la fête de Noël : quel sens a-t-elle aujourd'hui ?

Les vitrines des magasins sont toutes décorées. Le compte à rebours a commencé. On a moins d’un mois pour acheter tous les cadeaux qu’il nous faut acheter. Pour envoyer toutes les cartes qu’il nous faut envoyer. Pour aller à tous les partys où il nous faut aller. Pour décorer le sapin qu’il nous faut décorer. Pour recevoir toute la famille qu’il nous faut recevoir. Pour donner à toutes les guignolées auxquelles il faut donner.

Et durant ce tourbillon de figures imposées qu’on appelle le temps des Fêtes, jamais on ne prendra le temps de se demander: pourquoi on fait tout ça? On ne se pose tellement pas de question, on est tellement dressés, on est tellement programmés qu’on ne sait même plus ce que l’on fête. Pas grave…

Le pape du Vatican nous dit que l’on fête Noël.

Le pape du Plateau-Mont-Royal nous dit que l’on fête décembre.

Alors, on fête…

Comme Stromae dirait, alors on danse…

Même si on en n’a pas vraiment envie. Les gens embarquent dans le traîneau du temps des Fêtes, en n’ayant hâte que d’une chose: que la promenade finisse au plus sacrant. Qu’on se retrouve au plus vite après les Rois et que la vie normale reprenne son cours. Pourtant, ils vont décorer leur maison, ils vont acheter des cadeaux à tout le monde, ils vont sortir, ils vont recevoir, ils vont s’étamper un sourire dans la face mais sans que cela ne leur procure le moindre bonheur. Le temps des Fêtes est une tâche. Un mal nécessaire. Comme le dentiste et l’impôt. C’est pas joyeux Noël, ni joyeux décembre. C’est coûteux Noël, coûteux décembre.

Il y a dans toute cette abondance de lumières, de bébelles et de bouffe, un grand absent: le sens. Quel sens donnons-nous à nos actions du temps des Fêtes?

Euh… J’sais pas… Et vous?

C’est plate, si on pouvait l’acheter au magasin, le sens, ce serait fait. On pourrait le cocher sur notre liste. On a trouvé un sens. Next! Mais trouver un sens, ce n’est pas aussi simple que de trouver un centre de table.

C’est pour ça qu’on est si nostalgiques des Noëls de notre enfance. Des Noëls blancs, des Noëls purs. Tout avait un sens. On fêtait le petit Jésus né dans une étable, à minuit, la nuit de Noël. On avait tous une crèche dans la tête. Et on voyait la scène comme si les caméras de CNN avaient été là. Le petit bébé dans la paille, sa maman vierge qui le contemple, le père bienveillant qui les surveille, l’haleine du boeuf, de l’âne et de l’agneau qui les réchauffe et l’étoile qui brille tout en haut servant de GPS aux rois mages qui accourent porter des cadeaux.

Et il était né pourquoi, le petit Jésus? Pour sauver le monde. Ça, c’était du sens! Fêter Noël, c’était fêter notre Sauveur. Méchante bonne raison de décorer et de faire cuire la dinde. Un sauveur, ça ne naît pas tous les jours. Bon d’accord, il ne nous avait pas sauvés au complet encore mais il était censé revenir finir la job.

On apprenait cette histoire-là à l’école comme on apprenait que deux et deux font quatre. C’était vrai. Point final. Alors on y croyait ou on coulait.

Aujourd’hui, on n’apprend plus cette histoire-là à l’école. On pourrait l’apprendre à l’église, mais on n’y va plus. On y va seulement à Noël. Parce que… parce que c’est sur notre liste: les achats, le party de bureau, la messe de minuit. Le prêtre en avant nous raconte la vieille histoire de notre enfance. Et soudain, on a la boule de Noël pognée dans la gorge. On est émus. On a même de la peine. On s’ennuie du temps où on y croyait. Du temps où ce n’était pas une fable. Du temps où c’était vrai.

