Philocalie, vous avez dit philocalie ?

Nous introduire dans un espace où nous sommes déjà.
Où habitons-nous ?
Quel est le lieu de notre séjour ?
De notre résidence sur la Terre ?

Nous habitons alors nos pensées.

La pensée est le lieu de notre séjour – nous pensons plus ou moins, plus ou moins bien, mais nous pensons. L’homme est un étant qui pense, « un roseau pensant ››.

Si nous habitons dans nos pensées, si elles sont le lieu de notre séjour, pouvons-nous améliorer ou changer nos pensées ?

Pour améliorer notre séjour sur la terre ou pour changer notre façon de l’habiter ?

Tous séjournent-ils vraiment dans la pensée? ne serait-il pas juste de dire qu’ils habitent davantage dans leurs émotions, leurs pulsions, leurs sensations, leurs mémoires; mais ces émotions, pulsions, sensations, ne deviennent conscients à l’homme que dans la pensée. L’homme « pense›› avoir des pulsions, des émotions, etc. Son « ressenti ›› est toujours conscience.

Quelle forme de pensée habitons-nous ?

Cela conditionne le climat de notre séjour sur la terre.

Si nous vivons dans une pensée objectivante, scientifique, rationaliste, nous séjournons parmi les choses, dans un monde fait d’objets, d’événements, observables, mesurables, qui s’ils nous touchent, nous dressent, nous agressent, restent néanmoins extérieurs à nous.

Si nous vivons dans une pensée contemplative, nous ne séjournons plus seulement parmi des choses, des objets des apparences, mais nous séjournons dans un monde de présences et d’apparitions, présence et apparition de l’Être en retrait dans tous les événements qui le manifestent, nous entrons dans le domaine de la philocalie; l’observation, la mesure et l’explication ne sont plus notre unique séjour; l’étonnement et la célébration nous habitent et nous sommes nous-mêmes, le lieu de leurs séjours, l’habitat d’une conscience plus qu’éveillée, émerveillée.

Si nous ne pouvons pas sortir de la « pensée ›› sans quitter ou perdre notre humanité, nous pouvons orienter cette pensée et en faire la demeure la plus agréable et la plus propre de notre humaine condition.

L’orienter c’est la tourner vers l’Orient qui est à la fois centre et lumière, c’est dans cette orientation vers le centre et vers la lumière, source de tous les étants et de tous les états, que la pensée devient le séjour favorable à la croissance de ce que nous avons de plus humain.

La philocalie est cette pratique, ou cet « art des arts›› dont parlait les anciens, qui nous fait passer d’une pensée vive sans doute mais désorientée, dispersée et donc « atomisante ›› autant que destructrice, vers une pensée vive toujours, mais orientée vers une lumière et un centre qui lui donnent une cohérence et une harmonie auxquelles on peut donner le nom de Beauté : « splendeur du vrai ››, « rayonnement du Bon et du Bien ››.

La philosophie nous donne de demeurer dans une pensée qui ne cesse de comparer, d’analyser, de classer, de juger et de conclure. La philocalie nous donne de demeurer dans une conscience qui ne cesse de s’étonner, d’admirer et de remercier (ou de rendre grâces).

ll s’agit d’une lucidité ou d’une pensée « éclairée ›› par son orient, c’est-à-dire, par le centre, la Source et la lumière qu’elle ne cesse de contempler, dans tout ce qui les manifeste (objets, personnes, événements sociaux ou cosmique) et en soi-même.


La philocalie garde notre pensée dans cette orientation têtue vers la lumière, ce qui donne à notre nuit une saveur et un pressentiment d’aurore.

Babeth Lavier

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Commentaire de Lovyves le 17 août 2016 à 18:04

"La philosophie nous donne de demeurer dans une pensée qui ne cesse de comparer, d’analyser, de classer, de juger et de conclure. La philocalie nous donne de demeurer dans une conscience qui ne cesse de s’étonner, d’admirer et de remercier (ou de rendre grâces).".
Leibniz disait que philosopher c'était inquiéter; inquiéter la pensée convenue, la morale admise par la société.
Ce qui peut étonner les consciences "endormies" et les sophistes .. grands inventeurs d'errements.
Je connaissais les "filousophes", mon savoir s'est agrandi de la "philocalie".

Il faut que tout change pour que rien ne change. (film Le Guépard).

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