Alors que je contemplais l'horizon et ses magnifiques couleurs dégradées, je sentis une main
se poser sur mon épaule. Je me retournais soudainement et vis un vieil homme vêtu d'une robe
blanche, semblable aux moines du Tibet. Il avait le regard emprunt d'une extrême douceur, empli
d'un amour incommensurable. Il arborait fièrement une petite barbiche, d'une infinie blancheur ,elle
aussi.
Il comprit à mon regard interrogateur, que j'attendais qu'il m'explique ce pourquoi il avait
interrompu ma contemplation du paysage.


« Bonjour mon enfant », me dit il , avec un sourire, empli de bienveillance. Il semblait se
moquer quelque peu de mon regard mécontent de l'instant.


« Qu'attends tu ? » ajouta t-il.


J'étais quelque peu décontenancée par sa soudaine question, que je trouvais pour le peu
bizarre.


« Rien » lui répondis -je étonnée.

« Pourquoi me demandez vous cela ? » ajoutais-je de plus en plus abasourdie, intriguée de

son intrusion dans ma solitude.


« Tst tst tst mon enfant, tu n'as pas compris ma question. Je sais que tu n'attends
personne. J'ai compris à ton regard empli d'admiration pour ce magnifique paysage que tu
désirais simplement te ressourcer, et tu as tout à fait raison. Tout le monde devrait se poser
chaque jour un instant pour méditer, afin de ressourcer notre « moi divin » qui est en chacun de
nous. Aussi je te repose la question : « qu'attends tu » ?


Je le regardais plus attentivement, et son petit regard moqueur m'attendrit. Je m'assis alors
sur le petit banc de bois à proximité et me surprit à lui répondre :


« j'attends le bonheur, le bien être chaque instant de ma vie, la liberté de penser, la liberté
de dire, la liberté d'être ».


A ce moment précis, je ne compris pas ce qui m'avait poussée à lui répondre cela. Mon
regard était perdu dans l'immensité du lac reposant. Je me retournais, vers le vieux sage, qui m'avait
rejoint sur le banc de bois, et je le vis sourire, toujours plus espiègle d'instant en instant. Il me
semblait à ce moment là que seule sa présence me libérait pour pouvoir dire les pensées de mon
enfant intérieur. Il regardait à son tour le lac, leva son visage vers le ciel pour contempler les
oiseaux.
A ce moment précis, curieusement j'entendis le silence. Chacun peut entendre le silence s' il
sait le reconnaître.
Les oiseaux avaient cessé de chanter, toute la nature s'était endormie, pour pouvoir entendre
le vieil homme et ses paroles bienfaitrices.
Je sentis une légère brise me caresser le visage. Le vieux sage finit par me regarder, me
sourit avec bienveillance, puis me répondit :


« Alors c'est bien mon enfant.
Si tu sais ce que tu attends, alors tu vas pouvoir te recentrer et respecter la personne que
tu es, et prendre soin de toi.
Aujourd’hui , tu viens de mettre des mots sur tes attentes dans cette vie que l'on t'a
donnée, et que tu dois respecter avant toute chose.
Prends soin de ton enfant intérieur car il est là tout au fond de toi et a vraiment besoin de
toute ton attention.
Tu as bien mérité le bonheur dont tu parles et sache qu'il est là tout prêt, au creux de tes
mains.
Tu es une belle personne, et ceux qui te font du mal ne méritent pas ton attention. Ils
aimeraient avoir ta candeur et ton innocence que tu as su , heureusement garder intacte.
Ne culpabilise pas de ta naïveté car elle est l'essence même de ta bienveillance
Tu es douce et aimante, tu pardonnes même à ceux qui te font souffrir. Sois fière de toi.
Redresse toi, souris , ris, chante, cherche au fond de toi cette enfant qui est là, pas loin, et qui ne
demande qu'à s'exprimer.
J'ai confiance en toi. Vis pleinement le reste du chemin qu'il te reste à parcourir. Tu en as
déjà fait plus de la moitié à souffrir, et à donner plus que tu n'as reçu.
Le reste de ton chemin, doit être lumineux, chaleureux, bienveillant. Ce ne sera pas facile
au début, car le chemin est rempli de ronces, mais au fur et à mesure que tu avanceras, celui-ci
s'éclaircira, jonché de fleurs aux milles couleurs. Tu découvriras des arbres verdoyants, dont tu
ne soupçonnais même pas l'existence, qui te rempliront de bonheur. Aie confiance... »


Le vieil homme se tut, me caressa la joue affectueusement. Je contemplais de nouveau le lac,
et m'aperçus que les oiseaux s'étaient remis à chanter gaiement, comme pour célébrer l'hymne à la
nature.
Je m'apprêtais à remercier le vieux sage, et vis curieusement que celui-ci avait disparu,
comme par enchantement.
Un papillon se posa délicatement sur le banc à la place du vieux monsieur vêtu de blanc.
Une immense lumière semblait illuminer soudain le paysage entier , comme pour célébrer
son immense beauté.
Je ne cherchais pas à m'expliquer cette étrange apparition, mais je sentis à cet instant,
un immense soulagement, comme libérée d'un poids. Je pris une profonde inspiration, me levais, et
continuais ma promenade, bien décidée à en savourer chaque instant, plus ragaillardie que jamais.


Le messager.

Visites : 67

Commentaires bienvenus

Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.

Rejoindre épanews (c'est gratuit)

Communauté

Rejoignez notre communauté pour partager textes, photos et vidéos sur le thème du développement personnel.

À découvrir

Stages, formations, etc.

Annonces gratuites

© 2024   ↑ Menu | Créé par l'association épanews    

Liens  |  Signaler un problème  |  Conditions d'utilisation