Depuis la nuit des temps la vie se construit autour de l’amour, de ce grand mystère qui fait qu’il nous porte et nous donne des ailes…

Si tu aimes la nature, regarde-la, respecte-la, ne lui arrache pas ses progéniture, ne construis pas d’immeubles qui vont la détruire. Respire-la, ressens-la, et tu vas voir comment elle te parle, comment elle t’enseigne l’amour.

Amour. Ce mot signifie la réunification des âmes qui permet d’inspirer l’énergie la plus puissante qui existe dans ce monde. Pour les plupart des gens c’est quelque chose d’inexplicable, mais la biologie nous dit que ce sont des odeurs et des hormones qui nous attirent vers telle ou telle personne.

C’est l’harmonie du monde visible et invisible. Nous ne pouvons pas exister sans amour, sans appartenance, sans contenu dans ce monde qui est en perpétuelle accélération et en changement permanent dans notre siècle. Quand on aime la vie, la vie nous donne ce qu’on aime et c’est juste un bel exemple de reconnaissance.

C’est un tout, le besoin d’exister, le besoin de donner, le besoin de partager, le besoin de créer, le besoin d’appartenir, le besoin de vivre sa vie.

C’est aussi le témoignage le plus profond des sentiments qu’on peut transmettre à l’univers.

Ce que j’apprécie dans l’amour, c’est comment il peut créer une bulle de sécurité, comment il permet, avec tant de passion, de donner et recevoir. C’est un moteur : je suis convaincue que dans chaque individu sur cette planète se trouve la bienveillance qui permet de faire surgir l’amour en nous. L’être humain est capable de détruire et de se détruire ; Mais au moment où il décide d’ouvrir suffisamment son cœur, le monde lui devient accessible, parsemé de joie et de bonheur.

Je me rappelle d’une amie qui avait une grave maladie et était désespérée, mais elle n’a pas jeté la vie, elle s’y est accrochée de toutes ses forces. Elle venait me voir quand elle était bouleversée, et demandait mon aide. À l’époque, j’étais dans la vingtaine, je ne me fiais qu’à mes ressentis et à mes intuitions, alors je lui ai dit que je n’étais pas médecin et je lui ai témoigné ma compassion. La réalité était que je manquais de confiance en moi.

Mais un jour, à la nuit tombée, je me préparais à aller dormir quand je vis dans ma chambre trois personnes qui me parlaient et me dirent : « Aide-la si c’est ce que tu désires ; ceci dit, ne force pas le passage. » J’étais stupéfaite de ce qu’elles me disaient ; alors je me suis levée et je suis partie chez mon amie qui était toujours aussi mal en point. Je lui ai dit : « Je ne te promets rien, mais je vais t’aider. »

Alors j’ai fait ce que j’ai toujours su faire, j’ai posé mes mains sur sa poitrine et j’ai concentré toute ma force intérieure pour que son affection disparaisse. Je suis restée un bon moment jusqu’à ce que je sente dans mes paumes des picotements et des brûlures. Instinctivement, je tournai mes mains vers la terre pour les nettoyer.

Je me suis sentie comme apaisée après cette séance, comme si j’avais fait ce que je devais faire. Mais je n’avais jamais rien lu pour guérir une maladie et je ne savais pas non plus comment il fallait s’y prendre. C’est venu spontanément sans que je cherche à raisonner. Trois semaines passèrent, quand elle m’appela pour dire qu’elle se sentait en une voie d’une guérison que les analyses confirmèrent un peu plus tard. J’aimais bien cette fille, je portais dans mon cœur son amour et son amitié. Un an après sa guérison, elle a perdu la vie dans un accident.

Ce que j’ignorais à cette ’époque, et que je sais avec humilité aujourd’hui, est que j’ai alors reçu un enseignement des Grands-Pères sur les niveaux de guérison. Je témoigne mon éternelle reconnaissance à ces Grands-Pères.

L’amour est simple, son chemin n’est pas jonché des complications, mais la plupart d’entre nous ajoutent leurs peurs, leurs blessures et ils transforment leurs vies en véritable calvaire.

Pour être en amour, nous devons être ancrés dans la Terre, pour bien retrouver nos racines et ne pas nier d’où l’on vient, qui nous sommes, et accepter nos imperfections, nos faiblesses, sans pour autant nous culpabiliser.

Plus nous sommes en harmonie à l’intérieur de nous-mêmes, plus nous allons générer de l’harmonie autour de nous. Car cet amour nous fait grandir et nous rend forts et indépendants. En étant indépendants, nous avons le pouvoir sur nous-mêmes et sur nos actions.

C’est comme un aimant qui nous influence dans des sens différents suivant son orientation : soit nous nous libérons et nous nous sentons de plus en plus libre en-dedans et avec les autres, soit il arrive le contraire, et nous nous emprisonnons et nous nous séparons de plus en plus.

Dans ses cérémonies, le chaman est profondément présent dans son corps et son cœur ; il fait le lien entre le monde visible et le monde invisible. Il est habité par la bienveillance qui le propulse avec force vers l’univers pour pouvoir mieux ressentir les signes des maux et des mots.

Plus il affine son attention, plus il amplifie l’amour en lui-même, en conscience.

Lorsque nous venons sur cette Terre nous sommes déjà en amour, et petit à petit nous perdons notre spontanéité : les humains ont cette profonde conviction que tout doit changer, donc ils essayent sans cesse de changer les autres.

Est-ce qu’on a envie de changer un arbre, une fleur, un animal ? Est-ce qu’on n’est pas déjà bien heureux d’admirer ce monde avec ses admirables créatures ?

Pourquoi dépenser tant d’énergie pour trouver le mieux ? Le mieux est déjà en nous, il suffit seulement d’aller le chercher à l’intérieur. Un nouveau-né ne nous demande que de l’aimer, alors comment se fait-il qu’il y ait tant de souffrances dans notre monde ?

Nous ne sommes jamais vraiment satisfaits de ce qu’on nous a déjà donné, nous cherchons encore le mieux…

Ce mieux ne s’obtient qu’en acceptant notre passé, dont notre présent résulte, en sachant que le présent n’existe pas réellement, il est juste une fraction de lumière qui traverse l’espace.

Nous aimons, car c’est avec cet amour que nous avons été conçus, par deux humains en amour, en faisant l’amour, en donnant la vie à un autre en amour.

Le travail du chaman, c’est justement l’ouverture du cœur ; en l’ouvrant nous respirons cet amour en nous. Le chaman doit transmettre dans ses paroles, dans ses actes, dans son regard, dans son attitude, pour pouvoir guérir les autres : le pouvoir de l’amour est également guérisseur, infiniment puissant et profondément propulsant.

Les personnes qui ne sont pas dans le refoulement et qui acceptent d’avancer même en traversant les difficultés, se mettent sur le chemin de l’amour.

Marianna Varady

Extrait de :

Plumes de chamans : 33 chamans du Cercle de Sagesse témoignent

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