« La maladie contient l'or véritable qui n'a pu se manifester nulle part ailleurs »
C.G JUNG
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Le guérisseur est un homme, une femme, proche de la nature et de la pharmacopée de la terre, il est ouvert aux médecines alternatives, au monde des plantes, des pierres, de l'homéopathie, aux techniques ancestrales de l'acupuncture, de la naturopathie, de l'ayurvédique, du chamanisme, du magnétisme, du symbolisme. Pragmatique et homme de bon sens, il utilise ce qui marche, donne du sens à la pathologie sans chercher une assise scientifique car il a appris à se faire confiance, à écouter son ressenti, ses intuitions. Il apprécie les pratiques qui s'ancrent dans une cosmogonie, une philosophie plus globale d'équilibre entre l'homme et son environnement, entre l'intérieur et l'extérieur.
Quelle que soit sa technique, le guérisseur thérapeute accueille son patient dans l'ouverture sacrée de son cœur, sans jugement. Il ne se laisse pas engluer dans la boue de l'inconscient de celui auquel il apporte son aide, il s'est affranchi des projections négatives et des jeux de miroirs, il sait qu'il se voit, lui, dans chacune des personnes qui croise sa route. Il se connaît et a suffisamment exploré les recoins de son âme et de son histoire pour identifier et accepter ses peurs, ses blocages, ses conditionnements et ses parts d'ombre. Il se contemple dans l'eau marécageuse de l'inconscient de l'autre, se sourit car il y voit la perfection de l'être quelque soit son état d'avancement. Il se sent aussi la créature misérable, agonisante qui souffre et cette lourdeur énergétique que d'autres fuient, lui, il n'en a pas peur. Amoureux de toutes les formes et états de la création, il salue la divinité de cet un connu qui sombre.
« Ouvrier de la dernière heure », il n'a pas peur de mettre les mains dans le cambouis, dans la vase boueuse des traumatismes, des blessures, de la souffrance de son patient. Au contraire, avec la patience d'un orpailleur, il va au charbon, il remue les profondeurs de la terre, déterre les cadavres et détecte les pierres précieuses, les perles et les diamants enfouis. Il passe ce contenu informe, cet amalgame sombre et gluant au tamis et au crible de la conscience, au rayon vert de l'amour inconditionnel, qui va transformer les événements, les souffrances non digérés en pièces de puzzle, mis en lumière, éclairés pour s'assembler au fur et à mesure des prises de conscience en une majestueuse mosaïque aux multiples couleurs. Il révèle à l'autre la profondeur de sa vie qui prend alors un tout autre sens.
Alchimiste dans l'âme, il transforme les déchets de son patient en un terreau fertile car il voit clairement, de la juste vision du cœur, dans tout élément de notre création, la lumière divine qu'il accueille.
Il détecte le potentiel d'évolution, les dons et la richesse de ce que l'autre aurait voulu oublier et rejeter. Il voit dans chacun des visages qui se présente à lui la beauté qu'il aimerait aider à révéler.
Il observe les invariants dans les blessures fondamentales, la construction des schémas de pensées, les comportements et en même temps il se délecte de ce qui fait de chacun un être unique. Il y voit la beauté de la création, il y admire les différentes facettes de Dieu et il ne se lasse pas de cette perfection.
Être de lumière qui s'est séparé du tout pour développer son panel d'expériences sur terre, le guérisseur envisage les premières années de vie de tout nourrisson comme une épreuve de séparation et de dépendance traumatisante, une blessure originelle de l'homme qui subit dramatiquement ce qu'il avait choisi à un autre niveau de conscience, avant l'incarnation. Quand il se sent grandir et évoluer avec chaque nouvelle compréhension, il considère les épreuves, les chocs, ses relations parentales même conflictuelles ou nocives comme des bénédictions. Sa gratitude est grande pour ce cadeau qu'il s'est fait via son incarnation et il invite son patient à la même re-découverte, au même souvenir. Il sent que sans ses blessures il ne serait pas ce nouvel être, plus grand, plus fort, plus aimant, plus confiant, plus serein. Il partage sa vision de la vie, du monde et offre naturellement aux autres de nouvelles perspectives.
Il lui arrive néanmoins de se débattre dans les sables mouvants quand l'ombre et la souffrance de l'autre sont aiguës et très lourdes. Plus le guérisseur s'étend dans la lumière, plus l'ombre et les ténèbres l'appellent et le rattrapent pour ajuster l'équilibre de sa structure. Dans ce cas il tente de ne pas s'agiter ni de fuir, il fait une pause et explore cet état car nul n'est invulnérable. Il prend du temps pour lui, pour prendre soin de cette zone de son être déjà maintes fois détectée et explorée. Il est conscient que son égo et ses peurs jouent à cache cache plus subtilement que les autres, alors il ne craint pas d'aller réveiller l'ombre tapie, de sonder les parties de son âme et de son histoire qui ont sombré dans le puits de l'oubli, du déni, du choc, de l'inconscient. Il y met beaucoup de compréhension, de pardon, d'amour, il se cajole et s'enveloppe de toute son affection, libère les émotions bloquées. Il récolte systématiquement ce qu'ils'aime et développe davantage ses dons. Il valorise ses enseignements en montrant à d'autres ce qu'il est possible de réaliser avec l'amour, le courage et la foi. Il tire son pouvoir de guérison de son exemplarité.
