Mythe chrétien par l'entremise d'un Saint-Esprit, la Vierge Marie incarne encore aujourd'hui pour des millions de fidèles, pureté, miracle, admiration. La virginité n'est pas qu'affaire de sexe.


En ouvrant Word sur mon ordinateur afin d'écrire ce texte, il m'est proposé de cliquer sur « document vierge », ce que je fais machinalement. La page est blanche. Le contraire m'aurait déstabilisé puisque à la base, la virginité renvoie à la notion d'un État considéré comme intact. (Larousse, 1966). Certaines religions en ont fait un point d'honneur familial. Mais de quoi se mêlent-elles? Ah oui, fort plus que probable la sujétion des femmes aux hommes. Aucun doute.

Et puis l'histoire de Marie, n'est-elle pas un canular des Jésuites? Ne sait-on pas que tous les grands avatars seraient nés un 25 décembre, mort et ressuscités trois jours après? Jésus, Bouddha, Quetzalcoatl, Osiris, Mazda et tant d'autres. Que chaque religion avait aussi sa propre vierge dédiée entièrement à son Dieu né d'une immaculée? Que de coïncidences pour élaborer des cultes planétaires.



Depuis 2000 ans – selon les récentistes-révisionnistes  l'ère chrétienne n'aurait que 1000 ans – qu'est-il donc arrivé à ce Saint-Esprit? A-t-il été démis de ses fonctions? Est-il en chômage pour le reste de l'éternité? Ou bien se consacre-t-il aux vierges d'Allah qui attendent ceux qui commettent des attentats  suicides? Parce qu'il faut dire qu'il n'est pas très actif depuis un bon moment. De plus, l'histoire censure la manière dont il s'y est pris pour enfanter la Vierge Marie. Les fameux-fumeux mystères, on en sort pas. Une autre question me titille. Pourquoi ne s'est-il consacré qu'à une seule fwmme dès le début de son mandat et qu'il n'a pas répété l'expérience en série? Est-ce qu'il faudrait voir « l'Esprit de Dieu » comme un génie n'ayant qu'un seul vœux à exaucer dans un laps de temps déterminé?  Les histoires de bonhomme sept heure ne tiennent pas la route dès que l'on questionne le moindrement leurs fondements. Sauf bien sûr, pour les personnes qui ont la Foi et qui n'acceptent pas que l'on qualifie leurs dogmes d'imagination débridée.

Il fallait que le dogme de virginité s'impose de force dans l'esprit (pas saint) des gens afin de cantonner la femme entre l'état de vierge et celui de pute. La virginité permettant le contrôle sexuel pour éviter de donner des bâtards à la famille, les parents choisissant eux-mêmes le mari pour mieux perpétuer la lignée familiale, les descendants dans le but de faire des alliances politiques et économiques rentables. Ensuite, avoir une vierge sexuelle c'est aussi imposer sa notoriété en matière de goûts et de désirs. Cela relève uniquement du besoin de possession, une notion de propriété élevée au rang de droits et de privilèges.  Alors, si l'on prend tout ce qui se rattache à la notion de virginité, que l'on transpose cela dans l'idée de faire des enfants, sans l'aide du Saint-Esprit, nous en arrivons à un constat bien peu reluisant. Le concept de virginité nous ronge tous en tant que parent. Nous sommes passés maître dans l'art de la projection de soi sur les autres et plus spécifiquement avec nos propres enfants.



Il ne faut pas se leurrer. Nous nous prenons pour Dieu moulant la terre glaise que représente un enfant, vierge de connaissances à la naissance. Un petit animal à dompter. Par l'éducation que nous lui donnons en partie, l'autre se faisant par le Dieu État gouvernement,  nous façonnons un être selon nos désirs et fantasmes. Nous nous investissons corps et âme, émotions et sentiments dans l'objectif que cela rapporte. Si tel n'était pas le cas, pourquoi insisterions-nous pour aller vivre à tel ou tel endroit ou lui présenter tel livre, tel film, qu'il aille à telle école, qu'il mange tel aliment? Nos choix de vies en ce qui le concerne ne sont pas plus anodins que gratuits ou aléatoires. Nous souhaitons ce qu'il y a de mieux selon notre conscience du moment. Il s'agit donc d'investissement. Or, qui dit investissement dit aussi rentabilité, récolte, intérêt. Le parent voit donc son enfant comme un trésor à développer qui prendra de la valeur, de la notoriété avec le temps. Outre la virginité du Saint-Esprit et celle de la sexualité, il y a donc celle impliquant le narcissisme parental.

