Les hommes peuvent aussi savoir ce que ça fait d'être enceinte

A Lima, le 2 décembre 2009 dans une maternité. REUTERS/Mariana Bazo

Les simulateurs ou «empathy bellies» permettent aux hommes d'expérimenter les petits et grands désagréments de la gestation.

Voilà qui devrait donner quelques suées à Eric Zemmour. Dans Premier sexe, le polémiste voyait comme preuve ultime de la «féminisation de la société» un sondage réalisé par le magazine Enfants, qui révélait que 38% des hommes souhaiteraient «être enceints si la technologie le permettait».

La technologie ne permet rien de tel pour l'instant, mais elle permet aux hommes qui le souhaitent de ressentir certains des effets physiques de la grossesse. En 2011 déjà, des chercheurs japonais avaient mis au point des simulateurs de grossesse, soit des appendices munis de picots et qui simulaient les mouvements du foetus en fonction du stade de son développement intra-utérin. Depuis, les bien nommés empathy bellies(ventres d'empathie) ont également vu le jour: il s'agit de poches ventrales remplies d'eau qui permettent de se représenter le poids du futur bébé et ses conséquences pour le dos. Des boules de plomb sont par ailleurs insérées pour reproduire la sensation des membres du bébé quand il cogne contre la cage thoracique de la mère, tandis qu'une poche remplie de sable, située sous le ventre, appuie, elle, sur la vessie reproduisant les très fréquentes envies d'uriner des femmes enceintes. Certains hommes en avaient fait l'acquisition et avaient déjà relaté leur expérience de quelques heures.

Enceint pendant un mois

Mais trois Britanniques ont choisi d'aller encore plus loin. Jason Bramley, Steve Hanson et Jonny Biggins ont décidé de revêtir, pendant un mois complet, un empathy belly calibré pour simuler le neuvième mois de gestation. Ils le retireront le 15 mars 2015, jour de la fête des mères au Royaume-Uni.

Ils se sont imposés de porter la combinaison lestée de 15 kg et qui exerce des pressions sur la vessie, l'estomac et la poitrine, partout et tout le temps (au travail, à la maison, au lit, au pub). Ils ne la retirent que le temps de prendre une douche et tiennent tous les trois le journal de bord de ce mois de fausse grossesse agrémenté de témoignages en vidéo.

Dès le 3ème jour, les trois hommes commencent à rapporter les différents désagréments de la combinaison. Jason Bramley a l'impression d'être toujours «au lendemain d'un match de rugby», a abandonné l'idée de dormir une nuit complète, et découvre les joies du fauteuil à roulettes de son bureau pour pouvoir se déplacer.

Steve Hanson, lui, est surtout dérangé par l'opulante et lourde poitrine du simulateur qu'il compare à «un pet dans la combinaison d'un cosmonaute».

Quant à Jonny Biggins, il s'efforce de soulever le ventre qui appuie sur son aine «pour ne pas s'uriner dessus».

S'il s'agit surtout d'une efficace opération de promotion pour leur livre The Book of moms, tous trois affirment que leur entreprise visait d'abord à se mettre à la place des femmes et à évaluer le rôle de la grossesse dans les liens avec un bébé à venir. Steve Hanson est allé jusqu'à donner un nom à son simulateur (Bump, qui désigne en anglais un ventre de femme enceinte), il «le berce, le tapote et lui parle». Tous trois affirment avoir désormais «un immense respect pour toutes les femmes enceintes».

Comprendre la grossesse entière

Si c'est la première fois que des hommes documentent et témoignent sur une expérience aussi longue de la fausse grossesse, la démarche s'inscrit dans une tendance globale qui consiste à sensibiliser les hommes à différentes étapes de la grossesse... jusqu'à l'accouchement. 

En 2013, l'émission néerlandaise Proefkonijnen avait ainsi convaincu deux cobayes d'expérimenter les douleurs de l'accouchement, ou du moins, celles des contractions. Des électrodes avaient été placées sur les ventres des hommes et envoyaient des décharges de plus en plus fortes, simulant ainsi ce que l'on appelle pudiquement «le travail».

Peu de temps après, deux Américains s'étaient eux aussi lancé dans l'expérience, mais en présence de leur conjointes qui n'ont visiblement pas boudé leur plaisir. 

Source : Slate

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