Il n’y a pas un seul instant,
il n’y a pas une seule chose qui soient séparés de la vie.
Il n’y a pas un seul phénomène,
il n’y a pas une seule pensée qui soient séparés de la vie.
Venir à la vie, c’est, peut-on dire, comme monter sur un bateau.
Sitôt à bord, nous hissons la voile, nous manœuvrons la barre.
Bien que ce soit nous qui le fassions avancer à l’aide de la perche,
c’est bien le bateau qui nous porte et nous transporte ;
sans le bateau nous ne sommes pas.
En montant à bord, nous faisons du bateau un bateau à part entière.
Étudiez cet instant avec application.
Cet instant est celui où le monde entier
et le bateau sont un seul et même monde.
Tout—le ciel, l’eau, le rivage et le bateau—est un seul et même moment.
Qu’il puisse y avoir de tels moments sans le bateau,
c’est une autre histoire.
Ainsi peut-on dire que la vie, c’est la vie en nous, que nous,
c’est nous dans la vie.
L’instant de notre montée à bord est celui de l’ouverture
de la nature entière—notre corps et notre cœur, notre fort intérieur,
tout ce qui nous entoure, la terre immense et le grand ciel vide.
La vie, c’est nous, nous, c’est la vie, c’est du pareil au même.
Dôgen / shôbôgenzô zenki
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