La responsabilité que nous avons développée en relation avec l'enfant nous a conduit à penser que nous en sommes les propriétaires. Ce qui à nos yeux et plus souvent qu'autrement aux yeux des autres aussi, nous glorifie dans notre rôle de parent. L'Occident bourgeois ne fait plus d'enfants pour avoir une force de production économique. Non, il fait des enfants par pur égoïsme. Le parent se mire dans le reflet que représente l'enfant, cette propriété vierge qui représente espoir, rêve à qui nous souhaitons une meilleure vie que la nôtre. Et encore la notion d'amour confondue avec la projection de nos souhaits. Nous sommes stimulés dans notre rôle de mère, de père quand nous voyons les résultats de nos fantasmes s'accomplir à travers notre enfant. Quand nous sommes fiers de notre enfant nous constatons le fruit de notre investissement.  Nous pouvons dire que le temps que nous lui avons consacré n'a pas été perdu. Par contre, lorsqu'il tourne « mal » parce que devenu drogué, voleur,  alcoolique, oups, nous ne nous reconnaissons plus comme étant responsable de son état. La fierté et l'investissement en prennent un coup.



Quels parents n'utilise pas le chantage pour signifier sans arrêt qu'ils se sont saignés à blanc pour leur bien? Qu'un enfant est obligatoirement l'infirmier de sa mère ou de son père malade? Que l'enfant qui quitte le nid familial sera rejoint et lié par un prêt d'argent du parent? Nous sommes peu entendu par notre entourage quand il s'agit de nos pensées sur la vie, la société. L'enfant devient un idéal pour être celui qui gobera tout de nos idées. Son innocence fait ressortir les germes de nos délires. Lui au moins ne devrait pas avoir l'ingratitude de ne pas nous donner de la reconnaissance éternelle, aspiration de tout être humain. En ayant un enfant, tous les espoirs sont permis à ce chapitre. Notre parenté, nos collègues, nos ami.e.s, nos chums/blondes n'ont pas toujours su nous reconnaître à notre juste valeur. À travers nos p'tits mômes nous souhaitons que l'équilibre se rétablisse. Nous sommes motivés par le mantra du « nous ferons mieux qu'eux ».

Soyons avec nos enfants ce que nous aurions souhaité que nos parents soient avec nous. Méchant programme. Il n'y a pas d'être plus peureux sur la planète qu'un parent bien attaché à son investissement. Si nous avons souffert de notre vie familiale ou bien nous ferons tout pour éviter de le répéter ou bien nous le répéterons comme une normalité. Plutôt que de nous guérir nous-mêmes de notre névrose nous accédons au statut de parent pour en sortir? Le temps consacré aux enfants aurait-il pu nous permettre de retrouver une vie plus saine? Ne sommes-nous pas dans une fuite en avant lorsque nous décidons de mettre un enfant au monde? L'amour inconditionnel est votre raison? Pourquoi ne pas adopter un enfant de 3, 6 ou 10 ans? Son passé vous hanterait trop du fait qu'il ne serait pas vierge? Il ne serait plus possible de l'enligner dans le chemin souhaité malgré un amour inconditionnel? L'amour inconditionnel est sans condition. Alors ce n'en est pas lorsqu'il s'agit de son propre enfant. La virginité, ce terreau de l'excès.



Avoir des enfants n'est pas plus un geste d'amour que le fait de ne pas en avoir signifierait un manque d'amour. Chacune et chacun ont leurs raisons personnelles de vouloir un enfant. Cependant, ce que je déplore est avant tout l'absence d'honnêteté sur ces mêmes raisons de la part des gens qui en veulent et d'autre part de le partager sincèrement dans le couple. L'expression magique pour se sortir de cette impasse demeure la sempiternelle « par amour » nous en voulons. Et quand la vision éducative de chacun se bute à des points de vue différents, l'amour disparaît, le couple éclate. L'accord des projections personnelles ne se rejoignant plus. Il est plus que judicieux d'arrêter de faire des enfants sous prétexte que le Saint-Instinct nous y pousse. Reformater son propre cerveau, remettre à jour sa vie sur une nouvelle feuille blanche plutôt que de vouloir écrire une histoire pour les autres.

ÉDITIONS 180 DEGRÉS /Patrice Berthiaume

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Commentaire de anyvone le 17 Juillet 2014 à 15:09

Merci lovyves pour ton commentaire :

je te fais une petite suggestion : lire le livret de Personocratia sur la famille !

Un enfant est une photocopie , c'est comme cela , c'est cru, un peu fort, extrême ...etc...

Un enfant : c'est beaucoup d'illusions pour un parent ...

Commentaire de Lovyves le 15 Juillet 2014 à 20:25

Bonsoir à Tou(te)s
Nous vivons (ici bas) en enfer.
Dans l'enfer de notre "domestication".
Dans l'enfer de la soumission à la "domestication" de la planète (de la totalité des humains).
Dans l'enfer des croyances (diverses) et des lois en découlant (obéissance à ces lois).
Mais..
Pour rendre l'enfer supportable .. plus que supportable, pour qu'il soit transmis de génération en génération, nous l'habillons de plein de qualités et pour couronner le tout, du mot amour.

Un enfant doit être le fruit de l'amour; pas que des hormones ou/et de qualités inventées pour asservir les foules.

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