Nous allons entrer dans une nouvelle année et je me demande comment nous allons trouver le bon chemin dans ce monde qui semble entrain de mourir par inconscience et irresponsabilité.
Et voilà que par le plus grand des hasards, je tombe sur les leçons de sagesse de Thérèse d’Ávila (1515-1582), une religieuse hors du commun, dont même le pape François a dit qu’elle était « une guide sûre » en insistant sur la modernité de ses enseignements.
Therese d’Ávila, originaire de Castille, était une religieuse terre-à-terre qui prenait les problèmes à bras-le-corps. L’époque était conflictuelle et difficile, le 16ème siècle, ce sont les guerres de religion, le massacre de la saint Barthélémy et l’assassinat du roi Henri III. Ce n’était pas mieux avant il me semble.
La sainte préconisait d’aller vers l’autre, quel qu’il soit, d’où qu’il soit. Et c’est parce que ce n’est pas facile que Thérèse faisait la promotion de trois outils : la mémoire, l’entendement et la volonté. Pour elle, il était important de toujours se souvenir de son passé, d’avoir la conscience de ce que l’on est et de ce que l’on cherche et enfin de toujours aller plus loin que nos impulsions pour tenir dans la durée d’un engagement.
Ouvrir son cœur et son esprit, c’est l’invitation que nous a fait cette grande mystique espagnole, elle était celle qui, « face aux graves problèmes de son temps avait décidé de ne pas se perdre dans les choses de peu d’importance alors que le monde est en flammes ».
2017 me semble être une bonne année pour mettre en place ses enseignements :
“N’être excessif en rien, mais dire avec modération ce que l’on sent”.
Nous sommes faits d’affects et d’émotions, il s’agit de les éprouver, puis de les exprimer de manière juste pour en faire une passerelle entre nous et l’autre. Cela signifie mettre de la conscience dans nos mots, engager notre responsabilité de sujet. C’est le langage qui fait le lien entre nous et l’autre.
Il est important de savoir comment dire tout ce que nous ressentons sans blesser : Toucher sans envahir, expliquer sans reprocher ni donner de leçons, questionner sans agresser…
Pour 2017 : Interrogeons nos émotions lorsqu’elles s’expriment de manière excessive : Que disent-elles et que masquent-elles de nos désirs, de nos peurs ? Qu’est-ce qui nous dérange ?
“Si quelqu’un parle de questions de spiritualité, écoutez-le en disciple, avec humilité, et faites votre profit de ce qui sera dit de bon”
Quelle relation puis-je avoir si je vais vers l’autre convaincu de ma supériorité et de ma vérité ? Thérèse fait de cette règle d’humilité un absolu.
Elle n’écrit pas “faites votre profit de ce qui sera dit de vrai”, mais “de ce qui sera dit bon”. C’est-à-dire ce que le cœur reconnaît comme juste. Impossible d’être fanatique ni enfermé dans ses certitudes si l’on applique ce conseil.
Pour 2017 : Avant de critiquer, de réfuter ou d’essayer de convaincre, adopter une position d’écoute vraie, sans a priori ni jugement.
“Accomplir toutes choses comme si Sa Majesté (Dieu) était réellement visible ; par cette voie, l’âme gagne beaucoup”
Pour Thérèse, Dieu, c’est l’autre et il nous faut tout accomplir “comme si (l’Autre) était réellement visible”. Cela signifie le reconnaître, tel qu’il est, différent et nourrissant.
Cette position est le prix de notre maturité affective et intellectuelle, et les bases d’un vivre-ensemble respectueux et fécond. Dans les relations privées comme dans les relations sociales.
En 2017, nous pourrons être dérangés, déstabilisés dans nos certitudes et nos croyances mais nous serons capables d’accepter que l’autre puisse enrichir notre connaissance.
“Prenez l’habitude de faire de nombreux actes d’amour, ils enflamment et attendrissent l’âme”
Nous ne devons pas attendre d’avoir envie de “faire des actes d’amour” pour aimer car ce n’est pas suffisant pour entretenir le feu de l’amour. En revanche, en faisant acte de volonté, nous l’inscrivons dans notre quotidien, nous en faisons notre ordinaire. Et cela change tout.
La seconde idée forte est que l’on doit donner avant de recevoir, c’est le propre du cœur aimant selon Therese d’Ávila.
Pour 2017, il s’agit d’avoir la volonté d’aimer ceux qui nous entourent avec des attentions, des petites gentillesses, du soutien, du réconfort, de l’écoute… Ces petits actes d’amour entraîneront notre cœur à s’ouvrir, à mieux aimer, mais aussi, en conséquence, à mieux recevoir.
“Apportez un grand soin à l’examen de chaque soir”
L’examen de conscience est un “classique” de la religion catholique, le but de cette plongée en soi est d’essayer de saisir, ou au moins d’approcher, ce qui fait obstacle à l’ouverture du cœur et de l’âme. Quelles peurs, quels doutes, quels refus nous empêchent d’avoir confiance ?
Cet examen de conscience est aussi une invitation à écouter l’inconscient qui est en nous, le douloureux, le pénible, le honteux, pour ne rien occulter de ce qui nous gêne ou nous blesse.
Pour 2017, chaque soir, dressons un bilan de la journée, et devenons meilleurs le lendemain.
Tiré d’un article de Psychologie où Henri Mialocq, psychanalyste et psychologue, commente ces cinq conseils tirés des « Avis de la mère Thérèse de Jésus à ses religieuses ».
Marie Bertolotti desirdetre.com
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