Donner, c'est bien, pourtant est-ce vraiment un acte simple et facile ? L'enfant à qui l'on demande de "donner la main" à sa mère, de "donner un jouet" à son frère, ami, copain, spontanément, résiste : pour lui, donner, c'est obéir et perdre un peu de lui-même. Donner c'est donc d'abord décider de donner, librement. Ces parents ont "tout donné à leurs enfants", ce militant "s'est sacrifié" pour la cause. Danger de la dette impossible à rembourser ? qui peut créer une redoutable exigence de reconnaissance, le devoir de rendre ce que l'on a reçu.

Donner, doit être un acte gratuit, accueillir un don n'est pas si facile non plus. Notre orgueil nous fait redouter de perdre notre liberté ou notre pouvoir sur l'autre, ou encore l'image de nous-mêmes que nous avons contruite.

L'accueil d'un don ne peut se vivre que dans la simplicité, la confiance dans la générosité de l'autre, l'abandon de nos défenses, de nos méfiances. Recevoir un don, c'est aussi un risque. Que dire enfin de ces dons reçus par hasard ou par chance, ces talents que les fées déposent dans les berceaux ?

Ceux-là sont totalement gratuits, et pourtant nous engagent. A les accepter d'abord, puis à les mettre en oeuvre et à les partager. Serons-nous assez attentifs aussi aux cadeaux imprévus que nous trouvons dans nos rencontres quotidiennes, à tout ce qui vient à nous pour donner sens à nos vies et nous aider à mieux vivre ?