MaryAnn F. Kohl, auteure de 25 livres d’activités pour les enfants et animatrice d’ateliers créatifs, livre le principe directeur qui la guide à chaque fois qu’elle intervient avec des enfants : se souvenir de notre propre enfant intérieur.
Chaque fois qu’elle est avec des enfants, elle s’efforce de se souvenir comment elle se sentait quand un adulte interagissait avec elle enfant. Elle repense aux paroles, aux gestes, aux sourires qui la gonflaient d’enthousiasme et de confiance, mais également aux mots, aux attitudes qui la déstabilisaient.
Elle affirme que pour être un adulte encourageant et révélateur de potentiel, elle prend très au sérieux la manière dont elle parle aux enfants, pas seulement dans les mots utilisés mais également dans ses expressions faciales, son ton de voix, sa posture corporelle.
Elle donne l’exemple d’un atelier au cours duquel elle a fabriqué de la pâte à modeler avec des enfants de maternelle. Alors que tous les enfants construisaient leurs sculptures, un petit garçon a affirmé : « Je vais construire une fusée et je vais la faire cuire ».
Elle lui a alors répondu : « Super, c’est une idée originale ! ». Et le petit garçon a insisté : « Non, je veux dire que je vais construire une vraie fusée pour m’envoler vers Neptune ! ».
MaryAnn F. Kohl raconte qu’elle a alors embrassé l’idée du petit garçon sans anéantir son espoir, tout en lui rappelant les contraintes matérielles : « Une fusée pour aller sur Neptune ! Wahou, il va en falloir de la pâte à modeler ! J’aime ton idée mais je n’ai pas assez de pâte à modeler. Est-ce que tu serais d’accord pour qu’on discute de ton idée après l’atelier et voir comment on pourrait faire ? ».
Elle explique qu’elle a réagi de cette manière pour montrer à l’enfant :
MaryAnn F. Kohl témoigne de ce qui s’est passé ensuite : elle a pris le temps de discuter avec l’enfant des vraies fusées que la NASA lance dans l’espace, de la manière dont elles sont propulsées, du carburant dont elles ont besoin, des distances qu’elles sont capables de parcourir. A la fin de la conversation, le petit garçon a finalement décidé de construire une fusée avec des morceaux de bois dans la cour. Il embarque désormais ses camarades pour Neptune tous les jours (et a gagné des connaissances sur les « vraies » fusées au passage).
Bien qu’il ne soit pas toujours possible de répondre à toutes les demandes et de cultiver toutes les idées de cette manière, nous avons cette possibilité de répondre avec respect aux idées des enfants. Cela peut passer par l’imagination : MaryAnn F. Kohl aurait pu dire à cet enfant qu’elle adorerait voler avec lui dans sa fusée vers Neptune, lui demander de quelle couleur serait la fusée, combien de temps durerait le voyage, ce qu’il aime dans l’espace et plus particulièrement dans Neptune, ce qu’ils feraient une fois sur place, comment elle pourrait l’aider au cours du voyage…
Quand les adultes réagissent de cette manière, en encourageant les enfants à développer leurs idées et en ne supprimant pas l’espoir, ils cultivent l’intelligence et la créativité des enfants.
MaryAnn F. Kohl se souvient de ce qu’elle souhaitait le plus quand elle était petite : être respectée et appréciée pour ses efforts, ses idées. C’est la raison pour laquelle elle insiste tant sur le fait d’honorer les idées des enfants. Elle utilise des petites phrases comme :
Quand on se souvient de notre propre enfant intérieur lorsqu’on s’adresse aux enfants, on ne peut pas mesurer le résultat de l’interaction dans le moment mais on laissera peut-être une marque positive et indélébile dans leur esprit !
Sources : Apprendre à éduquer
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