Tu as marché dans le brouillard des éons durant,
Les yeux ouverts, exorbités, anéantis de ne rien voir,
Ta bouche était figée d'un cri craquant de désespoir,
Ton corps n'avait plus d'âge et le poids de dix éléphants.
Lassée d'errer, tu as ôté un à un tous tes masques,
Dépouillé ta carcasse de tes viles possessions,
Conscient qu'engranger était pire que le poison,
Nue, tu as reçu des cieux la bienfaitrice bourrasque.
Tu vois clair, à présent, ta noble identité,
Pas celle des jeux d'acteurs mais ta réelle divinité,
Celle que Dieu, lui-même, furieux, ne pouvait t'arracher,
Elle est si naturelle que c'est toi même qui l'a créé!
Touche ta source! elle est félicité féconde!
Elle est plus chérissable que notre antique dame Joconde,
Elle est intarissable, ouvre ses larges vannes,
Répands l'unique nectar sur tes terres, tes compagnes.
Fidèle soie divine qui ne t'a jamais quitté,
Elle gît si silencieuse dans ton coeur de bien-aimé(e),
Solitaire soi qui soupire pour vivre dans ton corps,
J'écris ce vers pour toi qu'il te révèle tous tes trésors,
Ce vers est cette soie qui souffle sa sève d'or.
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