La vie de la ruche

Les abeilles vivent en colonie. Elles forment une société très organisée, un peu comme une grande entreprise. Autour de la reine, dont la tâche unique est de pondre et pondre encore, jusqu’à 50 000 ouvrières s’activent avec ardeur. Dans la ruche, seules les quelques centaines de faux-bourdons paressent ! Durant leur existence, les abeilles exercent jusqu’à sept fonctions différentes : nettoyeuse, nourrice, architecte, manutentionnaire, ventileuse, gardienne et butineuse. Mais toutes les abeilles ne suivent pas le même « parcours professionnel » ; certaines brûlent les étapes pour devenir butineuses, alors que d’autres n’accèdent jamais à ce statut.


L’espérance de vie des ouvrières varie selon les saisons : de 30 à 45 jours pour les abeilles au printemps et en été, à plusieurs mois pour celles qui naissent à l’automne et permettent à la colonie de survivre à l’hiver et redémarrer le cycle. Au fur et à mesure de leur existence et de leur maturation physiologique, elles changent de rôle.  

La nettoyeuse garde la ruche propre et en bonne santé.

Au premier jour de sa vie, l’abeille est préposée au ménage. Elle commence par nettoyer les cellules. Le nettoyage général du fond de la ruche est effectué par des abeilles plus âgées, entre 10 et 15 jours.

La nourrice s’occupe du couvain avec patience et constance.

Quand elle atteint 5 à 6 jours, l’abeille est capable de sécréter de la nourriture pour les larves ; elle devient alors nourrice et le reste jusqu’à l’âge de 15 jours. Les nourrices prodiguent des soins attentifs aux larves qui sont alimentées individuellement plus de 1 000 fois et reçoivent 7 000 visites de contrôle.

L’architecte construit les rayons de la ruche.

La construction des rayons est un travail collectif qui demande une grande coordination. Ils sont fabriqués par une chaîne d’abeilles qui sécrètent des écailles de cire. Un ouvrage délicat et épuisant entrepris par des maçonnes qualifiées ayant en général entre 5 et 20 jours, âge où la capacité de production des glandes cirières est optimale.

La ventileuse régule la température de la ruche et bat le rappel pendant l’essaimage.

L’âge moyen des ventileuses est estimé à 18 jours, mais cette fonction est assumée par des ouvrières de tous âges. La ventilation consiste à battre des ailes pour aérer la ruche et contrôler ainsi sa température, son taux d’humidité et son taux de gaz carbonique. Elle sert aussi à assécher le nectar. Lors de l’essaimage, les ventileuses ont pour mission de battre le rappel pour permettre le regroupement de l’essaim.


La gardienne défend la ruche.

Vigile posté à l’entrée de la ruche, la gardienne protège la colonie de ses ennemis. Elle contrôle l’identité des abeilles qui entrent dans la ruche en vérifiant leur odeur, pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’individus d’autres colonies venus piller leurs réserves. Les gardiennes ont entre 12 à 25 jours.

La butineuse est responsable de l’approvisionnement.

Vers l’âge de trois semaines, l’ouvrière peut devenir butineuse et s’envole enfin hors de la ruche à la recherche de nectar, de pollen et d’eau, indispensables à la colonie. Une butineuse effectue une dizaine à une centaine de voyages par jour selon la proximité des fleurs. A ce train d’enfer, elle s’épuise vite et, au bout de quatre à cinq jours, elle meurt.

Crédits photos © Jean Riondet et Fotolia/Georges Lièvre ; Viktor ; Magdalena Yaramova

La reine, mère à plein temps

La reine a pour unique mission d’assurer le renouvellement permanent des membres de la colonie. La pérennité de la ruche dépend entièrement de ses pontes et quelles pontes ! À la belle saison et au mieux de sa forme, une reine pond plus de 2 000 oeufs par jour, soit plus d’un oeuf par minute ! Pour atteindre ces formidables performances, elle est abondamment nourrie de gelée royale et fait l’objet des soins attentifs de sa cour.

La reine présente une morphologie et une longévité différentes des ouvrières.