Le guérisseur chamane n'a pas peur de sonder les abîmes et de plonger dans les entrailles de la terre. Avec l'expérience, il a appris à ne craindre ni les entités négatives, ni les âmes errantes, ni les démons qui sont des formes énergétiques désespérées cherchant à quoi ou qui se rattacher et qui manquent de leur propre amour. Il se voit lui quand il a perdu la foi et l'espoir, quand il cherche de l'aide à l'extérieur. Il les observe et les invite à se connecter à leur lumière car personne ne peut tirer son salut d'un d'autre.
Il avance avec précaution sur le fil de la vie entre les ombres et les lumières, entre ses alliés et ses ennemis. Dans la recherche de sa vérité, il lui arrive de prendre des vessies pour des lanternes.
Durant son voyage initiatique, il a sauté, exploré son gouffre, son vide et dans cet espace où il ne trouve plus la main de Dieu à laquelle s'accrocher, il expérimente l'ultime épreuve, celle d'accueillir et d'avoir foi en sa propre divinité, de devenir dieu.
Il sait qu'il doit mourir et il est déjà mort plusieurs fois; à chaque fois il se répète qu'il souffre de retenir et de ne pas lâcher prise pour faciliter le passage. Il a peur de se perdre, de changer, de perdre son identité dans cette mort. Il va laisser derrière lui tout ce qu'il retient et qu'il est temps maintenant de laisser partir. Il franchit une fois encore ce pont et il aimerait bien faire demi-tour mais il n'y est pas autorisé, il n'y a pas de voyage retour, juste l'élan implacable de la vie qui s'étend, s'accroît et se transforme. Son courage n'a pas de limite quand il est au bord du précipice et il plonge dans le goulot d'étranglement de cette mutation car en vérité, il n'a pas le choix. Le passage est étroit, il lâche prise, meurt et renaît à lui-même. Il ne se reconnaît pas, si ce n'est cette même étincelle dans son cœur. Il se sent bien et beau. Sa vie et son évolution sont infinies.
Fier de toucher son nouveau soi ou son être profond, il sent qu'il peut seulement se montrer comme un exemple de transformation à son autre qui demande de l'aide, qu'il ne peut pas offrir son terreau pour que son patient puisse s'y construire. Pour autant il peut travailler le terreau de l'autre, il peut remuer la terre brute, la tamiser, l'arroser des émotions libérées du patient car il ne craint ni les pleurs, ni les cris ni les hurlements de désespoir mais reconnaît leurs valeurs hautement libératrices. Il amorce l'enrichissement de ce terreau en engrais fertile pour que l'autre puisse s'ancrer sur terre, nourrir ses dons et s'épanouir comme un arbre majestueux.
Il lui révèle, de fait, le secret d'alchimie du guérisseur, cet orfèvre des corps physiques, émotionnels et mentaux qui transforme les amas gluants, répugnants, sombres des blessures, des peurs et de l'inconscient en Or. Il aide son patient à se rappeler qui il est, réveille l'acteur, le créateur en puissance, le guérisseur qui sommeille, l'un conscient.
Il embrasse la nouvelle forme énergétique de son autre comme il a embrassé ses merdes, comme il bénit la vie, toutes les formes de vie jusqu'au moindre asticot et à la moindre vermine. Il éprouve tellement de gratitude pour son don qu'il se met à genoux et il remercie du fond de son cœur les expériences uniques que cet art lui procure. Il remercie d'être le catalyseur et l'humble témoin de tous les miracles de cette incroyable énergie d'amour et de ses infinies possibilités de transformation.
Pour autant il accepte patiemment et sans jugement ceux qui se contorsionnent, qui fuient la réalité et le travail de la transformation. Il observe le jeu du mental et de l'égo de l'autre qui se justifie et cherche mille et un échappatoires, il y voit son propre égo et son mental et il prend conscience de ses faiblesses et ses vulnérabilités de manière plus accrue. Il accepte que son patient fuit, renonce, ferme la porte, ou abandonne pour en finir avec cette vie. Il accepte tous les choix exprimés car il ne cherche pas de résultats et il ne se saura jamais ce qui est véritablement juste pour l'autre.
Le guérisseur accompli ne souhaite pas avoir de fidèles serviteurs, d'élèves dociles ou des moutons de panurge, car il sait que rien ne remplace l'expérience personnelle. Il offre à son patient la libre exploration de l'infini des possibles pour l'évolution de son âme. Il lui indique systématiquement de faire son propre chemin, ses propres choix même s'il donne souvent des exemples et des enseignements de sa vie pour l'aider dans ses compréhensions. Mais il n'est pas un gourou, il n'est plus un maître, il ne remplacera jamais ni le père ni la mère, il est juste une expression particulière de la sagesse de dieu et invite chacun à trouver sa voie et la voix de son prophète intérieur.
