« Pardonne même à tes ennemis », « Si on te frappe sur la joue droite, tend l’autre joue » : lorsqu’on a été élevé dans la religion chrétienne, comme ce fut mon cas, ce sont des choses qu’on a entendues des centaines de fois. Bien : mais comment les appliquer ?
Comment puis-je pardonner quand je me retrouve personnellement confronté à une situation très douloureuse, voire traumatisante ?… On sait bien que le cœur n’obéit pas à la volonté et que vouloir pardonner ne marche pas. D’où le risque que je m’en veuille et que je culpabilise parce que je n’arrive pas à pardonner !…
C’est Don Miguel Ruiz qui m’a offert ma première clé du pardon, au Mexique, en 1999. J’étais alors directeur littéraire chez Jouvence. Nous venions avec Maud Séjournant de créer la collection « Le Cercle de Vie » et j’avais traduit en français Les Quatre Accords Toltèques.
En partant rencontrer Don Miguel à Teotihuacan, je ne me doutais pas qu’il me ferait cadeau d’un rituel de pardon aussi simple que puissant, que j’ai nommé Le Don du Pardon. En moins d’une heure, il m’a fait franchir les quatre étapes croissantes de ce rituel :
- Demander pardon aux autres.
- Demander pardon au « diable » (à nos boucs émissaires, à nos projections négatives, à ceux qu’on juge responsables du mal sur Terre).
- Demander pardon à « Dieu » (au plus grand que soi, à la Vie).
- Enfin et surtout, se demander pardon à soi-même.
La magie de ce rituel, c’est qu’il ne s’agit plus de pardonner, mais bien de demander pardon à chaque étape. Demander pardon à tout ce qu’on a utilisé comme prétexte à garder le cœur fermé, à rester dans la haine, le ressentiment, la rancune. Ce rituel nous restitue notre liberté d’aimer, il nous redonne notre pouvoir, il met fin à l’illusion de croire que ce sont les autres ou encore notre passé qui doivent à jamais déterminer l’état intérieur dans lequel nous sommes.
Le Don du Pardon guérit notre cœur, il en cicatrise les blessures… mais il ne nous empêche pas de faire preuve de discernement – d’utiliser aussi notre tête – pour déterminer pour chaque relation ce qu’il est sage de faire. Pardonner n’est pas cautionner. Pardonner n’est pas oublier. Pardonner n’empêche pas au besoin de faire un procès, mais dans un esprit de justice et non de vengeance.
Puis, voici trois ans, j’ai découvert l’Ho’oponopono, ce formidable outil qui nous vient d’Hawaï et qui permet lui aussi de travailler sur le pardon, mais pas seulement. Il utilise en effet quatre phrases-clés : « Je suis désolé. Je te demande pardon. Je t’aime. Merci ».
Autrement dit, il allie le sens de la responsabilité et l’empathie (Je suis désolé), au pardon, à l’amour et à la gratitude. Comme le Don du Pardon, l’Ho’oponopono permet de guérir nos blessures et de transformer notre cœur et nos relations, par nous-mêmes, même en l’absence des personnes concernées. Il nous restitue aussi notre responsabilité et notre liberté intérieure.
Plus récemment encore, je suis tombé sur le livre de Colin Tipping Le pouvoir du pardon radical qui propose encore une manière différente d’aborder le pardon. Colin Tipping s’occupe depuis plus de 15 ans de personnes en fin de vie. Quand il ne nous reste plus que quelques mois ou semaines à vivre, et que la question du pardon prend une importance cruciale pour mourir en paix, il n’est plus temps de tergiverser, plus temps de remettre à un lendemain hypothétique la guérison des blessures de notre cœur. C’est maintenant ou jamais.
Du fait de cette pression du temps, il s’avère possible d’entreprendre ce travail radical sur le pardon que propose Colin Tipping, et qu’en d’autres circonstances on refuserait peut-être. Que dit Colin ? Qu’on peut accéder à une compréhension élargie des choses où nous discernons soudain comment nous avons attiré toutes nos expériences, y compris les plus douloureuses, car elles étaient nécessaires à notre évolution et même à notre guérison.
Dès qu’on accède à cette compréhension, le jugement d’autrui et sa condamnation disparaissent… tout comme le besoin de pardonner. Si l’événement n’est plus perçu comme une offense, il n’y a plus lieu de pardonner. Radicale, cette approche l’est à n’en pas douter : elle vise effectivement à aller jusqu’à la véritable racine de notre souffrance et de ses causes
(radix = racine).
Jésus disait d’ailleurs « Moi, je ne juge pas ». Et sur la croix, il n’a pas dit « Je vous pardonne, car vous ne savez pas ce que vous faites », mais bien « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Même lui a fait appel à plus grand que soi pour le pardon.
Quelle leçon immense il y a là !
Pour aller plus loin : Olivier Clerc Le don du pardon – Un cadeau toltèque de Don Miguel Ruiz Guy Trédaniel
Colin Tipping Le pouvoir du pardon radical Guy Trédaniel
Source : Olivier Clerc via Tarot Psychologique
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