La reine se distingue des ouvrières par sa taille : elle mesure 18 à 20 mm (les ouvrières 14 à15 mm), son thorax est plus large et son abdomen plus long. Dans de bonnes conditions, elle peut vivre quatre à cinq ans. Confrontée à la dégradation de l’environnement, depuis quelques années, son espérance de vie se réduit de manière préoccupante à une ou deux années seulement.

 

La reine dispose de cellules spéciales et se nourrit de gelée royale.

La reine est issue d’un oeuf placé dans une cellule spécifique en forme de doigt et qui pend sur le cadre. Les ouvrières en quête d’une nouvelle souveraine laissent éclore la larve et la nourrissent exclusivement de gelée royale, une sécrétion des glandes hypopharyngiennes présentes dans la tête des ouvrières.

La reine est fécondée en plein vol par les faux-bourdons.

À peine née, la reine élimine ses rivales potentielles. Elle repère les cellules royales et y tue les larves ou les nymphes qui s’y trouvent : il ne peut y avoir qu’une seule reine dans la ruche. Au bout de quelques jours, elle s’envole pour être fécondée : c’est le vol nuptial.
La reine connaît plusieurs accouplements avec différents mâles, les faux-bourdons. Lorsque sa spermathèque est pleine, elle retourne dans la ruche, dont elle ne sortira plus.
 

Les ouvrières forment la cour de la reine.

Quelques jours après sa fécondation, la reine commence à pondre.
Les ouvrières sont issues d’oeufs fécondés, les faux-bourdons d’oeufs non-fécondés, déposés dans des cellules plus grandes. Des ouvrières entourent constamment la reine. Elles veillent sur elle en la nourrissant et la nettoyant constamment.

De l’oeuf à l’ouvrière.

Au bout de trois jours, l’oeuf éclot. Débute alors le stade larvaire. Au neuvième jour, les larves alimentées par les nourrices sont devenues grandes. Les ouvrières ferment alors leur cellule par un opercule de cire.
Quelques jours plus tard, la larve se transforme en nymphe.
Huit jours plus tard, l’ouvrière rompt l’opercule et s’extrait de sa cellule. On nomme « couvain » l’ensemble des oeufs, des larves et des nymphes qui se trouvent dans un rayon.
 

Les faux-bourdons sont choyés, puis expulsés de la ruche.

Les faux-bourdons (ou abeilles mâles) sont plus trapus, plus velus, que les ouvrières. Ils naissent uniquement au printemps et on en dénombre quelques centaines dans une colonie. Leur rôle est de féconder la reine. Ceux qui y parviennent en meurent : leur appareil génital est arraché lors de la fécondation.
Incapables de butiner, les faux-bourdons puisent dans les réserves de miel de la ruche. À l’automne, quand la nourriture devient moins abondante, les faux-bourdons sont tués ou expulsés de la ruche. Ne sachant pas se nourrir seuls, ils meurent.

La colonie est différente selon les moments de l’année, les abeilles dépendant des ressources que la nature met à leur disposition. En hiver, sans fleurs à butiner alors que le froid sévit, l’essaim vit regroupé au sein de la ruche. Au printemps, quand pollen et nectar abondent, la reine pond, la colonie prend de l’ampleur et élabore du miel en quantité. Pour intervenir au rucher et prendre soin de son cheptel, l’apiculteur doit connaître et respecter les cycles saisonniers des abeilles.

Au printemps, la nature se réveille et la ruche reprend son essor.

Les abeilles sortent de la ruche quand la température extérieure atteint 11 à 12 °C. Elles recommencent à butiner dès les premières floraisons. La reine reprend ses pontes ; peu à peu, de jeunes générations d’abeilles remplacent celles de l’hiver. L’apiculteur profite d’une belle journée pour effectuer la grande visite de printemps. Il vérifie la santé de ses colonies, évalue l’état du couvain, s’assure que les abeilles ne manquent pas de réserves.
Début avril, les butineuses se déploient dans les vergers. Selon l’environnement, la région et les conditions climatiques, l’apiculteur peut installer les premières hausses pour préparer la récolte de miel.

L’essaimage

En mai-juin, c’est la crise du logement ! Les abeilles sont très nombreuses (plus de 40 000) ; les ouvrières élèvent alors des larves de reines. Peu avant la naissance des « princesses », la vieille reine quitte la ruche avec une partie des abeilles et crée une nouvelle colonie : c’est l’essaimage.