Il se garde d'entretenir des relations amoureuses et sexuelles avec son patient de même qu'il se garde d'intervenir dans sa vie et de faire les choses à sa place car il sent que c'est un chemin tortueux, celui de se mettre en position de pouvoir et de s'offrir en sauveur. Il court à la perte de sa propre liberté de jouer ce rôle pour un autre et en croyant dominer la situation, il deviendrait lui-même dépendant, esclave et enchaîné à cette fausse image de lui, à cette illusion car il ne peut sauver personne d'autre que lui. Il a déchiré ce voile de l'illusion pour s'offrir la liberté d'être et d'attirer à lui ceux qui souhaitent écouter, sentir et aimer ce qu'il est réellement, l'exemple d'un homme qui gagne en force de vie, en énergie d'amour, en expansion pour s'accomplir.
Il se libère autant qu'il peut d'avoir de l'influence, du pouvoir sur autrui, il s'efforce d'être dans le cœur, il ne possède personne et n'est, de ce fait, possédé pas personne.
Il s'incarne comme un canal entre la terre et le ciel, il joue le rôle de pont entre son expérience et celles des autres, entre cette dimension et les autres, entre les différentes branches de médecines traditionnelles et ancestrales. Il facilite, fluidifie la circulation de l'énergie d'amour et de guérison. Il tire une force phénoménale de ses racines et la légèreté de la joie dans ses ailes. Dans son univers intérieur, ses anges gardiens et ses guides embrassent sa dimension diabolique, son ombre et sa lumière se confondent. Il y a réalisé sa trinité sacrée: le père divin, la terre mère et l'enfant intérieur ont fusionné dans l'amour inconditionnel et la grâce.
Le guérisseur est un sage en puissance, qui a appris à prendre son temps, à rebrousser chemin, à renoncer car il est quoiqu'il advienne, inexorablement, et il ne craint pas les échecs. Il s'amuse de ses erreurs comme on sermonne un enfant qui joue de bon cœur car il sait qu'il a plus d'une vie pour apprendre et pour comprendre. Il sent que tout combat est en réalité une danse savamment orchestrée par la main de dieu: chaque coup et chaque blessure ont un sens qui le dépasse. Il a accepté son rôle car le perdant et le gagnant ne sont là que pour montrer deux facettes de dieu, il sent qu'il est divin quel que soit son jeu. Il est le grand magicien, il est le sorcier, il est la fée, il est la puissante prêtresse, il est le psychiatre, il est le chirurgien, il est l'infirmière, il est les sens de la mal-à-dit et de la souffrance, il a endossé tous les rôles.
Il incarne un être unique et sublime d'originalité et il partage volontiers son être et son savoir.
Le guérisseur, en bon serviteur, n'oublie pas de remercier du fond de son cœur ceux qui sont venus solliciter son aide pour leur confiance et parce qu'il a toujours un doute sur celui qui a véritablement soigné l'autre dans les subtils jeux de miroir. Il sait pertinemment que seul le patient est l'acteur de sa guérison si il a la volonté et a fait son choix de se libérer. Il sent aussi qu'il peut avoir en patient un maître de ses vies antérieures venu lui donner une leçon et il tâche d'être humble dans sa pratique. En simple mortel, il connaît précisément la racine même du mot humilité en tant que tout est fait de la terre et retourne à la terre, avec ou sans lui.
Il accepte l'argent qu'il peut tirer de son activité sans le diaboliser mais il ne cherche pas non plus un profit démesuré car il sent que son or est ailleurs et alchimiste chevronné, il sait faire de l'or avec n'importe quoi. Finalement il ne tire de satisfaction que de sa propre guérison, il jouit de ses nombreuses libérations, de sa propre transformation, de sa capacité d'auto-création.
Conscient qu'il est maître de sa dualité sur terre, il a compris l'enjeu initiatique de l'incarnation et révèle le divin dans la matière de son corps et de sa psyché autant qu'il le peut. Il se délecte de la dualité pour mieux s'unifier et être en paix, il joue de son féminin et de son masculin qu'il jouit de voir fusionner lors de ses noces sacrées. Avec la spontanéité et la candeur d'un enfant, il essaie, il explore, il expérimente, il assume son ombre, resplendit de sa lumière et s'épanouit dans les couleurs de sa structure énergétique comme un arc-en-ciel.
Conscient de ne faire qu'un avec le grand tout, il sent qu'il est le fidèle serviteur d'une force qui le dépasse, qu'il est le puissant créateur de son propre univers, l'architecte ambitieux de l'expansion de son âme, l'orfèvre acharné et minutieux de la transformation infinie de son œuvre.
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