Si, dans notre enfance, nous faisions partie de la catégorie des souffre-douleurs, il est fort probable que nous en portions encore les stigmates à l’heure actuelle.

Le souffre-douleur est souvent une « bonne personne » qui n’oserait pas faire de mal à une mouche, qui est presque toujours gentil, qui aime aider les autres et qui cherche constamment à faire plaisir et surtout à ne choquer personne.

C’est aussi trop souvent un être qui a une faible estime de lui-même, qui n’ose pas s’affirmer, de peur d’être rejeté, qui n’ose pas mettre ses limites, de peur de perdre l’approbation (fictive) des autres. Il ne veut ni déranger, ni faire de vagues, ni être le centre d’attention. Il veut seulement qu’on l’aime pour ce qu’il est : souvent un enfant fragile, un oiseau blessé, qu’on a rabaissé, humilié ou dénigré dans son environnement familial ou social, de manière ouverte ou occultée.

C’est cette vulnérabilité, cette sensibilité à l’autre qui le rend si attrayant pour tous les gros durs de ce monde qui ont besoin d’un plus petit que soi à écraser pour se valoriser.

Aujourd’hui, ce souffre-douleur est encore celui qui s’efface devant les autres, qui n’ose pas prendre sa place ni imposer ses limites, qui ne sait pas dire non. Cet ancrage en lui est si puissant qu’il s’est perdu de vue, tentant désespérément d’être aimé des autres, ou à tout le moins approuvé et reconnu.

Si nous sommes cet enfant blessé et souffre-douleur, il est plus que temps que nous reprenions notre propre pouvoir sur notre vie. Il est temps que nous cessions d’attendre l’approbation et la reconnaissance des autres et que nous commencions à nous les donner nous-mêmes.

Il est temps que nous apprenions à nous aimer suffisamment pour qu’enfin ce que l’autre pense de nous ne nous atteigne plus.

C’est en apprenant à prendre soin de nous chaque jour, en définissant clairement nos limites et en trouvant le courage de les faire connaître et respecter, en nous acceptant tels que nous sommes ici maintenant que nous cesserons d’être un souffre-douleur.

Et c’est surtout en cessant d’être nous-mêmes notre propre bourreau que nous cesserons d’être aussi notre propre souffre-douleur. Si nous sommes constamment exigeants envers nous-mêmes, si nous visons toujours la perfection, si nous ne nous permettons pas de repos ni de plaisir, ou si peu, ni de faiblesses, si nous nous en demandons toujours plus parce que nous avons l’impression que nous ne sommes jamais « assez », alors nous agissons en bourreau envers nous-mêmes.

Et si, plutôt, nous apprenions à nous traiter comme nous traiterions notre meilleure amie? Nous serions plus bienveillants, compréhensifs, patients, tolérants, aimants et consolants. Nous respecterions davantage nos limites et nos besoins.

Apprenons à être bons pour nous-mêmes, à mieux connaître nos besoins et à les exprimer, à mieux identifier nos limites et à les respecter, à nous aimer tels que nous sommes, sans jugements, sans comparaison, sans faux-fuyant.

Si nous nous aimons « assez », nous ne serons plus jamais le souffre-douleur de qui que ce soit.

Sources : Diane Gagnon via Pensées positives

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