En été, les butineuses travaillent avec ardeur, l’apiculteur récolte son miel.

Du printemps au milieu de l’été, les abeilles profitent au maximum des fleurs mellifères pour stocker du miel. L’apiculteur observe régulièrement l’activité de ses ruches, récolte des miels spécifiques ou ajoute de nouvelles hausses si nécessaire.
En août, les jours raccourcissent, les fleurs se font plus rares, la reine réduit considérablement sa ponte, la colonie diminue, les faux-bourdons sont expulsés hors de la ruche. L’apiculteur procède à la dernière récolte de miel et prend ses dispositions pour qu’aucun parasite ou maladie ne mette en danger les colonies.
 

  • A savoir : 

Les abeilles craignent-elles les grosses chaleurs ?

Est ce que les abeilles ont besoin de boire ?

En automne, les abeilles et l’apiculteur préparent l’hivernage.

En septembre, les premières pluies font reverdir la nature et fleurir les dernières plantes que les abeilles butinent.
La reine reprend sa ponte pour faire naître les abeilles qui traverseront l’hiver.
L’apiculteur profite des derniers beaux jours pour s’assurer que la ruche a des réserves suffisantes pour la mauvaise saison. Dans le cas contraire, il donne aux abeilles un complément de miel ou du sucre de nourrissement.

En hiver, les abeilles se regroupent dans la ruche.

L’hiver, les abeilles restent à l’abri dans la ruche en consommant leur réserve de miel. La colonie est réduite et se serre autour de la reine qui a cessé de pondre. Plus le froid est vif, plus la « grappe » se resserre.
Pour maintenir une température supérieure à 12 °C, les abeilles font vibrer les muscles de leurs ailes. Elles « tournent » pour se réchauffer, passant du centre de la grappe à l’extérieur. L’apiculteur, quant à lui, profite des jours d’hiver pour réparer les cadres, repeindre les ruches, préparer la prochaine saison…

La ruche au fil des saisons

La colonie est différente selon les moments de l’année, les abeilles dépendant des ressources que la nature met à leur disposition. En hiver, sans fleurs à butiner alors que le froid sévit, l’essaim vit regroupé au sein de la ruche. Au printemps, quand pollen et nectar abondent, la reine pond, la colonie prend de l’ampleur et élabore du miel en quantité. Pour intervenir au rucher et prendre soin de son cheptel, l’apiculteur doit connaître et respecter les cycles saisonniers des abeilles.

Au printemps, la nature se réveille et la ruche reprend son essor.

Les abeilles sortent de la ruche quand la température extérieure atteint 11 à 12 °C. Elles recommencent à butiner dès les premières floraisons. La reine reprend ses pontes ; peu à peu, de jeunes générations d’abeilles remplacent celles de l’hiver. L’apiculteur profite d’une belle journée pour effectuer la grande visite de printemps. Il vérifie la santé de ses colonies, évalue l’état du couvain, s’assure que les abeilles ne manquent pas de réserves.
Début avril, les butineuses se déploient dans les vergers. Selon l’environnement, la région et les conditions climatiques, l’apiculteur peut installer les premières hausses pour préparer la récolte de miel.

L’essaimage

En mai-juin, c’est la crise du logement ! Les abeilles sont très nombreuses (plus de 40 000) ; les ouvrières élèvent alors des larves de reines. Peu avant la naissance des « princesses », la vieille reine quitte la ruche avec une partie des abeilles et crée une nouvelle colonie : c’est l’essaimage.

En été, les butineuses travaillent avec ardeur, l’apiculteur récolte son miel.

Du printemps au milieu de l’été, les abeilles profitent au maximum des fleurs mellifères pour stocker du miel. L’apiculteur observe régulièrement l’activité de ses ruches, récolte des miels spécifiques ou ajoute de nouvelles hausses si nécessaire.
En août, les jours raccourcissent, les fleurs se font plus rares, la reine réduit considérablement sa ponte, la colonie diminue, les faux-bourdons sont expulsés hors de la ruche. L’apiculteur procède à la dernière récolte de miel et prend ses dispositions pour qu’aucun parasite ou maladie ne mette en danger les colonies.
 

