Dans l'article : "les 18 croyances qui contribuent aux troubles de la personnalité - 1ère partie" vous avez pu découvrir la définition des croyances, ainsi que la classification de Young concernant les Schémas Précoces Inadaptés. Vous avez pu découvrir le schéma qui concerne le domaine de séparation et de rejet.
Ensuite dans "les 18 croyances limitantes - 2ème partie", vous avez découvert les caractéristiques des Schémas Précoces Inadaptés (SPI), ainsi que les événements déclencheurs et les schémas appartenant au domaine de l'autonomie, de compétence et d'identité et au domaine des limites déficientes.
Et enfin, la semaine dernière, dans "les 18 croyances limitantes 3ème partie", vous avez découvert besoins affectifs de base, le rôle du tempérament émotionnel ainsi que les 2 derniers SPI concernant le domaine de l'orientation vers les autres ainsi que le domaine de sur-vigilance et d'inhibition.
En conclusion de ces 3 articles, cette semaine je vous propose d'aborder les thèmes suivants :
Le maintien des schémas
La conscientisation de ces schémas
Les stratégies d'adaptation : les différents modes
Même si cela peut paraitre un peu technique au 1er abord, je reste persuadée que cela peut vous apporter des éclairages concernant certains comportements que vous pouvez rencontrer dans votre quotidien, et vous aider à réagir de façon plus adaptée, sans blessure ni rejet.
Les schémas "se battent pour survivre" selon la formule de Young. Ils auraient tendance à perdurer au cours de la vie dans le but de maintenir une vision stable de soi-même et du monde, même si celle-ci est en fait imprécise ou erronée.
Une personne "en pleine santé" va ajuster ses croyances/schémas à mesure qu'elle expérimente de nouvelles situations, ce qui lui permet de développer des comportements variés et adaptés aux différentes situations.
Cependant, les SPI ont tendance à se maintenir grâce 3 types de processus ou stratégies décrit par Young. Selon qu'un personne utilise plus l'un ou l'autre de ces types de processus, elle vivra différemment un schéma :
Soit elle capitule
soit elle fuit
soit elle contre-attaque
Se traduit par "l'abdicataire conciliant".
La personne se soumet au schéma, se positionne dans la passivité, l'impuissance et la soumission. Elle accepte le schéma et ce qu'il apporte comme étant vrai.
La personne pense, ressent et réagit selon son schéma. Elle juge incorrectement les gens et les circonstances de façon qui renforce les croyances liées à son schéma.
Elle crée des situations et choisit des relations qui entretiennent son schéma.
Cette stratégie réfère à une tendance à choisir des situations, des partenaires ou des attitudes qui activent les schémas, et ce façon consciente ou pas, et par la même, à vivre les émotions et les sensations corporelles qui y sont associées avec résignation.
La stratégie de soumission/capitulation va s'opérationnaliser par des comportements de soumission, dépendance, de recherche d'affiliation, de passivité, de subordination, d'évitement des conflits et de tentatives incessantes de faire plaisir à l'autre
Exemple : l'attention sélective qui consiste à ne voir que les faits qui confirment le schéma.
Il es fréquent de recréer et de rechercher les contextes familiers dans lesquels vous avez grandi.
Exemples :
La personne qui a le schéma d'imperfection trouvera naturel de tolérer des gens qui la critiquent, ce qui maintiendra son schéma. Elle se comportera de telle sorte qu'on continue à la critiquer et à la déprécier.
La personne qui a un schéma d'abandon (croyance qu'elle est toujours susceptible d'être abandonnée) trouvera naturel de s'investir dans une relation avec un partenaire qui craInt de s'engager.
Ce mode est "le protecteur détaché" ou "le détachement protecteur".
La personne qui utilise l'évitement du schéma comme style d'adaptation tente d'arranger sa vie de façon à ne jamais activer le schéma. Elle essaye de vivre sans avoir conscience de son SPI, comme si celui ci n'existait pas.
La personne évite de penser à des questions reliées au schéma et évite les situations qui peuvent activer le schéma et faire vivre des sentiments négatifs de tristesse, de honte, d'anxiété ou de colère. Elle est souvent inconsciente de l'existence de son SPI. Elle le nie. Ces évitements empêchent de tester ces schémas et de les modifier progressivement.
L'évitement du schéma consiste donc à s'efforcer de ne pas se retrouver dans des situations qui déclenchent ces schémas. L'évitement peut aussi concerner les émotions et les pensées associées aux schémas.
Exemples :
Une personne avec un sentiment d'imperfection pourra fuir l'intimité.
Une personne avec un schéma d'exclusion pourra éviter les rassemblements, les réunions de travail, les congrès, les sorties etc.
Une personne avec un schéma d'échec, fuira le travail, les études et tous les nouveaux projets.
Une personne avec un schéma de dépendance peut fuir les situations dans lesquelles elle devra faire preuve d'autonomie.
Ce mode se traduit pas le "surcompensateur".
La personne pense et réagit de façon opposée à son schéma. Cependant ses comportements sont souvent trop extrêmes et contribuent au maintien de son schéma.
Avoir recours à des stratégies de compensation consiste à adopter "des pensées, des émotions, des comportements et des styles relationnels qui correspondent à l'opposé du schéma" (Young )
Exemples :
Une personne avec un schéma d'abandon pourrait mettre fin rapidement aux relations dès que des signes mineurs et normaux de conflits ou d'insatisfaction s'y font voir. Ainsi, elle compense le fait de pouvoir être abandonnée avant de l'être effectivement et donc a un comportement contraire à son schéma.
