Marinaleda, Andalousie: Un modèle d'auto-gestion unique en Europe

Marinaleda est une commune située dans la province de Séville de la communauté autonome d’Andalousie en Espagne.

Depuis la fin de l'ère franquiste, Marinaleda fonctionne en démocratie directe. Tous les aspects de la vie sociale, politique et économique de la commune y sont discutés et mis en œuvre collectivement par les citoyens. Juan Manuel Sánchez Gordillo, maire de Marinaleda, est un militant de la gauche anticapitaliste régulièrement réélu depuis plus de 30 ans.

Il n'y a pas de police à Marinaleda car il n'y a pas de délinquance. Toutes les questions concernant la communauté (logement, emploi, équipements, impôts, etc.) sont soumises à la concertation et au vote populaire au cours de la centaine d'assemblées générales qui se tiennent chaque année.

Économie

L'économie locale est principalement portée par le secteur agricole. La collectivisation des terres, la présence d'une coopérative agricole populaire et d'une usine en sont des atouts majeurs.

La coopérative Humar-Marinaleda comprend une conserverie, un moulin à huile, des serres, des équipements d'élevage ainsi qu'un magasin. Les travailleurs produisent notamment des fèves, des artichauts, des poivrons et de l'huile d'olive. Les bénéfices produits par la communauté ne sont pas distribués, mais réinvestis pour financer la création de nouveaux emplois ainsi que divers services et équipements municipaux (piscine, terrain de sport, etc.) que chacun et chacune peut utiliser gratuitement ou presque (l'abonnement à la piscine coûte 3 € pour une saison).

Sous la pression des villageoises et villageois, à travers des demandes puis par des manifestations et occupations (terres, aéroport de Séville, gare…), les grands propriétaires terriens (notamment la duchesse d'Albe, amie du roi Juan Carlos) et le gouvernement ont fini par se mettre d'accord. L'État a acheté les terres à la duchesse, les a données à la municipalité, et la terre ainsi récupérée a été partagée également entre tous.

Le salaire de tous les travailleurs, quel que soit leur poste, est de 47 euros par jour à raison de six heures et demie de travail quotidien aux champs ou de huit heures à l'usine, toujours pour le même salaire.

Le coût de la vie y est faible, à l'image du prix de location des logements (15 euros/mois) ou de celui de la garderie d'enfant (12 euros/mois cantine comprise).

Logement

La somme à acquitter pour un logement se monte au final à 15,52 euros par mois .

À tout fils ou à toute fille d'habitant qui a besoin d'une maison, la mairie fournit le terrain, le matériel et l'architecte gratuitement, à condition que le futur habitant de ladite maison participe à la construction.

Les ouvriers qui édifient la structure sont des professionnels de la construction, des maçons sous contrat de la mairie, qui viennent en renfort pour diriger les « autoconstructeurs » et pallier le manque de savoir-faire des habitants. Les futurs voisins d'un même quartier se mettent à travailler ensemble sur le groupe de maisons à construire.

Oppositions

Les habitants de Marinaleda ont dû lutter parfois durement pour imposer ce système municipal sans chômeurs ni promoteurs. Bien des menaces ont été proférées à leur encontre et l'expropriation de quelques grands propriétaires agricoles (aristocrates ou capitalistes) au profit de tous, ce qui ne s'est pas fait sans de nombreux procès.

Le PS espagnol n' est pas trés tendre dans ses propos concernant Marinaleda...

Le maire lui-même a été victime de deux attentats de la part de l'extrême droite espagnole.

Notes et références

Liens externes

           Site web officiel de la commune

 

Source Wikipédia

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Commentaire de Minoucha le 22 Avril 2013 à 22:45
Commentaire de Minoucha le 22 Avril 2013 à 22:44

Depuis 1978, dans le village de Marinaleda en Andalousie (Espagne), tout le monde gagne le même salaire, qu’on travaille au champ, à l’usine ou dans les bureaux, soit 1128 € par mois. De quoi bien vivre, puisque tous les services et le logement sont gratuits, ou presque. Les loyers sont en effet de 15 € par mois pour une maison de 90 mètres carrés. Le droit au logement est garanti : la municipalité fournit le terrain et la personne qui souhaite s’installer est aidée pour construire elle-même sa maison.
L’accès à la santé, à l’éducation et aux activités culturelles est gratuit ou presque, ainsi que les services comme la garderie… Marinaleda a une taxation parmi les plus faibles d’Andalousie.

Le système est simple : les habitants ont créé une coopérative qui ne redistribue pas les bénéfices. Le salaire des travailleurs (de tous les travailleurs, quel que soit le poste qu'ils occupent") est de 47 euros par jour, six jours par semaine, à raison de six heures et demie de travail quotidien -c'est à dire 1128 euros par mois-. Mais lesdits travailleurs n'ont pas besoin de dépenses, car ceux qui sont inscrits au plan du logement de la mairie paient 15 euros par mois pour leur maison.

Les maisons sont construites sur des terrains municipaux. Celui qui fait la demande s'engage à construire sa propre maison, mais il est aidé par un chef de chantier et un architecte rémunérés par la mairie. Un accord avec le gouvernement régional d'Andalousie permet de fournir les matériaux. En deux ou trois ans les travaux sont terminés, la maison appartient à celui qui l'a bâtie, et il n'a plus qu'à payer 15 euros par mois.

Le système est simple : les habitants ont créé une coopérative qui ne redistribue pas les bénéfices. Le salaire des travailleurs (de tous les travailleurs, quel que soit le poste qu'ils occupent") est de 47 euros par jour, six jours par semaine, à raison de six heures et demie de travail quotidien -c'est à dire 1128 euros par mois-. Mais lesdits travailleurs n'ont pas besoin de dépenses, car ceux qui sont inscrits au plan du logement de la mairie paient 15 euros par mois pour leur maison.

Les maisons sont construites sur des terrains municipaux. Celui qui fait la demande s'engage à construire sa propre maison, mais il est aidé par un chef de chantier et un architecte rémunérés par la mairie. Un accord avec le gouvernement régional d'Andalousie permet de fournir les matériaux. En deux ou trois ans les travaux sont terminés, la maison appartient à celui qui l'a bâtie, et il n'a plus qu'à payer 15 euros par mois.

L'approche développée par cette ville est parfaitement reproductible à grande échelle. Le maire de la ville, Juan Manuel Sanchez Gordillo, explique très bien cela "Les gens sont surpris lorsqu'ils voient qu'ici qu'il n'y a presque pas de chômeurs et que tout le monde a sa propre maison. Mais c'est pourtant ça qui est normal. Ce qui n'a pas de sens c'est ce qui se fait ailleurs. Et qu'on ne vienne pas me dire que notre expérience n'est pas transposable : n'importe quelle ville peut faire la même chose si elle le souhaite.

 

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