  • A savoir : 

Les abeilles craignent-elles les grosses chaleurs ?

Est ce que les abeilles ont besoin de boire ?

En automne, les abeilles et l’apiculteur préparent l’hivernage.

En septembre, les premières pluies font reverdir la nature et fleurir les dernières plantes que les abeilles butinent.
La reine reprend sa ponte pour faire naître les abeilles qui traverseront l’hiver.
L’apiculteur profite des derniers beaux jours pour s’assurer que la ruche a des réserves suffisantes pour la mauvaise saison. Dans le cas contraire, il donne aux abeilles un complément de miel ou du sucre de nourrissement.

En hiver, les abeilles se regroupent dans la ruche.

L’hiver, les abeilles restent à l’abri dans la ruche en consommant leur réserve de miel. La colonie est réduite et se serre autour de la reine qui a cessé de pondre. Plus le froid est vif, plus la « grappe » se resserre.
Pour maintenir une température supérieure à 12 °C, les abeilles font vibrer les muscles de leurs ailes. Elles « tournent » pour se réchauffer, passant du centre de la grappe à l’extérieur. L’apiculteur, quant à lui, profite des jours d’hiver pour réparer les cadres, repeindre les ruches, préparer la prochaine saison…

 


 

L'abeille, un pollinisateur

La pollinisation désigne la fécondation indispensable à la reproduction sexuée des plantes à fleurs. Elle correspond au transport des grains de pollen produits par les organes mâles de la plante (anthères) vers les organes femelles (stigmates). Le vent, certains oiseaux, certains petits rongeurs mais surtout des insectes assurent ce service. Le petit peuple des pollinisateurs est avant tout constitué des insectes et, pour l’essentiel, des abeilles sauvages ou domestiques.

L’abeille peut visiter 250 fleurs en… une heure !

Une abeille peut stocker sur une seule de ses pattes postérieures 500 000 grains de pollen et visiter en une seule heure 250 fleurs : c’est dire à quel point elle joue un rôlemajeur dans la pollinisation ! Ainsi, sur les 100 espèces de plantes alimentaires les plus cultivées dans le monde, 71 seraient pollinisées uniquement par les abeilles, dont les abeilles sauvages qui, à la différence de leurs soeurs domestiques, sont des insectes solitaires.

Le vent, certains oiseaux, les papillons… tous sont aussi de précieux pollinisateurs.

Dans la famille des pollinisateurs, les insectes sont les champions ! Les papillons, les syrphes et autres mouches, les bourdons, les moustiques… qui se nourrissent de nectar participent activement ainsi à la pollinisation. Certains coléoptères aussi. Mais ce sont surtout les abeilles qui assurent lemeilleur transport des grains de pollen de fleur en fleur.


Les populations de pollinisateurs déclinent chaque jour un peu plus.

Malheureusement, les populations de pollinisateurs, dont les abeilles, sont en nette régression dans les pays industrialisés. L’usage fréquent de pesticides, la disparition de leurs lieux de nidification, tels les haies et les bosquets, et la raréfaction des plantes sauvages riches en nectar contribuent à leur déclin rapide.

Comme les moutons, les abeilles transhument.

Pour pallier le manque d’abeilles dans la nature et avoir de belles récoltes et des produits de qualité supérieure, les producteurs de fruits et légumes font de plus en plus souvent appel aux apiculteurs pour que ceux-ci déplacent leurs ruches et les installent dans leurs vergers ou leurs potagers, au moment de la floraison.
Toutefois bien que rémunérés, les apiculteurs hésitent aujourd’hui à effectuer ces transhumances, notamment pour les champs de grande culture comme le tournesol ou le colza car les abeilles sont dès lors exposées à des environnements parfois dangereux pour leur santé du fait de la présence de produits phytosanitaires souvent toxiques à plus ou moins long terme.

35% de nos ressources alimentaires dépendent des insectes et à 80% des abeilles.

Sans abeilles, notre régime alimentaire deviendrait très monotone. Dans la pire des hypothèses, en dehors des céréales et du riz, il ne resterait plus grand chose pour ravir nos papilles. Sans oublier bien sûr que nous n’aurions plus de miel !

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