Au fond, c’est ce qui manque le plus à Noël: le vrai. Et là, je ne parle pas du sapin. Je parle de nous.

Vivrez-vous un vrai Noël ou un Noël artificiel?

Le temps des Fêtes est devenu une copie du temps des Fêtes d’antan. On fait les mêmes affaires. On pose les mêmes guirlandes. On écoute les mêmes chansons. Sans y croire vraiment. On fait semblant.

Noël est un revival. On ne fête pas le présent. On fête un souvenir. On ne fête pas une naissance. On fête un mort.

Avant d’entrer dans la ronde folle, si on prenait le temps de trouver un sens à nos gestes.

Dans notre vie actuelle.

Faire de Noël ou de décembre, si vous préférez, la fête des valeurs humaines. La fête de la générosité et de l’honnêteté. Les seules valeurs qui peuvent toujours nous sauver.

Encore faut-il avoir le coeur à les fêter…

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Commentaire de NAMASTE47 le 10 décembre 2010 à 22:03

bien résumé ses fetes qui arrivent IRIS NOEL et ses réunions de famille ( et encore quant elles ne sont pas déchirées par les histoires ........??) tout se perd .........!

Commentaire de Iris douceur en cévennes le 10 décembre 2010 à 21:06

je suis heureuse car j'ai trouvé quelque chose à vivre le soir du 24 décembre : aider à servir des personnes "défavorisées" dans une soirée organisée par un pasteur sur Nîmes...concert de gospel...

enfants...petits cadeaux...partager de la chaleur humaine, des sourires...voilà qui a un sens pour moi...

merci La Vie !

Commentaire de marie-francoise BERRUYER le 10 décembre 2010 à 11:19

Il y a quelques années je participais à la messe de minuit,et à minuit j'ai envoyé toutes mes pensées d'amour à la terre et à chacun de ses habitants! avec la volonté que chacun reçoive ce que je lui envoyais, et j'ai eu la vision d'un grand coeur étincelant! rien que de faire cela peu importe le moment, c'est réconfortant, c'est beau, c'est simple, c'est fraternel, et ça fait du bien.

La force de la pensée, tout le monde connait, si elle est portée par l'amour inconditionnel, alors là elle fait des miracles.

Bonnes fêtes à chacun d'entre vous,

quoique que nous fassions, nous sommes tous ensemble,

 

france

 

Commentaire de Martine A. le 29 novembre 2010 à 18:47
Je suis bien d'accord avec tout ce que tu écris Iris ! Pour moi Noël représentait une corvée depuis plusieurs années. "Pour les enfants !" Maintenant les enfants sont grands, je n'ai plus ce devoir "à transmettre" Ils font comme ils veulent et même ils s'en vont ailleurs ! Et quand on a perdu tous les siens, ou presque, on n'a plus le coeur à faire la fête comme le commun des gens l'entend.
Il y a une espèce de nostalgie du passé mêlée au chagrin de la solitude....alors qu'au dehors il y a le bruit et l'agitation !
Moi j'ai décidé depuis 5 ou 6 ans que je travaillerai le jour de Noel. Auparavant je travaillais avec les personnes agées, et maintenant
je travaille dans un foyer de vie pour personnes psycho-dépendantes
et j'apporte ma contribution à ceux qui resteront là, ceux qui n'iront pas ou ne peuvent plus aller dans leur famille.
Je n'ai aucun mérite, j'ai trouvé une porte de sortie, pour ne pas penser !
J'ai hâte que cette période se termine, et je fais la fête tous les autres jours de l'année !!!!!!! J'aurai une pensée pour toi le jour de Noël !!!!
Et beaucoup de joie pour ceux qui se réunissent ! M.
Commentaire de Iris douceur en cévennes le 28 novembre 2010 à 10:05
cette année j'ai envie d'innover et de créer une "Frater-Noël"...aller retrouver ceux qui n'ont rien et partager un moment de chaleur et d'amour...

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