Au programme : de belles étoiles filantes à la mi-août, les rendez-vous de la Lune avec les planètes et les étoiles, et le retour de Vénus et de Mars à l’aube.
Les étoiles filantes aoûtiennes
Bon, cet été, je crois vraiment qu’il ne faut pas laisser passer la période des étoiles filantes sans jeter un peu plus qu’un œil dehors ! Ce n’est pas que l’on nous annonce une tempête extraordinaire de flèches lumineuses, mais, d’après les spécialistes de ce genre de calculs, la Terre devrait tout de même frôler la bordure d’un petit courant de poussières interplanétaires et, surtout, la Lune ne sera pas gênante. Je vous suggère de simplement trouver un coin tranquille éloigné des lumières artificielles et de vous y installer confortablement en famille ou avec quelques amis. L’instrument idéal pour apprécier les étoiles filantes est la chaise longue ! Vous n’avez pas besoin de jumelles, de lunette ou de télescope aux champs trop restreints ; gardez les yeux grands ouverts et contemplez la voûte céleste dans son ensemble. Comme leur nom l’indique, les Perséides rayonnent autour de la constellation de Persée qui s’élève vers minuit au-dessus de l’horizon nord-est actuellement. Dans la pratique, vous constaterez que les plus brillantes étoiles filantes aoûtiennes peuvent apparaître très loin de Persée et laisser une trace lumineuse sur plusieurs dizaines de degrés.
Note : la 25e édition des Nuits des étoiles se déroule cette année les 7, 8 et 9 août, soit un peu avant la période des étoiles filantes ; je vous la présenterai dans quelques jours avec, notamment, la liste des centaines de sites qui recevront gratuitement le public.
Les phases de la Lune
Ce mois-ci, la Lune est au Dernier Quartier le 7 dans le Bélier, Nouvelle le 14 dans le Lion, elle atteint son Premier Quartier le 22 dans la Balance et elle est Pleine le 29 dans le Verseau.
Consultez également la page des phases de la Lune pour l’année 2015.
Carte du ciel
Carte du ciel visible vers la fin du crépuscule en août 2015 à la latitude de la France métropolitaine. La position de Saturne est précise pour le 15. Cliquez sur la carte pour l’afficher en grand et l'imprimer pour votre usage personnel.
Cette carte peut être utilisée en Europe et dans le monde à l’intérieur d’une bande s’étendant de 38° à 52° de latitude nord. Si vous êtes à plus de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus haute dans votre ciel et l’étoile Véga de la Lyre sera d’autant plus proche de l’horizon sud. Si vous êtes à moins de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus proche de l’horizon nord et Véga sera plus éloignée de l’horizon sud.
Attention, cette carte n’est pas à l’envers ! Elle représente simplement les astres qui sont situés au-dessus de nos têtes. Si vous vous allongiez avec la tête vers le nord et les pieds vers le sud, l’est serait bien à votre gauche et l’ouest à votre droite.
Utilisez cette carte en l’imprimant et en la faisant tourner sur elle-même, de telle sorte que le nom de la direction dans laquelle vous observez soit écrit à l’endroit. Les constellations et les étoiles que vous retrouverez dans la portion du ciel qui vous fait face sont toutes celles dont le nom est lisible sans trop pencher la tête. Les noms des constellations et de leurs principales étoiles sont indiqués, ainsi que le tracé des constellations les plus importantes ; ce tracé est parfois incomplet lorsque la figure est en partie cachée sous l’horizon. La partie la plus dense de la Voie lactée est dessinée, mais vous ne distinguerez cette bande irrégulière et fantomatique que dans un ciel suffisamment protégé de la pollution lumineuse. En ville ou en milieu périurbain, seuls les astres les plus brillants parviendront à s’imposer.
Les rapprochements entre les planètes, la Lune et les étoiles que je décris peuvent être admirés pratiquement partout sur la Terre (sauf précision contraire dans le texte), mais les dates et les heures indiquées, ainsi que les positions relatives des astres sur les illustrations ne sont précises que pour la France métropolitaine.
Commencez vos observations mensuelles avec l’étoile Aldébaran du Taureau.Le samedi 8 et le dimanche 9 août en fin de nuit, deux bonnes heures avant l’arrivée du Soleil, un beau croissant lunaire traverse cette constellation. Le samedi 8 au matin, il forme un vaste triangle de près de 10 degrés de côté avec les Pléiades et Aldébaran et, le dimanche, nous le retrouvons à gauche de cette étoile au reflet orangé. La lumière cendrée lunaire, déjà bien visible dans des jumelles, devient perceptible alors que l’épaisseur et l’éclat du croissant de Séléné diminuent. Si vous contemplez le ciel dans un site suffisamment préservé de la pollution lumineuse, vous verrez à l’œil nu le fourmillement stellaire qui entoure la brillante Aldébaran. Il s’agit de l’amas ouvert des Hyades. Plus nombreuses, mais moins éclatantes que les Pléiades, leurs demi-sœurs dans la mythologie grecque, les Hyades sont deux fois plus proches de nous dans l’espace, à près de 150 années-lumière de distance. L’étude de leur mouvement propre montre que ces jeunes étoiles filent toutes dans la même direction – approximativement le centre de la constellation d’Orion voisine –, emportées par l’élan de la nébuleuse qui leur a donné naissance. On pourrait croire qu’Aldébaran appartient à l’amas des Hyades, mais cette étoile géante est deux fois plus proche de nous, à 65 années-lumière environ.