Cette manière de "personnifier" les stratégies ("l'abdicataire conciliant", "le protecteur détaché" et le "surcompensateur"), permettra de travailler avec ou sur celles-ci lors de visualisations.
La personne pour qui un ou des schémas représentent un problème n'en a souvent pas conscience.
Soit parce que les croyances associées à ces schémas lui semblent tellement naturelles qu'elles ne sont pas remarquées, soit parce qu'elle évite ou contre-attaque.
Toutefois, ces schémas déterminent l'interprétation des situations vécues par la personne, c'est à dire ce qu'elle se dit au sujet de ces situations.
Ces interprétations, appelées pensées automatiques, sont des pensées observables plus facilement accessibles à la conscience que les schémas.
Cela peut être par exemple :
Qu'est-ce que les gens vont dire ?
Il faut que tout soit fait à temps !
Comment osent ils me traiter ainsi ?
Il se désinteresse de moi !
Je ne suis pas capable de rester seule....Etc.
Ces pensées automatiques manquent souvent d'objectivité. Elles sont logiques par rapport aux croyances qu'elles désservent, mais sont totalement inexactes par rapport à la situation vécue.
Ces interprétations de la réalité déterminent les émotions et les comportements.
Exemples :
Une personne obsessionnelle compulsive peut devenir anxieuse face à une situation où elle craint de ne pas être performante. Ce qui peut l'amener à prendre beaucoup trop de temps et d'énergie, à dépasser ses limites et à négliger ses besoins dans un soucis de perfection pour les moindres détails.
Une personne narcissique peut devenir agressive si elle n'obtient pas un traitement de faveur.
Les modes de schémas sont "les états émotionnels et les réponses d'adaptation instantanés - adaptés ou dysfonctionnels - dont nous faisons tous l'expérience" (Young)
Ces modes sont activés par différentes situations ou événements de la vie auxquels vous êtes particulièrement sensibles et qui "déclenchent" certains de vos schémas.
Young et ses collaborateurs ont identifiés 10 modes regroupés en 4 grandes catégories :
Les modes de l'enfant (4 modes)
Les modes du parent dysfonctionnel (2 modes)
Le mode de l'adulte sain
et les modes des styles d'adaptation dysfoncrtionnels qui ont été vu dans le chapitre précédent.
A différents moments ou à des périodes de vie différentes, une personne peut se trouver dans des modes différents.
Se réfèrent à des modes principalement caractérisés par des états émotionnels qu'expérimente tout enfant lorsque ses besoins sont bien ou mal comblés.
Face à un besoin mal comblé, l'enfant peut ressentir des émotions telles que la
tristesse, la peur, l'impuissance ou à l'opposé être en colère.
L'enfant vulnérable :
Ce mode est expérimenté dans la plupart des schémas éprouvés par des enfants :
abandonnés,
abusés
privé d'affection
et de l'enfant rejeté
L'enfant en colère :
Ce mode est déclenché lorsque les besoins émotionnels et/ou physiques de base ne sont pas satisfaits : la colère devient alors une réponse aux besoins non comblés.
L'enfant impulsif/indiscipliné
Ce mode est caractérisé par l'expression sans retenue de la tendance naturelle des pulsions et des désirs du moment, sans souci des conséquences pour la personne ou pour les autres.
L'enfant heureux (spontané)
Ce mode est l'expression des besoins affectifs fondamentaux comblés.
Se réfèrent à 2 styles éducatifs nocifs, qui ont pu être internalisés et deviennent une attitude adoptée face à soi-même.
"Ils deviennent leur propre parent et ils se traitent eux-mêmes comme le parent les a traités lorsqu'ils étaient enfants" (Young)
Le parent punitif :
Lorsqu'elle est dans ce mode de fonctionnement, la personne cherche à punir ou à se punir lorsque les choses ne tournent pas comme elles le devraient. Ce mode a été induit à partir d'un parent qui a été punitif.
Le parent exigeant :
Ce mode pousse continuellement la personne pour qu'elle atteigne des normes qui sont excessivement élevées Il a également été induit à partir d'un parent réel qui a été éxigeant.
Le mode de l'adulte sain
Correspond à l'état d'une personne qui tente de gérer les autres modes et réussit à combler ses besoins de façon adéquate, mature et adaptée.
Les Schémas Précoces Inadaptés (SPI) sont donc des thèmes envahissants issus du scénario vécus par la personne pendant son enfance et/ou adolescence. Ils sont des représentations de soi en relation avec les autres.
Ces SPI ont tendance à se perpétuer par besoin de cohérence et sont donc très difficiles à modifier.
Ainsi, on pourra modifier certains SPI et en gérer certains autres.
Lorsque les SPI sont réactivés, ils sont déclenchés avec l'univers émotionnel de la personne correspondant au stade du développement dans lesquels ils ont été créés.
Le SPI structure et anticipe la situation.
Il est ici question des types d'interprétations de la réalité qu'a la personne et des prévisions que ces schémas l'amèneront à faire des événements de sa vie.
Source : Luc Sévigny et Josée Jobin (Québec) entre autres, ainsi que des ouvrages de Young ou traitant de Young
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