LA MAISON DU PEUPLE DE L'ARC EN CIEL

Ce jour là Petit d'Homme était triste car il aimait profondément un de ses amis et certains de ses camarades étaient très méchants avec lui à cause de sa couleur. Depuis l'aurore mille questions tournaient dans sa tête et il arpentait le village en quête de réponses. Comme souvent, lorsque c'était ainsi, il décida d'aller rendre visite au Vieux Sage qui habitait à l'écart, dans ce havre de paix qu'il avait baptisé : la maison du peuple de l'arc en ciel.

Ici tout le monde était le bienvenu quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit. Peu importait le genre ou l'espèce, son cœur était si grand qu'il y avait de la place pour tous. Petit d'Homme déposa sa bicyclette précautionneusement afin de ne pas effrayer le petit renard qui avait élu domicile près de la maison. Puis il chercha le Vieux Sage et le trouva dans son jardin en train de s'occuper des plantes. Il était en contemplation devant un parterre de trèfles à quatre feuilles encore couvert de rosée et bordé de fleurs multicolores. Sa tenue n'était pas moins chatoyante parsemée de toutes les couleurs de l'arc en ciel, c'est ainsi qu'il se plaisait. Il leva vers lui son regard plein de bonté et le gratifia d'un immense sourire.

- "Quelle joie de te voir Petit d'Homme, que me vaut le plaisir de ta visite ?"

- Petit d'Homme lui répondit : "Il y a des choses que je n'arrive pas à comprendre et j'aimerais bien en parler avec toi".

- "Viens mon enfant lui dit-il, allons nous asseoir et tu pourras me parler de ce qui te tourmente".

- L'enfant lui dit : "Eh bien, je suis triste parce que j'ai un ami noir à l'école et certains autres enfants sont très méchants avec ceux qui ne sont pas de la même couleur qu'eux. Pourtant moi je les aime tous".

- Alors le sage lui répondit : "Et toi, qu'est-ce que tu en penses ?".

- Petit d'Homme : "J'en pense que c'est bizarre parce que, lorsqu'il est tombé l'autre jour, son genou saignait et moi j'ai vu que son sang avait la même couleur que le mien"

- Le Vieux Sage : "Ah ! Très intéressant !..."

- Petit d'Homme : "Lorsqu'il a pleuré, ses larmes étaient de la même couleur que les miennes"

- Le Vieux Sage : "En effet, c'est juste, mon enfant !".

- Petit d'Homme : "Lorsqu'il est rentré chez lui, sa maman était triste de le voir dans cet état et elle a pleuré, tout comme ma maman lorsqu'elle a de la peine pour moi".

- Le Vieux Sage : "Bien sûr !".

- Petit d'Homme : "Et son papa il voulait venir à l'école pour parler aux autres enfants comme mon papa l'aurait fait pour moi. Alors, pour moi, il n'y a pas vraiment de différence !".

- Le Vieux Sage " C'est juste mon enfant, il ne faut pas se fier aux apparences, tu es plein de sagesse. Vois-tu, moi qui ai voyagé de par le monde je peux te dire qu'avant tout, nous sommes tous des hommes. Sur terre toutes les mères humaines enfantent de la même façon. Tous les hommes du monde endurent les mêmes douleurs. Lorsque le sang coule, il a partout la même couleur. Lorsque l'homme meurt, après que Terre Mère ait accompli son œuvre, tous les os ont la même couleur".

- Petit d'Homme : "Alors pourquoi certains font ils ces différences ?".

- Le Vieux Sage : "Peut être parce que leurs parents, sans le savoir ni le vouloir vraiment, leur ont appris à voire seulement avec leurs yeux, à ne comprendre qu'avec leur tête et pas avec leur cœur. Peut être que leur éducation leur a inculqué des règles qui séparent. Qui renforcent la peur de l'autre lorsqu'il est différent".

- Petit d'Homme : "Quel dommage, mais comment faire pour que cela change ?!".

- Le Vieux Sage : " Apprendre à écouter son cœur. Seul le cœur connaît tous les secrets. Sois un exemple pour les autres car s'ils ne comprennent pas avec leur tête, ils comprendront avec leur cœur ".

- Petit d'Homme : "Merci, merci Vieux Sage !!"

Il sauta au cou du vieil homme et s'apprêtait à partir rassuré lorsque celui-ci ajouta :

"Lorsque l'humanité aura enfin compris que l'Amour ne fait pas de différence entre les petits et les grands, les hommes et les femmes, entre les valides et le indigents, entre les races et entre toutes les créatures du Tout Puissant, alors la Paix viendra accompagnée de sa sœur la Joie. La face du monde en sera changée et la terre vivra une ère de trêve et d'abondance, inconnue à ce jour, que nous pourrons partager avec tous nos autres frères de l'univers. L'UNITÉ sera la règle. Et surtout n'oublies jamais : L'AMOUR N'A PAS DE COULEUR".

Motus (mars 2011)