Nous sommes au XXIe siècle et pourtant les femmes sont toujours cloîtrées dans une forme d'obscurantisme scientifique qui leur interdit l'accès à la connaissance fondamentale de leur corps. Il m'aura fallu attendre l'âge de 36 ans pour comprendre que j'étais une femme normale. En effet, depuis l'adolescence, j'ai été intoxiquée par un grand mythe, mythe transmis par les médecins et gynécologues : la question des pertes blanches.

Régulièrement, en visite chez le généraliste la même question revient, tel un moyen de diagnostic. Le toubib prend son air d'enquêteur et vous demande sérieusement : « Avez-vous des pertes blanches ? », sous-entendu, c'est un symptôme de maladie, qu'il s'agisse d'une mycose, d'un problème intestinal, etc. De votre côté, vous êtes bien forcée d'avouer que oui, vous en avez... Beaucoup de femmes se sentent comme honteuses, sales, face à cette question qui, en réalité, n'a pas lieu d'être !

Affirmons-le tout net : si vous avez des pertes blanches, c'est tout à fait normal ! Mieux, si régulièrement vous retrouvez au fond de votre petite culotte cette sécrétion, c'est le signe que vous fonctionnez bien ! C'est l'inverse qui est anormal. Explications...

Un élixir de vie

J'ai découvert le pot aux roses en me penchant sur la "symptothermie", une méthode de contraception écologique aussi fiable que la pilule (voir ces études). Au cours de mon enquête, surprise ! Dans leur pratique de la méthode symptothermique, les femmes sont invitées à observer leur « élixir de vie », c'est-à-dire le fluide (plus ou moins fluide en fonction du jour du cycle), destiné à nourrir les spermatozoïdes. C'est grâce à cet élixir de vie que les têtards vont pouvoir survivre dans les cryptes cervicales, située à l'entrée de l'utérus. Ils se nourrissent de ce lait très nutritif en attendant l'arrivée de l'ovule. Sans cette glaire cervicale (c'est son nom), impossible pour eux de rester en vie plus de quelques heures ! Ce serait donc ça les pertes blanches !

Apprendre à repérer cet élixir fait partie des fondamentaux de la connaissance de soi. Savoir discerner l'évolution de la consistance dela glaire, au fil du cycle, est aussi un précieux indicateur de fertilité. Pendant la période des règles, cet élixir est absent. Son arrivée, généralement à partir des jours 6, 7, 8, signale l'ouverture de la période de fertilité. Au début d'apparence laiteuse, cet élixir va devenir de plus en plus transparent puis filant, tel du blanc d’œuf. A ce moment-là, la femme est au bord de l'ovulation, hyperfertile donc. Puis soudain, du jour au lendemain, cet élixir filant « caille » comme le lait, devient presque grumeleux, cassant : vous venez de passer le pic ovulatoire ! Ce basculement dans la consistance de l’élixir, voire sa disparition complète, indique le début de la phase infertile.

Cette observation est un pilier de la méthode symptothermique. Auquel s'ajoute le contrôle de la température : dans la première partie du cycle, où l’élixir est laiteux ou filant, la température suit un plateau bas ; dans la seconde partie du cycle, où l’élixir est cassant, voire absent, la température est haute. Pour bénéficier de la phase infertile, dans un but contraceptif, il faut confirmer pendant trois jours ses observations (élixir cassant, grumeleux+ trois températures hautes = infertilité garantie). A ce moment-là, vous avez carte blanche avec votre compagnon.

Non, vous n'êtes pas malade !

De nombreuses femmes, sujettes à mycoses vaginales, interprètent systématiquement ces « pertes blanches » comme un symptôme de rechute possible. D'autant plus que, certains jours du cycle, elles ressentent comme un picotement sur les lèvres. Là encore, c'est tout à fait normal ! Il s'agit de la sensation « sèche », un autre indicateur de la phase infertile ! En effet, lorsqu'on est dans la phase fertile, c'est la sensation interne « humide » puis « mouillée » qui domine. Toutes les femmes ne parviennent pas à se connecter à ce ressenti, mais il fait partie des indicateurs proposés par la symptothermie. A l'inverse, juste après ou avant les règles, et plus généralement pendant la phase infertile, le ressenti « sec » peut vous picoter légèrement. Rien à voir avec une démangeaison mycosique, qui n'a que faire des jours du cycle puisqu'elle peut vous importuner pendant la phase fertile. Un picotement normal vous indique que vous n'avez pas de sécrétion de glaire cervicale : les spermatozoïdes qui auraient le malheur de s'aventurer dans le vagin ne survivraient pas plus de quelques heures.

Le test du verre d'eau

Cette connaissance fondamentale est délivrée par toutes les écoles de symptothermie, mais elle reste largement méconnue du grand public, et du corps médical. Si bien que de nombreuses femmes vivent avec cette idée reçue qu'elles ne sont pas en bonne santé sous prétexte qu'elles ont quelques pertes pendant le mois. Ce qui n'est pas normal, c'est d'en avoir tous les jours et tout le temps, surtout lorsque ces sécrétions s'accompagnent de démangeaisons persistantes. C'est seulement à ce moment-là qu'on est en droit de s'inquiéter et de soupçonner une infection, par exemple à candida albicans ou autres germes venus du tube intestinal. On peut reconnaître une sécrétion de type mycosique et son élixir avec le « test du verre d'eau » : la première se liquéfie rapidement dans l’eau (idem pour le sperme). Il en va tout autrement de l’élixir, surtout très fertile : il s’agglutine dans l’eau et coule au fond du verre !

La prochaine fois que votre médecin vous demande si vous avez des pertes blanches, demandez lui ce qu'il entend par là. Et sentez-vous libre de lui répondre :« oui, docteur, comme toutes les femmes » !

>> Pour en savoir plus, une lecture indispensable : Manuel de la symptothermie complète, Editions Fondation SymptoTherm. Voir pages 21 et suivante, page 44 (test du verre d'eau), et page 76 (ressenti interne).

SOURCE : pryskaducoeurjoly.com

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Commentaire de Inspiration le 27 août 2014 à 17:51

merci à toi pour ces precisions bien utiles....

Commentaire de crapouille le 27 Juin 2014 à 16:40

Merci pour cet article, par ailleurs bien édifiant sur les constructions culpabilisantes qui ont nourri (et nourrissent encore) le modèle culturel de la femme, dans nos sociétés...

Commentaire de Pryska Ducoeurjoly le 21 Juin 2014 à 0:37
Merci Clemance pour ton retour d'expérience! !

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