Une bonne année pour les étoiles filantes. Durant la nuit du mercredi 12 au jeudi 13 août, notre planète traverse la zone poussiéreuse qui gaine l’orbite de la comète 109P Swift-Tuttle. La comète est très loin de la Terre actuellement, il n’y a donc aucun risque de collision avec son noyau, mais c’est l’occasion d’admirer des étoiles filantes. Ces traces lumineuses sont provoquées par la rencontre entre la haute atmosphère de notre planète et des grains de poussière plus ou moins gros – quelques micromètres à quelques centimètres – dispersés par la comète lors de ses passages répétés au plus près du Soleil. Les astronomes spécialistes du sujet n’annoncent aucune pluie extraordinaire cet été, mais, contrairement à l’année dernière, ce rendez-vous aoûtien se produit dans un ciel débarrassé de l’éclat lunaire, l’occasion est donc belle de passer quelques heures sous la Voie lactée pour guetter les flèches d’argent de Persée. On les appelle « Perséides » parce qu’elles semblent rayonner autour de la figure de Persée ; les observateurs disent que le radiant de l’essaim est dans Persée. La plupart des étoiles filantes de cet essaim sont courtes et très rapides. Cependant, tous les ans, l’essaim des Perséides nous offre le spectacle de somptueux bolides plus brillants que Vénus, qui traversent la voûte céleste à vive allure en laissant derrière eux une trace lumineuse, souvent teintée de vert ou d’orange. Comme on ne sait jamais à l’avance où apparaîtra la prochaine étoile filante – les très grandes, notamment, peuvent être très éloignées du radiant –, le meilleur mode d’observation est de s’allonger sur le sol ou de s’asseoir dans une chaise longue et de garder les yeux ouverts en discutant paisiblement avec quelques proches.
Fin de saison pour la belle Spica de la Vierge. Le mercredi 19 août 2015 au crépuscule, une heure et demie après le coucher du Soleil, le jeune croissant lunaire nous donne l’occasion de saluer la Vierge une dernière fois. La grande figure du printemps se glisse dans l’eau crépusculaire et seul l’éclat important de Spica, son étoile principale, nous permet de la repérer juste en dessous de la Lune, à moins de 6 degrés de hauteur au-dessus de l’horizon ouest-sud-ouest. La Vierge est pourtant encore assez loin du Soleil et, sous d’autres latitudes, elle brille toujours dans le ciel noir en début de nuit. En Europe, elle apparaît couchée dans le ciel du soir par l’inclinaison de l’écliptique à cette période de l’année.
Saturne est toujours visible dans le ciel du soir. Le samedi 22 août au crépuscule, une heure et demie après le coucher du Soleil, le Premier Quartier est installé à l’est de la Balance, à moins de 2 degrés de Saturne. La planète n’est plus qu’à une quinzaine de degrés de hauteur à la fin du crépuscule, ce qui ne favorise guère son observation dans un instrument. La turbulence atmosphérique est toujours plus forte à l’approche de l’horizon et les images se brouillent lorsqu’on utilise un grossissement de plusieurs dizaines de fois, ce qui est indispensable pour distinguer le contour des anneaux. Si vous possédez un instrument, vous devez donc guetter les dernières nuits limpides et stables pour faire vos adieux à cette belle géante.
Vénus est de retour dans le ciel de l’aube à la fin du mois. Le lundi 24 août à l’aube, une demi-heure avant l’apparition du disque solaire, cherchez Vénus au ras de l’horizon. Il s’agit du retour de notre belle voisine, qui ne se lève encore que trois quarts d’heure avant le Soleil, il faut donc absolument choisir un site d’observation parfaitement dégagé, et compter sur une atmosphère transparente pour repérer la perle vénusienne. Des jumelles sont toujours utiles dans ce cas. Fixez-les sur un pied photographique pour éviter de trembler, et balayez systématiquement et lentement l’horizon, de l’est-nord-est à l’est. L’éclat de Vénus est suffisant pour être visible en plein jour dans un ciel bleu, mais la clarté du ciel est plus forte à l’aube et le repérage de Vénus est alors bien plus délicat.
Mars aussi redevient visible à l’aube. Le vendredi 28 août à l’orée de l’aube, un peu moins de 2 heures avant le lever du Soleil, l’éclat orangé de Mars devrait attirer votre regard à quelques degrés de hauteur au-dessus de l’horizon est-nord-est. Cette planète est moins brillante que Vénus, je ne vous ai donc pas proposé de la chercher plus tôt, mais si vous disposez d’un bon site et de conditions météorologiques parfaites, vous pouvez tenter votre chance dès le 20 août. Mars circule alors au cœur de l’amas de la Crèche, dans le Cancer. Le vendredi 28, la planète rouge est un peu plus loin de la position solaire et elle est visible un peu plus tôt, dans un ciel plus sombre. Si vous ne la trouvez pas, recommencez dans quelques jours, ce sera plus facile !
Ciel à écouter
Pour prolonger ce billet sur les plus beaux rendez-vous astronomiques, je vous invite à écouter le podcast d’éphémérides que j’enregistre avec mes confrères David Fossé et Jean-Luc Dauvergne sur Ciel & Espace Radio. Nous parlons pendant une vingtaine de minutes des phénomènes visibles à l’œil nu et avec des instruments plus ou moins importants, en agrémentant notre conversation de conseils pratiques pour les observer et les photographier.
Ciel à lire
Mon nouveau livre, Le Guide du Ciel 2015-2016, est disponible. Ses 352 pages regorgent de conseils pour ne manquer aucun rendez-vous céleste jusqu’au mois de juin 2016. Vous pouvez le découvrir chez votre libraire habituel et sur le site de l’éditeur.
Source article et photos : Guillaume Cannat via Autour du ciel.blog.lemonde.fr
D | L | M | M | J | V | S |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 2 | |||||
3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 |
10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 |
17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 |
24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 |
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.
Rejoindre épanews (c'est gratuit)