiale : qu’en faire ? D’abord savoir que l’on peut récupérer son placenta lorsqu’on accouche à l’hôpital. A la maison, la question ne se pose pas. Beaucoup de mamans qui accouchent à la maison, ou qui décident de prendre en charge leur placenta, le mettront en terre. L’idée que la décomposition de l’organe serve, dans une énergie toujours renouvelée, à nourrir les végétaux dont je me nourrirai à mon tour (dans un potager par exemple) ou à faire croitre un arbre que mes enfants verront grandir, me plait. Mais si avant de le mettre en terre, je m’arrêtais regarder un petit peu ce placenta ? Après tout, ce n’est pas commun de pouvoir observer un organe, le sien et celui de son bébé qui plus est. Un organe aussi symbolique : il a servi de lien, il a nourri mon bébé, il a transformé mon énergie pour qu’elle lui soit parfaitement adaptée. Et pourquoi ne pas célébrer ce lien ? Remercier cette force vitale et génératrice de vie ? Certains en feront une empreinte à la peinture, qui évoque étonnamment l’arbre de vie… Certains autres voudront aller plus loin et travailler avec cette énergie, cette force de vie. Dans le règne animal, la grande majorité des femelles mammifères mangent leur placenta après avoir mis bas. Peut-être serait-ce le moment d’écouter ce que la nature nous crie ? Chez les animaux humains, dans de nombreuses cultures, le placenta est récupéré sous diverses formes afin d’être réutilisé pour protéger et soigner. L’isothérapie placentaire (faire un remède à base de placenta) servira à soigner le bébé et la maman après l’accouchement. Donner à l’enfant une dilution de son propre placenta pour stimuler ses défenses immunitaires est tout simplement un procédé similaire à l’homéopathie. A l’origine de ma réflexion, je ne pensais pas que le placenta pouvait receler tant de potentiels. Bien sûr ! Il est le lien vital qui permet à mon bébé de vivre ! Il est imprégné de notre énergie ! Il joue le rôle des organes du bébé jusqu’à ce que ceux-ci soient suffisamment développés pour prendre le relais. Il produit les hormones de grossesse, ravitaille le bébé, filtre les substances nocives au bébé, joue le rôle de défense immunitaire et protège des maladies. De plus en plus de maternités connaissent les bienfaits – la nécessité – de ne pas couper le cordon avant qu’il n’ait cessé de battre. Le bébé est toujours oxygéné jusqu’à ce qu’il trouve sa propre respiration à son rythme. Certaines savent aussi que tout le sang du cordon doit passer dans le bébé avant que le cordon ne soit clampé (ce qui met une 15aine de minutes). Ce sang est d’une telle richesse que les laboratoires pharmaceutiques se l’arrachent… (incroyable richesse en nutriments, cellules souches…) Je veux bien soutenir la recherche, mais je préfère que toutes ces richesses aillent dans mon bébé ! Certains autres préféreront profiter de l’expérience unique de la naissance pour faire un bébé lotus. Non, le placenta n’est pas « un bout de viande en décomposition près du bébé »… Le placenta est oint d’huiles végétales et d’huiles essentielles, placé dans un petit sac super joli, et le cordon tombe de lui-même au bout de quelques jours. Le plus grand avantage est indéniablement le fait que cela oblige un repos complet car le bébé n'est pas facilement déplaçable. La famille devra prendre le temps pour apprécier ce passage entre la vie in utéro et la vie dehors. Les visites seront probablement plus limitées, et en tous cas les passages de bras en bras très restreints voir inexistants. Tout cela favorise un passage en douceur à la vie extérieure, du ventre de la maman à la terre, de l'eau à l'air. Il faut savoir que dès sa création le placenta et le bébé ne sont qu'une seule et même cellule. Certains décrivent le placenta comme le double, le jumeau du bébé, leur empreinte génétique est identique et leur vie est inséparable. Enfin, l'expression « couper le cordon » signifie laisser vivre son enfant, le laisser partir lorsqu'il est prêt. Pourtant le choix de couper le cordon à la naissance est souvent le choix des parents, docteur ou autre sage-femme et jamais avec l'accord de l'enfant.... Dans cette diversité de possibilité qu’est la vie, qu’est la naissance, la maman, les parents ont le choix, et doivent prendre une décision. L’enfantement n’est pas une affaire de médecin mais bel et bien une histoire de femmes. Les femmes que nous sommes sont responsables de nos vies et de nos corps… Chacune, avec nos envies et notre sensibilité, restons conscientes de chaque partie de nous…
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