Lors d’un atelier sur le pardon, j’ai entendu quelqu’un que je connais bien dire « au fur et à mesure, cela m’a énervé, aujourd’hui on demande pardon pour tout et n’importe quoi et moi je n’ai pas envie de demander pardon… », ce que j’ai entendu pour ma part dans le reste de son élocution est : j’ai fait ce que j’ai pu comme j’ai pu et je n’ai pas envie de passer mon temps à m’excuser pour cela.
Il est vrai qu’aujourd’hui beaucoup ont tendance à demander réparation pour ceci ou cela sans jamais prendre en compte l’autre. Comme si aujourd’hui nous avions tous des droits et aucun devoirs, oui je reconnais là notre société remplie de victimes.
Nous avons souvent tendance à dire : « oui mes parents ils m’ont fait du mal parce que…. », honnêtement croyez-vous réellement que vos parents et vos aïeuls ont fait en sorte de vous pourrir la vie ? Certains ont répondu oui et il se peut que cela soit vrai car il est sûr que certains êtres humains aiment faire du mal aux autres. Mais dans la plupart des cas, un parent essaye de donner le meilleur à ses enfants de là où il en est.
Là où je veux en venir, c’est que dans toute situation relationnelle, nous sommes au moins deux acteurs et plutôt que de toujours renvoyer la responsabilité sur l’autre nous devrions d’abord prendre la nôtre.
J’entends déjà : oui mais quand il s’agit par exemple d’une situation où une jeune fille se fait violer, que voulez-vous qu’elle prenne comme responsabilité ? Pour commencer, avant toute chose nous devons nous remettre dans le contexte des faits en évitant tous préjugés et émotions, c’est primordial ! L’acte du viol est parfaitement horrible cependant je suis désolé de le dire mais certaines personnes se mettent systématiquement dans des situations périlleuses. Est-ce leur faute ? Non par contre, il serait temps de leur donner une part de responsabilité (évidemment je le répète selon le contexte) pour qu’elles puissent faire des choix différents dans le futur.
Ce n’est pas en cultivant leur statut de victime que nous les aidons. Les reconnaître victime d’un acte est un 1er pas dans la guérison, leur redonner leur responsabilité est le suivant sinon toute leur vie durant elles ou ils seront victimes.
Il ne s’agit pas de le dire de façon tranchée ou violente, tout est question de dosage et de temps. Il est nécessaire d’amener chaque être à son rythme sur le chemin de la responsabilité de sa vie.
Ensuite pour grandir, il faut regarder aussi le chemin de l’autre dans quel contexte a-t-il vécu ? Pouvait-il arriver à un acte différent ? Oui bien sûr me direz-vous, mais tout comme notre victime, il a lui aussi besoin cet autre de savoir qu’il peut faire autrement et il a lui aussi besoin d’aide et de compassion pour cela.
Nous avons tendance aujourd’hui dans nos sociétés à reporter la faute sur les autres, à nous poser en victime. Notre société n’évoluera pas avec des conduites de ce type bien au contraire, nous assistons de plus en plus à des viols, de la violence, des procès…
C’est à chacun au niveau où il peut de reprendre sa responsabilité dans sa vie et ses actes, c’est ainsi que nous créerons une société plus équitable et plus saine pour tous. Mais avant de vouloir le faire à grande échelle, faisons le chacun à notre échelle, créons une vie qui nous convient réellement où nous sommes pleinement responsable de ce que nous créons et vivons, le cœur plein de compassion et l’esprit ouvert.
Je vous laisse avec une chanson de Goldman qui m’a toujours interpellé et qui donne à réfléchir.
Bien à vous.
Nadia Marty
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=L_auHQl...
Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d’orthographe), de citer l’auteur : Nadia Marty, ainsi que la source : http://www.stephanie-et-nadia.com et ces lignes. Merci.
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.
Rejoindre épanews (c'est gratuit)