Ayons l’état d’esprit de respecter la matière

Ayons l’état d’esprit de respecter la matière, en évitant le gaspillage.

La première constatation qui me vient à l’esprit, c’est le fait que nous ne vivons pas grâce à notre propre puissance, mais qu’il nous est donné de vivre.

De plus, il me semble important de prendre conscience que nous dépendons à 100 % de la nature et des bienfaits qu’elle nous accorde depuis des milliers et des milliers d’années. En effet, « Dame Nature » n’a pas besoin des hommes pour assurer sa propre existence.

Il faut bien reconnaître que pour développer la civilisation actuelle et notamment la société de consommation, les hommes se sont comportés le plus souvent comme des « voleurs » des ressources naturelles.

A qui appartiennent réellement ces ressources ?
Qui en est le propriétaire ?
Pourquoi la plupart des populations qui vivent dans des régions riches en ressources naturelles, vivent dans le plus grand dénuement ?
Pourquoi des pays riches et des pays pauvres ?

Voler et détruire la nature à des fins mercantiles s’opposent à cette règle d’or qui nous invite à traiter toute chose avec un sentiment de profonde gratitude et de reconnaissance.

On parle d’avantage aujourd’hui de recyclage, de développement durable, de protection de l’environnement, etc. Petit à petit les prises de conscience touchent un nombre de plus en plus important de personnes, parmi les populations des pays riches.

Avant cette étape qui consiste à recycler, il me semble qu’il y en a une autre qui consiste à donner une deuxième chance aux objets.

Prenons quelques exemples : Le verso des prospectus peut servir de brouillon ; certains récipients en plastique peuvent être utilisés comme boite de rangements ; l’eau pour rincer la salade peut servir à arroser ses plantes, etc.

D’autre part, bien que ce soit de plus en plus difficile, société de consommation oblige, avant de se séparer d’un appareil, nous pouvons le faire réparer au lieu d’en acheter un nouveau.

L’état d’esprit de cette règle d’or nous invite donc à avoir la ferme conviction que tout ce dont nous disposons ne nous appartient pas. Nous ne sommes que les locataires de la terre, pas les propriétaires.

A ce propos, le président de la Bolivie à créer récemment la déclaration des droits de la Terre Mère.
En effet, sous l’impulsion des communautés locales andines, la Bolivie a introduit une « Loi de la Terre Mère » qui accorde des droits à la nature, à l’instar des droits de l’homme. Et même si cette excellente initiative n’a eu pour le moment qu’un impact limité au niveau international, elle crée cependant un précédent législatif très intéressant en matière de protection de l’environnement.
Elle introduit par la même occasion un certain nombre d’obligations légales au niveau institutionnel et inscrit le développement durable dans la vie politique locale et nationale. Cette loi s’inspire directement des croyances et des traditions populaires andines, en particulier celle de la Pachamama.

Faut-il attendre que notre civilisation atteigne ses ultimes contradictions avec le risque d’entraîner avec elle toute l’humanité, avant de réagir ?

Selon Pierre Rabhi (voir photo ci-dessous), l'humanité entière est invitée à imaginer l'avenir. Il nous dit, sans détour :

« Plus que jamais. Nous sommes dans une véritable impasse.
Ce n'est pas la première fois que l'homme se trouve face à des impasses. Mais, du fait de la mondialisation, c'est la première fois que cette impasse est généralisée.
C'est l'humanité tout entière qui est invitée à se concerter pour imaginer l'avenir. Ce qui se passe est sans précédent dans l'Histoire.
Tout est parti de l'idée que l'homme pouvait modifier le cours de l'Histoire. Plutôt que de rester à sa place, il a voulu s'élever au rang d'un démiurge. Nous sommes en train de constater que le choix n'a pas été le bon.
Je ne pense pas que nous puissions continuer sur cette voie …
La conscience collective n'a pas atteint le niveau de lucidité suffisant pour voir l'ensemble des phénomènes et se définir de nouveaux objectifs.
Nous vivons encore dans l'illusion selon laquelle l'être humain va redresser la situation. Politiquement, nous faisons de l'acharnement thérapeutique sur un modèle moribond.
Il est dans cet état parce qu'il est en dissonance et en contradiction avec les lois fondamentales de la vie.
Nous espérons toujours remettre sur les rails le système que nous avons élaboré, mais ce n'est pas possible…
Nous sommes dans un malentendu. Les religions ont une grande responsabilité pour avoir instauré l'homme prince de la création.
Les Peaux-Rouges ne disent pas : « La Terre nous appartient. » Ils disent : « Nous appartenons à la Terre ».
Toutes les balivernes qu'on a inventées ont donné un être humain arrogant.
Les religions ont proclamé le caractère sacré de la création. Je ne comprends pas qu'elles ne puissent pas être les premières écologistes. Tous ces malentendus nous font croire qu'il y a la nature et nous. Mais nous sommes la nature.
Le fait d'être doté d'une pensée - pour le meilleur et pour le pire, d'ailleurs - nous donne une spécificité, source d'angoisse ou de libération.
Nous avons laissé l'angoisse prendre le dessus parce que nous avons peur de la vie et de la mort, et, d'une planète paradis, nous avons fait un enfer…
Aujourd’hui, il y a une écoute plus profonde, parce que nous sortons de cette griserie. Le modèle que l'on disait triomphant est en train de se déliter lamentablement. La peur du lendemain ne cesse de grandir. Nous nous rendons compte que nous sommes très, très faibles.
Nous bombons le torse avec nos innovations, nos machines et nos trucs. Nous sommes sur une pyramide de milliards, mais ce n'est pas cela qui nous rend plus heureux…
Quand je suis en Afrique, dans des villages reculés, je vois des gens qui n'arrêtent pas de danser. Ils se retrouvent le soir autour du feu pour bavarder au milieu des éclats de rire. On a l'impression qu'ils goûtent chaque instant de la vie comme s'il était précieux.
Quand je voyage dans le monde prospère, je vois des gens préoccupés d'avaler des cachets pour lutter contre le stress, l'angoisse, etc.
Le drame du monde moderne, c'est que l'indispensable n'est pas garanti et le superflu n'a pas de limite… Souvent Je dis aux gens : prenez simplement une graine de tomate, regardez-la bien, réfléchissez, méditez. Dans cette simple graine, il y a des tonnes de tomates… La situation actuelle a provoqué une créativité humaine incroyable. Je me réjouis de rencontrer des tas de gens qui me disent : Je veux construire ma maison pour qu'elle soit saine et écologique, moi, je veux éduquer mes enfants autrement que dans cette stupidité de la compétitivité qui les angoisse au lieu de les épanouir.
La société civile est un vaste laboratoire d’expérimentation. Le monde de demain est en gestation ».

En conclusion de cette règle d’or N° 14 :

En prenant conscience qu'il nous est donné de vivre, prenons soin de chaque chose

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