Je me retrouve devant mon écran à me demander ce qui est présent à l’intérieur de moi dans l’instant présent.
Qu’ai-je envie de vous partager dans cet espace de la relation avec mon être ?
Vais-je oser vous partager mes profondeurs ou simplement vous transmettre un message ou un enseignement qui pourrait peut-être créer en vous un éveil de conscience ?


J’entends cette voix dans mes oreilles « …allez ose…ose simplement laisser ton être s’exprimer… ». J’adore ces mots de cette voix douce dans mon corps qui m’invite à me laisser aller dans ce partage de tranches de vie dans cette relation avec tout mon être. Cette voix si tendre et douce du Féminin Sacré qui respire en moi comme une douce caresse qui se dépose sur mon cœur et dans toutes les cellules de mon corps.
Et dans ce moment, à cet instant même, cette voix insuffle à ma conscience une sensation d’une profonde tristesse, un manque de la présence de l’être cher. Dans l’instant présent, je me sens sans raison d'être et infiniment seule, comme perdue au milieu de nulle part, au milieu de nulle part de moi-même.


Je ressens ces émotions jusque dans les profondeurs de mon être. Mais j’éprouve de la difficulté à leur laisser une place pour se vivre dans mon corps, à les laisser être simplement dans l’espace de l’accueil et à laisser les larmes, ou tout autre mouvement libérateur se pointer en moi, pour se vivre avec l’éveil de ces sensations.


Alors je bouge. Serait-ce mon mental ou la « voix dure » de mon masculin blessé et blessant à l’intérieur de mon corps qui me pousse à « faire » plein d’actions pour m’éloigner de cette tristesse et de ce manque?


Peu importe. C’est très clair, ce sont les mécanismes de défense par la fuite et l’évitement qui viennent de s’enclencher en moi et, malgré tout, je continue de ressentir cette sensation de tristesse et de manque au plus profond de mon être.
Évidemment, plus je m’active plus ces émotions grandissent. Même qu’à un certain moment, je me vois me voyant agir, comme si j’étais au-dessus de moi!


Un sourire dans mon cœur surgit ! Et oui, je fuis mes émotions en toute conscience, c’est mon choix dans l’instant présent. J’ai peur de la douleur que je pourrais rencontrer dans cette expérience de vie. Expérience que je n’ai jamais rencontrée auparavant, celle de la douleur de perdre un être cher, mon âme sœur, ma muse, mon autre, mon complément… Soudain arrive cette question : comment vais-je pouvoir survivre à cela ? Ouf ! Une question qui accentue les émotions de tristesse et de manque présentes en moi.


Certes, beaucoup de gens sont passés par cette expérience de la perte d’un être cher et je me souviens tout à coup des paroles de certains d’entre eux : « le temps arrange les choses ». Mais pour moi, le temps à lui seul ne peut tout régler. Il y a la rencontre de ses émotions dans mon être qui, lorsqu’elles sont non rencontrées, vont se refouler à quelque part dans ma mémoire cellulaire corporelle … je le sens ainsi !
Le temps à lui seul ne pourra effacer cette mémoire corporelle, je le sais aussi!


D’autres m’ont suggéré d’avoir des pensées positives…ouf! Dans ce déchirement intérieur dans mon instant présent, je suis incapable d’aller dans l’espace de la pensée positive. Ma sensibilité corporelle ne me guide que vers la rencontre de mes émotions, rien ne peut me faire « échapper » à mes émotions !


Écrire ces derniers mots éveille à l’intérieur de moi une réflexion sur le positivisme qui m’amène souvent à réfléchir à cette blessure « d’obligation au bonheur », là où finalement il est difficile de se permettre d’être simplement avec ce qui est présent dans l’instant présent, surtout quand il s’agit d’états dit « négatifs ». Cette « obligation au bonheur », ce positivisme, est à mon sens et à certain moment nul autre qu’un autre mécanisme de défense par la fuite et l’évitement !
Et je reviens à mes émotions et à ce « tout va s’arranger ». Et bien non. Pour le moment, mon corps m’appelle de l’intérieur et me demande de l’écouter et de prendre soin. J’entends cette voix si douce et remplie de tendresse me chuchoter à l’oreille « Prends un moment et va rencontrer ces émotions, va mourir avec cette tristesse de manque, va rencontrer cette douleur qui s’est réveillée avec cette perte de ton âme sœur ». Cette voix, que j’oserais encore appeler la voix de mon Féminin Sacré, est celle qui est le plus pure en moi, remplie de douceur et d’amour infini. Et j’entends maintenant la voix claire, directe et bienveillante de mon Masculin Sacré « Va t’étendre au pied de ce magnifique bouleau et sur la Mère Terre. Ils vont te soutenir et t’accompagner dans ce rituel de rencontre au cœur de ton corps et de ton cœur ».


J’arrête toute action de fuite et je m’installe au pied de ce magnifique bouleau sur la douceur de l’herbe devant la montagne majestueuse qui m’accueille avec toute sa puissance.
La peur de la rencontre de l’émotion fond au gré du soleil. Je prends conscience de ma respiration. Je vois l’être cher. Je ressens sa présence. Je ressens cette tristesse et, en un éclair, les larmes arrivent. Et je remonte le temps de ma vie, je me vois petite fille. Ouf ! Ça va vite. J’accueille l’intensité de cet affect négatif de ma vie d’enfance, la solitude, le manque, le vide. Tout ne trouve pas nécessairement sens dans l’instant présent dans mes larmes mais l’important est de laisser mon « corps pleuré » ses émotions de l’instant présent et du passé. Tout se libère peu importe le temps et tout ne tient qu’à un fil. Tout cela se passe en quelques minutes. Après la rencontre de l’intensité de cette douleur, arrivent la douceur, le calme et la beauté de la nature qui vibre autour de moi, m’enveloppe de son charme harmonieux. Le vent caresse mon corps et essuie les larmes qui ont laissé avec elles se vivre le passage de cette expérience de vie.


Et au cœur de cette douceur, je retrouve ma plénitude et la pulsion de vie revient dans mon corps. Ainsi, je retourne dans les actions qui ont un sens et un essentiel dans ma vie.
Wow ! Que de simplicité et aussi de grandeur ! La peur de rencontrer la douleur a fait place en moi au pouvoir de rencontrer, avec douceur et amour, l’expérience que la Vie me propose.

Nathalie Picard
19 octobre 2018

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